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J'ouvre les yeux de nouveau, réveillé par la faible température. Je dois sortir d'ici, ou je vais mourir de froid. Difficilement je parviens à m'agenouiller. Je reste plusieurs minutes ainsi, puis je tente de me relever. Je n'y arrive pas, ma jambe me fait défaut et je roule au sol.

J'attends encore plusieurs minutes, je suis encore très engourdi. je bouge doucement mes pieds, puis mes jambes, pour tenter de rechauffer mon corps. Je me roule sur le ventre et rampe jusqu'aux abords d'une table entourrée de chaises. Je m'aide de l'une d'elle et me retrouve finalement assis appuyé contre la table. Je prends un peu plus le temps de regarder autour de moi. La faible lumière me laisse entrevoir une grande salle circulaire, avec des ordinateurs au fonds, ainsi que les tubes dont celui dont je suis sorti. Il y a peut-être des gens dans les autres, mais je n'aurai pas la force d'aller voir.

Dix minutes passent, peut-être plus. Je me dis que si d'autres persones sont enfermées dans ces tubes, je ne peux pas les laisser là. Je parviens à me mettre debout en me tenant à la table. Je bouge mes jambes pour me réchauffer. Je secoue les épaules. Je fais quelques pas, j'ai du mal mais je tiens debout. Je prends alors une chaise, que je traîne jusqu'à un tube, puis je la soulève et donne un grand coup contre le tube. La chaise rebondi et tombe. Je tombe aussi, déséquilibré.

Le tube n'a pas bronché. Je me relève et donne de nouveau un grand coup, toujours rien. Deux coups supplémentaires sans aucun résultat m'incitent à laisser tomber.

J'ai toujours aussi froid. Je cherche dans ma mémoire qu'est-ce qui a bien pu m'amener ici, mais je n'y découvre que du noir. Rien ne me revient. Je sors finalement de cette pièce. Le couloir est noir et froid, sans signe de vie. Je retourne dans la grande pièce, je

m'approche des ordinateurs. J'ai su faire marcher des choses pareilles dans le passé, j'en ai le sentiment. Mais maintenant je suis démuni.

Je reste encore quelques minutes pensif, cherchant vainement une trace du passé. Mon corps commence à s'habituer au froid, même s'il reste encore douloureux. Je me demande combien de temps je suis resté dans ce tube, peut-être des mois, des années, peut-être que le monde a changer de face depuis mon enfermement, peut-être que je ne pourrais jamais sortir et que je vais simplement mourir de faim...

Je fais un tour plus méticuleux de la pièce, mais rien ne me donne d'indication. Aucune inscription, aucune trace qui puisse me donner une piste. Mais la lumière est trop faible, je ne distingue que très partiellement les détails. Il me semble voir des tâches noires sur le sol, comme des tâches de sang. Je me baisse pour en sentir l'odeur, mais rien ne m'indique si c'est bien du sang ou non.

Je sautille sur place pour me réchauffer un peu, et je me donne du courage avant de sortir une nouvelle fois de la pièce. Je reste quelques minutes dans le noir, espérant que mes yeux puissent y distinguer quelques choses, mais malheureusement la faible luminosité émanant de la grande pièce ne me permet pas de distinguer quoi que ce soit.

J'ai un peu peur, j'avoue, dans le noir, sans savoir où je suis ni ce que je peux trouver. Toutefois il n'y a aucun bruit, et voilà sans doute plusieurs heures que je suis sorti du tube, et je commence à avoir faim et soif. Les parois sont froide comme la glace, j'en ai un frisson dans le dos rien qu'à les toucher. Il fait vraiment très froid. J'avance doucement dans le couloir, et rentre dans la première pièce que je trouve. J'en suis les parois, pour tenter d'y trouver quelques indices, peut-être un interrupteur. Mais rien. La pièce est plus petite que celle où je suis arrivée, et je ne fait que me cogner à une table et des chaises métalliques.

Aucune fenêtres, pas la moindre source de lumière, je suis dans le noir complet. Je sors et avance dans l'autre direction. Je trouve une nouvelle pièce, mais le constat est identique, elle est quasiment vide. Je commence à me dire que je suis dans des sortes de caves