non...
Je suis complètement perdu, j'ai l'impression qu'on est coincé dans cette petite capsule pour l'éternité. Heureusement que je ne suis pas trop claustrophobe. Le pire c'est de se dire que la moindre ouverture nous serait fatale, aucun échappatoire, pas d'air pur au dehors, pas de cloison à détruire, juste cette petite bulle au milieu de rien...
- On peut peut-être tenter de se poser sur une de ces planètes à l'atmosphère accueillante, peut-être que nous trouverons de quoi réparer le vaisseau, ou au moins de quoi manger, ou attendre, ou je sais pas...
- Vivre une vie de sauvage en attendant de se faire dévorer par une bête féroce, je me demande si je ne préfère pas rester endormie ici pour l'éternité... Et puis si certaines planètes répondent aux critères d'habitabilité humaine, rien ne dit que le climat ou les éventuelles formes de vie à la surface seraient favorables. Nous n'avons pas de quoi nous défendre, juste nos bracelets, s'ils fonctionnent encore.
- Mais on ne va tout de même pas rester là à attendre que les choses se passent ?
- Tu as une meilleure idée ?
- Ben, on pourrait choisir la planète la plus accueillante et aller voir ?
- Ah oui, et j'espère que tu te rends compte que déjà il faut arriver à se poser, ce qui ce sera pas une mince affaire avec ce vaisseau, et qu'en plus aucune chance une fois à la surface de pouvoir repartir avec.
- Et ben, quoi ? On va crever dans cette capsule ? Si c'est ça je préfère encore me crashé à la surface d'une belle petite planète.
- C'est ridicule !
Sarah me regarde méchamment, elle est furieuse. Je ne comprends pas pourquoi elle s'énerve de cette façon, je ne fais que donner mon avis.
- Pas la peine de s'énerver, je dis juste que ce que je pense,
et puis on devrait réveiller Énavila pour prendre cette décision, elle nous concerne tous les trois.
Sarah crie presque en réponse :
- Non !
- Comment ça non ? Ben, on va pas décider sans elle, c'est quand même pas très sympa de la laisser hors du débat, et puis à trois se sera plus simple pour voter.
Sarah me regarde avec des yeux plein de colère :
- Hors de question qu'on la réveille, et c'est moi qui dirige ce vaisseau !
- OK, et qu'est-ce qu'on fait, alors ?
- On attend que le vaisseau récupère le maximum de ses capacités, et on voit ce qu'on peut faire.
- Ça prendra combien de temps ?
Elle ne répond pas. Je répète :
- Ça prendra combien de temps ?
Elle s'énerve, je ne comprends vraiment pas pourquoi :
- Deux secondes, je cherche !
Je reste silencieux un instant, elle répond finalement :
- Je pense qu'en un petit sixième nous aurons une vision plus complète de ce qui est envisageable de faire.
Un petit sixième, ça va encore, mais je la sens tellement énervée que je ne préfère même pas commenter.
- Nous nous recouchons, alors ?
- Oui.
Je m'allonge dans mon tube, il se referme. J'aurais bien tenté