page 324 le patriarche 325

- Alors ! Tu avances !

- Mais, c'est énorme, je... Il y au moins cinquante mètres de vide !

- Écoute, il est passé lui non, ou alors laisse moi ta place !

Je pouvais difficilement faire marche arrière, tant physiquement que pour mon honneur, et je me suis lancée dans le passage. Ce n'était pas si facile, et sans l'aide de Bakorel je ne sais pas si j'y serais arrivée. Il m'a indiqué, tout en me tirant, que je pouvais m'accrocher aux câbles pour faciliter ma remontée. Erik arrivant je lui ai aussi indiqué de faire de même et nous voilà tous les trois de l'autre côté... Erik a admis quand même que le tout était plutôt impressionnant, à mon grand étonnement il s'est même excusé :

- Excuse-moi Naoma, j'admets que j'ai moi aussi eu quelques secondes d'hésitation avant de me lancer, c'est vraiment surprenant.

Bakorel nous a alors fait signe de ne pas faire de bruit, et nous l'avons suivi silencieusement en jetant un coup d'oeil rapide chaque fois qu'une petite ouverture nous permettait d'observer ce qui se trouvait en-dessous. Nous sommes passés ainsi par-dessus de multiples autres grandes salles ou travaillaient des centaines ou peut-être des milliers d'hommes. Une échelle nous a amené ensuite dans des quartiers plus calmes, puis de nouveau des grandes salles. Dans ces dernières il m'a semblé voir une fabrication de galettes, telle que celles que nous avions pour nos repas en cellule. C'était d'ailleurs tout près d'ici que Bakorel nous a demandé de l'attendre. Il est descendu dans l'un des couloirs au moment ou personne ne passait et il a pris soin de refermer l'accès. Erik m'a alors demandé de me mettre sur le côté pour qu'il tente de se glisser près de moi pour discuter doucement, je lui ai alors fait part de mon étonnement :

- Tu as vue toutes ces salles ? C'est fou, mais que fabriquent-ils ?

- Dans les dernières salles j'ai vu qu'ils en sortaient des galettes...

- Oui mais celle d'avant ? Les premières ? La forge et

celle d'après ? C'est dingue toutes ces installations ici sous terre, comment personne ne peut-il être au courant ?

- Aucune idée, on dirait comme une communauté indépendante, c'est peut-être une secte, à moins que là-haut à la surface nous soyons tous menés en bateau depuis des années et qu'il existe une sorte de société secrète souterraine...

- Mais c'est impossible, avec les appareils modernes, les radars et tout, et même le bruit, ce ne doit pas être dur à trouver, on arrive quand même à détecter des nappes de pétrole à des kilomètres sous la surface !

- Tu as raison, mais Ylraw disait que ces hommes avaient des entrées dans les gouvernements et les sphères du pouvoir, peut-être qu'ils aident à garder toutes ces installations secretes.

- Bakorel semblait dire que c'était dangereux de sortir, tu crois que nous ne pourrons pas partir d'ici ?

- Je n'en sais rien, peut-être l'a-t-on juste tellement mis en garde qu'il n'a même pas tenter de sortir. Mais c'est aussi très étrange, nous n'avons vu aucune femme ou enfant depuis notre arrivée, dans les forges je veux bien, mais même dans les usine de nourriture il n'y en a pas.

- Ça a l'air très grand, peut-être sont-elles dans d'autres sections, celles qui fabriquent les habits par exemple.

- Oui c'est possible, il faudra que nous demandions à Bakorel. Qu'est-il allé chercher, d'ailleurs, il te l'a dit ?

- Non il m'a juste fait signe de rester ici et d'attendre sans faire de bruit, du moins c'est ce que j'ai compris, puis il est descendu.

Nous avons parlé encore quelques instants de diverses autres choses, de cette attention que Bakorel avait de ne pas gaspiller de l'eau, pourtant l'eau ne devait pas faire défaut si profond, et ces combinaisons étranges recouvertes de ce tissus qui permet de se laver, puis chacun est parti dans ses pensées, silencieusement... J'étais si triste de ne plus t'avoir à nos côtés, si triste que cette histoire,