page 62 le patriarche 63

- Ben, c'était l'après-midi, comme d'hab ma soeur m'avait viré de la maison pour faire ses trucs avec son copain, alors je faisais du vélo. Je me suis arrêté pour regarder la belle voiture qu'il y avait, garée devant chez vous.

Le gamin se tourna vers Thomas, puis se retourna vers Stéphane, comme si Thomas lui faisait peur.

- J'ai posé mon vélo contre la grille, et j'ai regardé au travers de la haie. Puis l'homme est sorti de la maison, avant qu'il ne remonte dans sa voiture j'ai vite repris mon vélo et je suis parti. C'est tout ce que j'ai vu.

Stéphane chercha à en savoir un peu plus.

- Tu n'as pas vu l'homme arriver, il était déjà là quand tu es passé, c'est ça ?

- Oui.

- Tu sais quelle heure il était environ ?

- Non, je sais pas.

- Mais plutot en début d'après-midi, 1 heure ou 2 heures, ou plutôt en fin, 4 ou 5 heures ?

- Plutôt au milieu, 3 heures.

Stéphane, qui était accroupi, se redressa :

- L'homme était comment, grand, petit, il avait les cheveux de quelle couleur ?

- Je sais pas trop s'il était grand ou petit, il était normal. Il avait les cheveux foncés. Il avait des gants noirs, je m'en rappelle.

Thomas intervint :

- Et sa voiture, c'était quoi comme modèle.

Il ne se tourna qu'une fraction de seconde vers Thomas mais parla ensuite vers Stéphane :

- Une voiture de course. Elle était rouge, c'est pour ça que je l'ai vue. Mais je sais pas trop ce que c'était, une Ferrari peut-être.

- Tu n'as pas vu où elle était immatriculée ?

- Ça veut dire quoi ?

- Le dernier numéro sur la plaque, comme celle-là, tu vois, pousse-toi Thomas. Tu vois soixante-dix-huit par exemple.

- Euh, non j'ai pas vu.

Stéphane poursuivit, l'enfant s'agita :

- Et l'homme, quand il est sorti, il avait l'air pressé, content, pas content ?

- Je sais pas trop, mais je dois y aller maintenant...

- OK c'est bon, vas-y, merci beaucoup, peut-être que grâce à toi on va retrouver le meurtrier.

- Cool. Au revoir.

Le gamin enfourcha son vélo et partit sans se retourner. Stéphane l'interpella une dernière fois.

- Et au fait, tu ne nous a pas dit comment tu t'appelais !

Thomas dit doucement à Stéphane :

- Pas grave sinon, je vois où il habite, sinon je demanderai à ma mère, elle connaît tout le monde.

Le gamin répondit tout de même :

- Je m'appelle Luc.

- Luc comment ?

- Luc Bertuchon.

- OK, merci beaucoup, et fais attention aux voitures avec ton vélo.