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entendre... L'une d'elles se dirige vers moi, elle porte quelque chose que je ne distingue pas à la main... Mais qu'importe, je me rendors aussitôt, sûrement une nouvelle dose de somnifère...

Nouveau réveil, tout aussi difficile. Étrangement proche du réveil de l'anesthésie générale que j'avais subie pour me faire arracher les dents de sagesse... Je n'ai plus de doute sur le fait de m'être fait piéger. Je ne pense pas dans un premier temps être réellement conscient de l'urgence de la situation, et si je pense qu'il serait préférable que je tente de partir d'ici, le sommeil altère mes sens et ma volonté. Je me rendors par courts épisodes et finalement je ne dois me réveiller vraiment qu'une heure ou deux plus tard. À ce moment-là je le suis tout à fait et pris de panique. Je me trouve dans une petite pièce sans fenêtre, pieds et poings attachés sur un petit lit. Une faible lueur émane d'une ampoule minuscule de quelques watts tout au plus. Je me remémore l'enchaînement des événements. Ce doit être l'homme que j'ai laissé sur l'aire d'autoroute qui, une fois réveillé, les a prévenus. J'aurais dû lui injecter une autre dose de somnifère ! Toujours est-il que je suis maintenant bien incapable de faire quoi que ce soit, et la situation n'est pas sur une voie des plus enviables. Pour couronner le tout j'ai vraiment très faim. Je n'avais déjà rien dans le ventre depuis la veille de mon arrivée à Charles-de-Gaulle, la nuit où je me suis presque noyé, et il est sans doute plusieurs heures plus tard désormais... Mais j'ai encore bien plus soif et la gorge sèche que je ne suis affamé...

Ils ne m'ont pas déshabillé, mais pour mon malheur ils m'ont sans doute fouillé. Je n'ai plus ma pierre ! J'essaie de tirer un peu sur les sangles, mais même si elles bougent légèrement je suis quand même solidement attaché. Je vais me sentir mal si je ne retrouve pas cette pierre rapidement.

- Aaaarrrrrrghhhhhhh !

Une douleur me transperce la tête, Je dois sans doute avoir un appareil électrique ou des électrodes. Je ne peux pas bouger, je ne peux même pas me débattre... La décharge dure une dizaine de secondes puis s'arrête. Je me cambre sous la douleur. C'est atroce et j'ai le sentiment que ma tête va exploser si jamais l'électrocution recommence !

- Aaarrrr... Noooonnnnn, Ennnnnfffffoiiiiiréééés !

Peine perdue, elle reprend de plus belle ! J'avais au moins faux sur un point, j'ai résisté une seconde fois. Mais pas sans tenter de me débattre. Je suis parcouru de convulsions pendant toute la durée de l'électrochoc. Soudain deux personnes entrent dans la pièce précipitamment et se dirigent vers moi. Ils parlent une langue que je ne comprends pas...

- Aarrrrrrr !

Une troisième fois ! L'un des hommes semble réprimander l'autre, puis il le pousse et me détache la main droite pour me retirer un bracelet, que je remarque à ce moment là. Un modèle identique à celui que j'avais et dont j'ai mis tant de temps à me séparer ! C'est peut-être bien lui qui me provoquait ces douleurs dans la tête. Quoi qu'il en soit si c'est bien le cas je suis bien reconnaissant envers cet homme. L'autre a l'air en colère et ressort de la pièce. Je réalise alors que c'est ma chance et qu'il faut que je me débarrasse de l'autre homme pendant qu'il est seul avec moi et que j'ai une main de libre. Il s'apprête à me rattacher le poignet. Je dois lui donner un coup qui le mette KO directement sinon je suis perdu. Je fais semblant de tousser et retire ma main de son emprise pour la mettre devant ma bouche, il tend alors le bras pour me reprendre le poignet, à ce moment là je me tire brusquement avec la main gauche toujours ligotée pour me redresser sur le lit et lui décoche un droit dans la tempe de toutes mes forces en pivotant mon torse pour gagner de la puissance. Mon ami si tu t'en relèves chapeau parce que je ne croyais pas pouvoir frapper aussi fort ! Il vole contre la paroi et s'étale par terre. Une bonne chose de faite !

Je me détache. La tâche n'est pas rendue facile à une seule main mais j'y parviens. Je jette un coup d'oeil à ma montre. Dimanche, 16 heures 30. Je suis étonné par la quantité de temps pendant laquelle j'ai dormi. Cela signifie que je n'ai pas mangé depuis presque deux jours ! Il faudra que je me trouve de la nourriture ou à la prochaine bagarre je tombe dans les pommes. Je prends le temps de fouiller l'homme assommé au sol. "Pentagon ID pass" ? Je m'aperçois que mon hôte n'est pas de la racaille, "John Peters, FBI relations assistant", et bien ! Je prends tous ses passes et autres portefeuilles et