page 256 le patriarche 257

Je les interpelle :

- Ah ! Vous êtes revenues ! Comment sort-on de ce truc ?

- Ah ! Tu es réveillé ! Sarah va t'ouvrir, c'est elle qui a le passe-partout.

- Pourquoi je n'ai pas pu ouvrir le vaisseau ?

- Elle a bloqué l'accès, elle pensait qu'on allait tout faire foirer alors elle ne s'est autorisé l'ouverture qu'à elle seule. Ce qui est complètement stupide, parce que si elle était morte pendant le crash, et bien on serait resté coincé comme des con dans le vaisseau.

À l'arrière du caisson une trappe s'ouvre, je parviens à m'y glisser, il n'y a tout de même pas beaucoup de place. Je doit me faufiler pour sortir sous la carcasse du vaisseau. Il est quand même assez gros. Je doit ramper pour sortir dehors, je reste bouche bée devant le paysage.

- Whaou !

Le vaisseau s'est écrasé en pleine forêt, il a laissé une énorme traînée d'arbres détruits et de terre soulevé sur au moins deux cents mètres. Je dois monter le petit monticule de terre pour retrouver Énavila et Sarah. Nous sommes au beau milieu des montagnes. Les arbres sont tout orange. Il y a des sortes d'oiseaux qui volent, mais ce ne sont pas des oiseaux, en tout cas je n'ai jamais vu des trucs pareils. Le ciel est superbe, bleu violet avec des reflets rouges à l'horizon, c'est la géante rouge qui nous éclaire, mais on voit aussi la géante bleue, toute petite à l'horizon. Le ciel est rempli de lunes, il y en a au moins quatre, et surtout, le plus impressionnant, le croissant de la supergéante tellurique qui dépasse, immense, rougeâtre, à l'horizon.

- C'est dingue hein ?

Énavila est assise sur un grosse pierre déterrée par notre écrasement. Elle ne semble pas d'une grande forme. Sarah et appuyée contre le vaisseau.

- Qu'est ce qu'il s'est passé ?

- Ça ne se voit pas ? On a trouvé le coin sympa on s'est dit que ce serait dommage de pas venir faire une ballade, mais on ne reste pas on reprend le vaisseau et on se casse, t'avais qu'à pas pioncer.

- Toujours aussi charmante. Sarah, pourquoi on s'est crashé.

- Demande à Énavila ?

- Je ne pouvais pas rester une seconde de plus dans ce foutu caisson avec toi, c'est la seule solution que j'ai trouvée ?

- Sarah ?

Sarah ne répond toujours pas, Énavila s'énerve :

- J'ai pété les plombs, OK ? Je ne sais pas pourquoi. Quelque chose m'a rendu folle à l'idée de venir ici, j'ai voulu prendre le contrôle du vaisseau à Sarah, on s'est battues, mais quand j'ai finalement pris le contrôle j'ai foiré et le vaisseau est tombé sur cette fichu lune.

- Elle était complètement histérique, elle criait qu'elle voulait partir, qu'elle ne voulait pas rester là. J'ai tenté de la raisonner, après tout moi non plus je ne voulais pas rester là, mais elle ne m'écoutait pas, elle a voulu à tout prix prendre le contrôle, j'ai tenté de le lui empêcher, mais elle était tellement enragée, je n'ai rien pu faire. Après bien sûr, vu l'état du vaisseau et ses qualités de pilotes, il n'a pas fallu longtemps avant que le vaisseau ne tombe.

- Ça va OK, je ne voulais pas qu'on s'écrase, j'ai foiré, OK, mais c'est pas ma faute, quelque chose me rendait folle.

Je la regarde, perplexe.

- Mouais, il y a beaucoup de chose qui te rende folle, tu ferais mieux d'apprendre un peu à te contrôler.

- Toi ta gueule, encore une remarque et je te défonce le crâne, pauvre naze, tu sais même pas de quoi tu parles.

Je ne la cherche pas plus, je me retourne vers Sarah.