page 532 le patriarche 533

rappelle, les bracelets continuent de fonctionner correctement, seul un unique sujet anodin, sur lequel nous avons mis le doigt, pose problème.

Il reste silencieux un instant, puis termine :

- Nous pourrions arrêter la session ici, de façon à laisser le temps à tout le monde de se préparer, il est préférable que nous utilisions un grand nombre de petit vaisseaux indépendants des artificiels, il y en a beaucoup de disponibles en orbite. Les premières personnes peuvent partir dès à présent sur la station, si nous pouvons tous nous y rendre dès aujourd'hui, cela ne fera qu'accélérer la résolution de cette crise. Car c'est bien une crise, une crise importante. Même si elle est sans gravité, une crise ne se définit pas en fonction de ce sur quoi elle repose, mais de la réaction des membres de la Congrégation. Et la confiance en la structure de notre système est à l'épreuve. Toutefois j'ai bon espoir que dès demain nous ayons trouvé une solution et que tout redevienne comme auparavant.

Symestonon a beau tenter de rassurer les gens, ceux-ci ne sachant pas exactement de quoi il en retourne, ils sont quand même très affolés par cette affaire, ne serait-ce que par la fluctuation des avis au fil de ses propos. À la moindre parole négative, l'affolement grandit, et tout signe positif le fait de nouveau basculer, témoignant de la situation extrêmement instable.

Les gens se lèvent et d'un pas pressé quittent l'enceinte, pour préparer comme demandé par Symestonon la session où ils apprendront enfin le fond de l'histoire. J'avoue que je suis moi aussi très impatient d'en savoir un peu plus, d'autant plus que Symestonon a démenti la véracité de l'existence de nos prétendues vies passées dans la Congrégation. Décidément, notre arrivée dans les parages aura mis du bazar. Énavila est immédiatement emmenée par de nouveaux artificiels, plus nombreux et plus gros que ses précédents. Nous quittons l'enceinte, et je m'entretiens avec Erik. Pourtant je n'ai qu'une envie, c'est de courir après Pénoplée, mais je me rassure en la voyant marcher en discutant avec Moln.

- On va peut-être finalement savoir la vérité, finalement tout ton boxon avec Énavila aura servi.

- Mouais, c'est vrai que c'est un peu grâce à elle que Symestonon est finalement intervenu.

- Tu penses que c'est quoi ?

- Quoi ?

- La vérité, tu penses que nous sommes des hommes de l'Au-delà ?

- J'en sais rien, ils disent tellement de trucs différents. Le virtuel ce n'était pas vraiment crédible. Après qu'on soit une sorte de nouvelle colonie créée après l'arrivée d'hommes de l'Au-delà, c'est possible mais c'est quand même un peu étrange ; les hommes de l'Au-delà ne sont partis qu'il y a mille quatre cent ans, nous avons trop de références sur Terre, je trouve, pour dire que tout a commencé il y a mille quatre cent ans.

- C'est vrai, peut-être d'autres hommes sont venus il y a plus longtemps.

- C'est plus probable, ou alors peut-être que les hommes sont apparus sur Terre, tout simplement, et qu'ils ont voulu garder cette découverte secrète avec l'aide des artificiels. Symestonon a dit que le point concernant les artificiels n'était pas très important.

- Comment ça ? Tu veux dire qu'ils ne seraient pas originaires d'Adama, mais de la Terre, et qu'ils seraient venus sur Adama ensuite ?

- Oui, c'est tout de même difficile à croire que l'homme soit apparu de façon identique sur deux planètes différentes. Si c'était vraiment le cas, nous devrions au moins avoir quelques différences.

- Mais comment les hommes seraient-ils partis de la Terre ? Nous ne savons même pas aller au-delà de la Lune, ils leur auraient fallu des vaisseaux, plus de technologie ?

- C'est vrai... Et d'un autre côté ils ont aussi une histoire qui remonte à super loin sur Adama... Je ne sais pas... Peut-être que cette technologie a existé sur Terre, puis qu'une catastrophe a eu lieu et a tout rasé, et seul quelques survivants à bord d'un vaisseau ont survécu et se sont écrasés sur Adama ?