page 510 le patriarche 511

- Oui mais ils ne savent pas nager, et le fleuve est vachement large.

- On pourrait tenter de se cacher dans le village, nous coupe Sarah, il semblait y avoir plein d'habitation autour, et il était moins fortifié que le premier.

- C'est vrai qu'entre la peste et le choléra, je choisis encore de retourner au village.

- C'est pas forcément une bonne idée, les gens du village ont dû être avertir par les bateaux que nous sommes en fuite.

- C'est à savoir là où nous serons le moins en danger les prochains jours, cachés dans le village, éventuellement prisonniers, ou au milieu du fleuve, au milieu des grillés.

- Si on doit revenir au village, il nous faut remonter le fleuve, il nous faudra bien trois ou quatre heures de marche, ajoute pessimiste, Énavila.

- Il doit sûrement il y avoir un nouveau village en aval, des bateaux semblaient venir de cette direction, peut-être que si ça tourne mal on pourra s'arrêter au prochain village.

- Ça ne me plait pas trop, dit Sarah en faisant la moue, rien ne nous dit qu'il y a un village proche, il faudra peut-être plusieurs jours de navigation, ici nous savons au moins qu'il y a un village, à quelques heures seulement.

- Moi je ne suis pas pour aller en arrière, ce village sait que nous nous sommes évadés, nous aurons plus de chance en aval.

Remonter le fleuve pour le village signifie qu'il nous faudra marcher, et j'avoue que je n'en ai pas vraiment envie, pas plus qu'Énvila, qui boîte elle aussi, seule Sarah n'y verrai pas d'inconvénient, mais elle peut difficilement mettre son veto vu ce qu'il s'est passé ces derniers jours. Nous nous dépêchons alors de faire un feu et d'amasser le plus de viande possible sur notre radeau, de quoi tenir au moins deux ou trois jours, et nous rejoignons le centre du fleuve.

Jour 418

Il ne nous est pas très facile de dormir sur le radeau sans mettre sa stabilité en péril, nous dormons alors chacun à tour de rôle. Nous avançons tranquillement pendant plus d'une demi-journée, les premiers rayons du soleil nous réchauffe, mais ils ne sont pas sans nous faire frissonner à l'idée de tous les grillés qui sont en train de se réveiller à leur contact.

Énavila laissera seulement échapper une "on aurait peut-être dû retourner au village, il y en a un paquet".

Nous n'aurons la confirmation de son intuition que douze heures plus tard, quand la rive droite se noircira de chien-lézards grillés n'hésitant pas une seule seconde à se jeter à l'eau. Nous nous rapprochons rapidement de la rive gauche, qui étrangement reste désertée. Le fleuve s'avère une bonne protection, nous devons nous défendre, mais le nombre de chiens-lézards grillés qui parviennent à nager jusqu'à notre radeau est négligeable comparé au nombre galopant sur la rive, c'est impressionnant, je ne crois pas en avoir déjà vu autant réunis, ça me fait froid dans le dos.

Notre calamité viendra du ciel, non pas un dragon, mais une nuée de lézards volants. De la taille d'une mouette, ils plongent sur nous la tête la première, se laissant tomber de plusieurs centaine de mètres. Des dizaines nous tombent dessus et nous assomme, Sarah perd même connaissance sous le choc, Énavila parvient à la retenir. Nous plongeons rapidement pour nous placer en dessous la structure de notre radeau, mais leur incessantes attaques endommage rapidement la plate-forme que nous avions fait la plus légère possible.

"Le radeau va se disloquer, il faut récupérer les barres avant qu'il ne soit trop tard !"

Nous sacrifions notre embarcation et nous nous accrochons tous les trois à un des rondins de bois, en transformant les barres en boucliers pour nous protéger de l'attaque des oiseaux-lézards. Si les premières attaques ne nous inquiètent guère, nous pouvons facilement dérouté les chiens lézards qui nagent à peine, et les oiseaux s'évertuent à s'assommer sur nos bouclier, trois heures plus tard nous avons peine à voir comment nous allons pouvoir tenir pendant quatre