à côté du lit.
J'ai un message, c'est Fabrice. Pendant mon week-end ici à l'Île de Ré je lui ai prêté mon appartement à Paris, car il devait y passer quelques jours pour assister à des conférences et profiter un peu de la Capitale par la même occasion. Une amie à moi possède un double de mes clés et les lui avait passées pour son séjour. Ce matin, enfin, hier matin plus exactement, le message datant de la veille au soir, alors qu'il rentrait de sa conférence, il a découvert que quelqu'un était passé chez moi. La porte n'ayant pas été forcée, il a pensé que ce devait être quelqu'un avec les clés, peut-être même moi, si j'étais rentré en urgence. Il semblait cependant que l'individu cherchait quelque chose, pas mal de choses ayant été déplacées, donnant l'impression que la personne, ou les personnes, avait fouillé l'appartement. Il ne m'en a pas dit beaucoup plus dans son message, me conseillant simplement de le rappeler si nécessaire. Il ne s'est pas plus inquiété car il n'y avait pas de signe d'effraction et rien ne semblait avoir été dérobé. Voilà qui change considérablement la donne et l'hypothèse d'une manigance dont je suis la victime reprend subitement sacrément du poil de la bête. Il ne me faut que quelques minutes pour décider de partir pour Paris le plus vite possible. Si le cambriolage a eu lieu la veille, rien ne presse plus dorénavant, mais je ne peux me convaincre d'attendre la fin du week-end.
Je prépare deux ou trois affaires discrètement dans mon petit sac à dos, prends mes papiers, une veste légère et une chemise chaude. Je vais ensuite doucement dans la chambre de Guillaume. Je le secoue doucement :
- Guillaume... Guillaume ?
Il ronchonne en clignant des yeux.
- Arrrr. Mais quelle heure il est ? Il est tôt, non ? Qu'est-ce qu'il y a ? Tu vas pas bien ?... Il y a un problème ?
- Tout va bien, t'inquiète pas, c'est juste pour te dire que je dois partir, il faut que je rentre sur Paris, j'ai eu un coup de fil, il semblerait que l'on m'ait cambriolé. Je te laisse mon gros sac, est-ce que tu pourras le ramener à Paris ?
Il se réveille un peu plus et se met sur le côté :
- Cambriolé, mais qui te l'a dit, mais tu rentres comment ? Tu pars où, là ? Et quelle heure est-il ?
Je me relève et me prépare à partir :
- En train, je vais faire du stop jusqu'à la gare.
- Du stop, mais il est tôt, non ? Tu ne veux pas plutôt que je t'emmène ?
- Non non, ne t'inquiète pas, je t'appellerai si vraiment je ne trouve personne pour m'emmener.
- Tu es bien sûr que ça va bien ? Tu n'es plus malade ? Tu es sûr que c'est prudent, et ton bracelet ?
- Je ne l'ai plus.
Je lui montre mon poignet sans le bracelet.
- Hein ? Mais tu l'as enlevé quand, comment ?
- J'ai pas le temps là, je te raconterai tout ça un peu plus tard, c'est juste pour te dire que je dois partir, et savoir si tu pouvais ramener mon sac à Paris ?
- Oui si tu veux, mais tu voudrais vraiment pas m'expliquer là ?
- Non je n'ai pas le temps, j'y vais, bye. Dis au revoir aux autres de ma part.
Je sors de la chambre en lui faisant un signe de la main puis quitte directement la maison. Il fait frais mais sans plus ; j'ai l'impression de recommencer à sentir un peu mieux le chaud et le froid. J'ai un peu menti à Guillaume en disant que je n'avais pas le temps, sachant que je vais sûrement marcher un petit moment avant que quelqu'un me prenne en stop pour quitter l'Île. Mais je ne voulais pas passer trop de temps à expliquer, je suis trop ennuyé par cette histoire, et je voudrais déjà être à Paris. Je ne sais toujours pas précisément que croire, entre les personnes que j'ai rencontrées cette