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immonde, pas par la plus belle fille que j'ai jamais vue.

Elle ne dit rien, me regarde silencieusement, puis elle tourne la tête.

- Ta gueule de macaque me suffit pour croire que t'es qu'un salopard.

- Ça ne serait pas toi, plutôt, la traître, Énavila ? Ça ne serait pas toi qui aurait rancarder le géant bleu ? Moi le géant bleu il m'a buté, mais toi, si tu l'as rencontré, si tu savais qu'il allait attaquer, c'est pas toi plutôt la petite salope dans l'histoire ?

Je n'ai pas le temps de réagir quand elle bondit et me saute dessus. Elle m'attrape à la gorge.

- Ta gueule ! Tu vas la fermer !

- Non, je ne vais pas la fermer, moi je n'ai rien à me repro...

Putain elle serre fort la garce.

- ...à me reprocher...

Elle serre encore un peu puis me repousse et se recule.

- Tu ne sais pas de quoi tu parles, tu ne sais rien, alors tais-toi.

Je la laisse retourner dans son coin.

- T'as vraiment un problème. Tes parents te battaient ou quoi ?

Elle me jette un regard noir et ne réponds pas.

- Mais on va rester là jusqu'à quand, on va crever de faim là-dedans !

- Tu veux sortir ? Te gène pas, moi je ne mets pas les pieds dehors avec ces bestioles, j'en ai trop bavé.

Inlassablement ces sales bête sautent sur le caisson, donnent des coups de bec dedans, rien ne semble les arrêter. Vivement que

Sarah se réveille, peut-être qu'avec le vaisseau elle pourra les repousser.

Que faire, attendre... Mais attendre quoi ? Que Sarah se réveille, ça peut prendre des jours... Je n'ai pas très faim, le tube a dû me donner de l'énergie. Et Énavila ? elle n'a pas manger depuis qu'elle nous a ramené, deux jours ! En plus elle a été vraiment salement blessée, ses avant-bras et ses jambes sont recouverts d'ecchymose et de croûtes. Elle me fait de la peine, mais bon, si elle s'entête...

Du temps passe, je m'endors plus ou mois, deux ou trois heures doivent s'écouler, Énavila est toujours dans son coin, moi toujours dans le mien. Finalement, contre toute attente, c'est elle qui brise le silence :

- Il y a des hommes sur cette planète.

- Comment le sais-tu ?

- Je ne sais pas, je le sens, je crois.

- Tu le sens ? Tu les sens ?

- Oui, je... C'est un peu comme quand vous faites de sym entre vous, je sens quelque chose. Là c'est pareil, je sens comme des gens qui parlent entre eux.

- Ils sont loins ?

- Je ne sais pas.

- C'est récents ses sensations, le sentais-tu aussi avant ?

- Oui, un peu, mais je n'y ai jamais vraiment fait attention.

Je ne sais pas trop quoi dire, je ne voudrais pas l'énerver, pour une fois qu'elle semble un peu plus loquace. Elle continue :

- Mais...

J'attends.

- Pff, non rien, c'est débile.