page 78 le patriarche 79

- Oui c'est vrai. Mais j'ai vraiment eu peur. J'ai... J'ai appelé à l'extérieur, je vais prévenir que ce n'était rien...

- Tu as même appelé, fichtre ! Quelle trouillarde !

- Que veux-tu, cela fait des centaines d'années que je n'ai pas vécu de situation dans laquelle je perdais le contrôle, c'est très dérangeant, je, j'ai, j'ai eu des picotements, mon coeur s'est emballé... Je me suis sentie rajeunir de mille ans !

- Tu as bien de la chance, les situations dans lesquelles je ne contrôle que dalle c'est ma vie au quotidien depuis plus de six mois.

Pénoplée a l'air vraiment perturbée par cette expérience. Je l'a prend par la main, elle est surprise.

- Ne t'inquiète pas, je ne le dirai à personne.

Elle sourit. Pas son sourire crispé et pédant habituel, un vrai sourire avec une risette qui me fait craquer.

- Quoi qu'il en soit, l'expérience semble concluante, mon bracelet à l'air correctement initialisé. Tentons d'ouvrir la trappe d'Erik, peut-être pourrons-nous ainsi tester si la même opération est envisageable avec celle de Naoma.

- Oui, bonne idée.

Mais il n'y a rien à faire, la trappe ne s'ouvre pas, pas plus avec les requêtes que Pénoplée fait avec son bracelet que moi en y allant à l'ancienne. Ce n'est pas très bon signe :

- Mais comment pourra-t-on l'ouvrir si seule elle peut le faire ! Nous faudra-t-il apporter une de ses mains en décomposition en espérant que les empreintes y sont toujours ?

- Non l'ouverture ne fonctionne pas avec les empreintes digitales, il faut l'empreinte électromagnétique du cerveau.

- C'est pas gagné quoi...

- Non... Mais il doit bien y avoir un moyen. On doit pouvoir ouvrir cette trappe, par contre il doit sans doute prendre l'avis d'un comité plus important, comme je t'avais expliqué la téléportation est un sujet sensible.

- C'est foutu pour aujourd'hui quoi.

- Oui, il nous faudra sûrement en aviser le village, et j'ai peur que le Congrès lui-même ne doive statuer sur un tel cas.

- Bon, c'est rapé quoi... On rentre ? On va faire un jeu virtuel comme tu m'avais parlé ce matin ?

- Si tu veux, à condition que tu me promettes de ne plus faire ce que tu m'as fait tout à l'heure.

Je lui mets la main sur l'épaule. Cette petite expérience m'a permis de prendre un peu d'aisance avec elle, je n'ai plus peur de la toucher, désormais :

- Au contraire !

- Pfff... Allez rentrons.

Je me laisse emmener une fois de plus en abeille par Pénoplée, et moins de trois quarts d'heure plus tard nous sommes au village. Notre escapade matinale aura presque durée trois heures. Pénoplée va s'entretenir avec quelques villageois de notre aventure, j'en profite pendant ce temps pour faire un tour du village et dire bonjour. J'essaie de faire un tour tous les matins, un peu comme le tour des étages que je faisais en arrivant à Mandrakesoft. Je croise Erik qui vient semble-t-il tout juste de se lever. Il a l'air de se promener. Nous nous parlons en anglais, toujours.

- Ça va ?

- Mouais, j'ai eu ton message, vous êtes déjà rentré ?

- Oui.

- Vous êtes allés où ?

J'hésite un instant. Dois-je lui dire la vérité, dois-je