crédibles, mais je n'ai rien inventé.
Nous roulons encore une dizaine de minutes, en direction du centre ville. Erik me pose plusieurs questions pour éclaircir mon histoire. Il ne m'avait pas vraiment ni cru ni écouté la veille et ne pensait alors qu'à récupérer l'argent pour enfin pouvoir quitter cette ville et cette vie. Mais soudain, alors que nous nous apprêtons à nous garer, Erik fait brutalement demi-tour sur la chaussée et repart dans l'autre sens.
- Tu les as vus ?
- Oui j'ai reconnu leur voiture en face, la même que ce matin, accroche-toi !
Je n'ai même pas le temps de me retourner pour vérifier que déjà des balles touchent la voiture.
- File-moi ton flingue !
Je prends le pistolet d'Erik. La voiture est soumise à une véritable fusillade, une balle touche Erik à l'épaule et alors que je tente de viser je suis moi-même touché de nouveau au bras droit. Je me retourne sur la douleur et je n'ai pas le temps de même tirer un seul coup de feu. La voiture est soudain violemment secouée, sans doute touchée dans l'un des pneus. Erik perd le contrôle et nous glissons et finissons notre course contre le trottoir. Erik reprend son arme, vise et tire deux coups. Deux coups dans le mille. Le conducteur de la voiture et le passager qui nous tirait dessus sont atteints. Nous quittons alors la voiture et fuyons rapidement en courant. La voiture de nos poursuivant continue sa route et fait un spectaculaire retournement en percutant le trottoir puis notre voiture. Nous ne vérifions pas l'état des passagers et nous engageons dans une rue connexe à la recherche d'une cachette. Si on fait les comptes, ces hommes étaient quatre, avec celui touché par Erik dans le parking plus les deux à l'instant, il ne doit rester qu'une personne en état, ce qui limite considérablement leur capacité d'action. Et pour couronner le tout leur voiture a fait plusieurs tonneaux et a sans doute fini de les mettre hors d'état de nuire. Erik boite et je perds du sang de mon bras.
Sont-ils vraiment tous morts dans l'accident ? Je crois qu'aussi triste que cette considération puisse être je l'espère un peu. Erik a
du mal à marcher, nous devons nous soigner rapidement, nous perdons tous les deux beaucoup de sang. Nous parcourons toute la rue, il y a désormais de nombreuses personnes, elles nous regardent toutes avec horreur, mais Erik ayant toujours son arme cela doit les retenir de nous aider. Si nous restons ainsi il ne faudra pas dix minutes avant que la police ne nous trouve.
Mais coup du sort en arrivant dans la rue suivante, je reconnais l'endroit. Nous ne sommes pas loin du centre et à quelques pâtés de maisons de la boulangerie de Martin. Je presse Erik et nous courons, pour ainsi dire, aussi vite que nous le pouvons. Il nous fait tout de même dix bonnes minutes avant d'arriver. Nous rentrons tous deux immédiatement dans la boulangerie, en me voyant Naoma accourt à ma rencontre et crie à Martin de venir. Très surpris ne me voir dans cet état-là, ils nous attirent dans l'arrière-boutique. Martin somme Naoma de finir de servir les clients présents puis de fermer la boulangerie et le rejoindre. Martin s'adresse ensuite à moi en français.
- Mais que t'est-il arrivé ? On t'a tiré dessus ! Et qui est l'homme avec toi ? Naoma m'a dit que tu devais passer aujourd'hui avec des faux papiers et repartir en France, qu-est-ce qu'il s'est mal passé ? Et enlevez vos habits je vais soigner vos plaies ! J'appelle une ambulance !
Il parle vite et fait plusieurs choses en même temps, sûrement encore plus paniqué que nous le sommes nous-mêmes. Je tente de le calmer
- Martin... Martin ! Calme-toi. N'appelle surtout pas une ambulance, c'est le meilleur moyen de nous faire prendre de nouveau. Le coup des faux papiers était un guet-apens. Je me suis fait avoir et désormais des hommes sont à nos trousses. Erik était contre moi au début et... Naoma t'a expliqué pour les hommes hier soir ?
- Oui, oui, elle m'a raconté et tout le reste de l'histoire.
- Bien. Donc je suis recherché dans les milieux louches, mort ou vif, et il y a une récompense promise. Bien sûr c'est bidon et dès qu'Erik est allé dire qu'il m'avait trouvé, il a compris qu'il n'y aura aucune autre récompense que du calibre 12, ou 13, enfin tu m'as