n'était qu'anodin. Elle n'avait qu'une envie, c'était de reprendre la voiture et de partir le plus loin possible, et faire en sorte de ne plus jamais revoir Thomas, de ne jamais se laisser approcher par lui, par elle... Cette tâche l'obsédait, elle l'obsédait d'autant plus qu'elle sentait encore cette douleur en elle.
Elle se dit qu'elle n'élaborerait rien de constructif pour l'instant, et qu'elle ferait mieux de repartir. Elle se demanda si elle avait bien fait de partir avec la voiture, qu'allait-elle en faire ? Elle ne pouvait pas la garder, il lui faudrait bien la rendre, mais où ? Elle pourrait peut-être la laisser à un loueur sur Marseille, et repartir en train. Elle aurait mieux fait de prendre le train directement, elle n'aurait pas eu à se soucier de cette question. Elle se dit qu'elle pourrait simplement téléphoner à l'hôtel et dire que la voiture était tombée en panne au bord de la route, et qu'ils pourraient venir la récupérer, ou la laisser dans un garage ou une station-service. Son portable ! Non ! Elle avait oublié sur la commode de sa chambre ! Trop bête, elle s'était dit pourtant dans la salle de bain qu'elle ne devait pas l'oublier !
Quelle conne ! Si elle réfléchissait un peu avant de faire les choses, partir avec une telle précipitation, quel intérêt ! Le mal était fait de toute façon ! Qu'aurait-il pu lui arriver de plus, Thomas n'allait pas se transformer en loup-garou et la dévorer ! C'était d'ailleurs peut-être encore pire d'être partie, ne pas s'expliquer, ne pas trouver une excuse, prétexté une maladie de sa mère, ou un rendez-vous important. Thomas allait sans doute vouloir savoir, vouloir la revoir, que faire ? La simple idée de retourner dans cet hôtel lui donnait la nausée, Thomas, le vomis, le sperme, et par-dessus tout cette tâche ! Non, elle ne pourrait pas retourner là-bas, elle ne pourrait pas. Pas aujoud'hui, en tout cas, pas avant qu'elle ne fût sûre de ne pas être enceinte, et de ne pas avoir ce mal.
Elle convint alors de rouler jusqu'à Toulouse, et là-bas, elle serait suffisamment loin et l'esprit apaisé pour trouver comment laisser la voiture et prendre le train jusqu'à l'Île de Ré. La voiture était assez agréable à conduire, elle aurait bien relever la capote, il ne faisait pas si chaud à cent trente sur l'autoroute, mais elle ne voulait pas galérer à tenter de la relever.
Elle dut faire le plein deux fois, et arriva sur toulouse beaucoup plus tard qu'elle ne le pensait, il était déjà 15 heures passées. Elle usa de ses charmes pour garer la TT sur une station service et convaincre le personnel de service d'accepter les clés en lui expliquant que quelqu'un allait passer récupérer la voiture. Une fois à la gare, elle prit le premier train à destination de Bordeaux, il y en avait un presque toutes les demi-heures, et elle arriva à Bordeaux vers 18 heures, et à 21 heures passées elle était à la Rochelle, où elle récupéra sa voiture pour rentrer chez elle.
Une fois chez elle, elle ferma ses fenêtres, s'enferma dans sa chambre et se coucha, épuisée.