temps de violentes explosions, elle doit utiliser sans remords son arme pour se ménager un passage.
J'ai dans mon dos quelques oiseaux morts, et mon autre barre en forme d'épée me permet de rapidement me frayer un passage dans les fougères. Sarah me suit de près, et prend le relais de temps en temps quand je fatigue.
Les sifflements deviennent assourdissant, et en quelques minutes des milliers de chiens-lézards grillés fondent sur nous. Nous tentons de continuer d'avancer, mais nous sommes rapidement encerclés. Je laisse tomber ma barre sur le dos et me munie de deux boucliers épées pour chacun de mes bras. Je tente d'aider un peu chien-lézard, mais j'ai bientôt plus à faire pour sauver ma propre peau. Sarah est dos à dos avec moi, nous bataillons comme des lions, nous nous plaçons finalement dos contre un énorme tronc d'arbres, et, rapidement épuisés, nous tentons de nous protéger tant bien que mal avec nos barres en forme de bouclier. Chien-lézard est perdu, j'ai un pensée pour lui, mais j'ai peur qu'il ne nous faille pas longtemps avec de le rejoindre. Nous arrivons tant bien que mal à nous protéger de leurs assauts, pendant quelques dizaines de minutes tout du moins, car la pression est énorme, ils nous montent littéralement dessus, nous sommes enseveli sous leur fureur. Ils nous griffent, mordent, cherchent par tous les moyens à nous attraper. Écrasés sous leur poids, nous tentons avec Sarah de nous mettre en boule l'un contre l'autre et d'utiliser les barres pour faire une cage demi-sphérique autour de nous, mais quatre barres ne nous donnes pas assez de matière pour les tenir hors de portée, ils nous atteignent encore facilement au travers des trou de la grille. Nous sommes maintenant loin de l'arbre, ils s'acharnent tellement qu'ils nous obligent à bouger, peut-être que si nous pouvions nous recaler contre le tronc les barres suffiraient pour nous protéger.
Nous saignons abondamment, ils nous griffent de toutes part, ça empeste, il faut chaud, nous avons du mal à respirer ensevelis sous leur chairs putrides.
"On ne peut pas rester là, nous allons nous faire étouffer, et je ne tiendrais pas longtemps le maintien de la grille."
"Oui, me réponds Sarah, ma combinaison est déjà dans un sale
état, ils l'ont transpercée à plusieurs endroits, il faut qu'on reparte, je suffoque."
"À trois on se lève et on part en courant... 1... 2... 3 !"
Notre plus sage décision aurait été de rester tel que nous étions, mais cela nous était insupportable, et je préfère encore mourir en combattant qu'à petit feu enterré sous cette puanteur.
Je morphe de nouveau mes deux barres en bouclier épées, et je fonce sans réfléchir vers l'avant. Je développe toute l'énergie qu'il me reste pour me débarrasser des grillés devant moi et partir dans la forêt. Sarah est à mes côtés, je lui somme de partir devant du plus vite qu'elle peut, pour ouvrir la voix alors que je me protège le dos avec un plastron.
L'épaisseur du sous-bois, et le manque de lumière les ralentissent un peu, suffisamment pour que notre course nous permette de les distancer un peu, mais nous sommes clairement en sur-régime, j'ai un point de côté très douloureux, et la substance des fougères brûle mes plaies ouvertes. Je vois trouble et j'ai du mal à suivre le rythme de Sarah.
C'est affreux, nous courons pendant plus d'une heure, à plusieurs reprise les grillés me tombe dessus et je dois me battre pour reprendre de l'avance. Nous nous dirigeons dans n'importe qu'elle direction, Sarah est désormais au même niveau que moi, elle fatigue aussi, nous n'y arriverons pas, comment Énavila peut elle supposer que nous tiendrons quatre jours comme ça, c'est de la folie, nous allons tous mourir ici !
"Je suis là !"
Énavila ! Je ne pensais même plus à elle !
"Je suis un peu plus haut, vous allez beaucoup trop vers la droite ! Il vous faut bifurquer vers la gauche, nous pourrons reprendre le chemin que j'ai tracé !"
"C'est impossible pour l'instant ! lui crie Sarah, il y a un talus sur la gauche, si nous le prenons nous allons nous faire rattraper !"