page 360 le patriarche 361

- Bah, on fait aller, ma blessure à la jambe me handicape pas mal. Il y a une bête qui me suit depuis un moment, aussi, je n'ai pas réussi à voir ce que c'était, elle est plutôt grosse.

Énavila reste silencieuse un instant, inspectant sans doute les environs avec son bracelet.

- Il y en a plein, plus bas. L'une d'elle nous a attaqué pendant qu'on dormait. Elles sont peureuses, elles attendent qu'on dorme. Je peux t'en débarrasser, mais tu en trouveras d'autres, plus bas. Elles semblent solitaires, par contre.

- Tu en as déjà tué une ?

- Celle qui nous a attaqué, oui, d'ailleurs Sarah s'en régale. Leur viande est plutôt bonne. Mais dans ton état tu n'arriveras pas à la tuer, tu la blesserais tout au plus et elle s'enfuierait.

Elle reste silencieuse un instant.

- À tous les deux on peut l'avoir, si nous la paralysons avec nos deux bracelets, il nous suffira d'une lance ou de grosses pierres pour l'avoir. Le problème c'est qu'on ne pourra pas transporter la viande, c'est dommage.

- Bah, si elle se contente de me suivre à distance, je pourrais mettre une alerte sur le bracelet si je veux me reposer. Va au vaisseau, ne perds pas de temps. Je serais bien allé avec toi, désolé.

- Sarah a plus besoin de toi que moi. D'un autre côté j'ai pas mal faim, j'en mangerais bien un bout.

- On va se crever pour rien, attrape plutôt ces sortes d'oiseaux, il y en a plein et avec le bracelet c'est facile.

- Oui, tu as raison, bon, j'y vais.

- Bonne chance, à plus tard.

Énavila part sans même me saluer, cela lui aurait sans doute trop coûté. Je me repose encore une dizaine de minute, puis je prends mon courage à deux mains et repars de l'avant avec mon

compagnon. Peut-être que la bête va suivre Énavila ? Je ne lui souhaite pas mais en un sens je ne suis pas très rassuré d'avoir cette chose qui me rode autour. D'autant que je ne sais même pas vraiment à quoi elle ressemble, et qu'elle m'a l'air assez grosse, mon bracelet ne suffira peut-être pas à la maîtriser. Énavila en a tué une, certes, mais elle est en meilleure forme que moi.

Je dois passer par une partie escarpée, j'ai beaucoup de mal. il fait très sombre sous les arbres et mon bracelet ne me permet qu'une vision partielle. Le sol est couvert de petit buisson qui n'arrangent pas mes affaires. C'est à cause de l'un d'eux que je manque un trou, perd l'équilibre et glisse sur plusieurs mètres. Je n'ai pas le temps de me relever, la bête qui me suit en profite et fonce sur moi. Chien-lézard tente de s'interposer mais il ne fait pas le poids. La bête, qui a la taille d'un gros sanglier, aux pattes retournées, comme tous les animaux ici, me saute dessus. C'est une sorte d'énorme chien-lézard. Je parviens à interposer mon bâton entre elle et moi, et j'utilise mon bracelet pour la paralyser. Mais elle est coriace, si mon bracelet l'empêche de m'attaquer, elle continue à se débattre. Il me faut maintenant la mettre hors d'état de nuire, ou j'ai peur qu'elle ne me laisse pas en paix. Elle m'a sacrément griffé la garce, j'ai les deux bras et le ventre en sang, comme si j'avais besoin de ça !

C'est Chien-lézard qui m'aidera, il se jette sur la bête avec acharnement. Son bec acéré coupe la peau épaisse de la bête, disons loup-lézard. Elle ressemble un peu à une araignée aussi avec ses pattes qui se plient dans l'autre sens, ou à une sorte de serpent à pattes géant. En fait la créature la plus proche que je connaisse ce doit être l'alien de l'Alien 3, le truc qui court dans les couloirs. Bref, Chien-lézard la lacère, et moi je la maintiens tant bien que mal avec mon bracelet. Je n'ai pas le courage de me relever, et je laisse chien-lézard en venir à bout. Il lui faudra une bonne demi-heure.

J'en profite pour regarder où son Énavila et Sarah. Sarah va bien, je lui indique qu'il me faudra encore plusieurs heures avant d'arriver. Énavila est déjà bien loin, à plusieurs kilomètres, et elle avance à bonne allure.

Je me lève finalement, après avoir passer de la bave sur mes