"Ah si, peut-être plutôt, il n'y a pas la supergéante route par contre, juste la géante bleue, c'est peut-être sa lumière qui les active, je ne me rappelle pas si elle était toujours là quand ils étaient réveillés."
"Je ne sais pas..."
Pour gagner du temps, je tente de reprendre le même chemin qu'à mon aller, de façon à utiliser mes souvenirs du parcours. Le bracelet m'est bien utile, il me prévient des difficultés et m'indique la trajectoire à prendre. Il calcule à l'avance et m'envoie les souvenirs de mon passage, c'est extrêmement pratique.
Pour l'instant je garde les grillés à bonne distance, mais je ne tiendrai jamais ce rythme jusqu'au fleuve. En plus je n'ai qu'une barre, et pas de combinaison protectrice, s'ils me rattrapent je suis fini ! Saloperie de vie de merde ! On peut pas rester tranquille cinq minutes sans se faire emmerder ! En plus j'ai faim !
Une heure de course, je n'en peux plus, si seulement Énavila était là pour me traîner... Ils se rapprochent, ils font un boucan terrible. Il doit y avoir des gros trucs dans le lot ça fait sérieusement trembler le sol. J'entends les arbres qui cèdent sur le passage. Peut-être qu'ils ne me courent pas derrière, après tout, peut-être qu'ils ont juste peur de quelques chose, où qu'ils vont à un endroit précis. Je pourrais monter dans un arbre et les laisser passer ?
Je ralentis un peu sur cette idée, mais je repars bien vite de plus belle ; je n'ai pas trop envie de prendre ce risque.
Il me faudra encore presque deux heures avant d'arriver en vue de la rive, Énavila n'est plus là ! Elle à quitter le rivage ! Certains grillés m'ont devancé et sont déjà là !
"Plonge dans le fleuve, je n'ai pas pu rester, certains grillés m'ont attaqué ! Je ne suis pas très loin, tu me rattraperas à la nage !"
Elle est gentille, et comment je les évites, moi, ces bestioles ! Ce sont des gros machin, du même genre que nous avions croisés dans les premiers jours au bord du torrent. Ils ne sont heureusement pas
très agiles, je parviens tant bien que mal à me faufiler entre, ne recevant qu'un coup de patte de l'un d'eux. Je me jette à l'eau et pars en crawl vers l'aval. Certains me suivent mais ils ne nagent pas bien, la plupart coulent. Ils sont vraiment stupides, ces machins. C'est ce qui les rend vraiment dangereux, cela dit, ils n'ont peur de rien.
"Tu es dans l'eau ?"
"Oui je nage, mais je ne te vois pas."
"Ils te suivent ?"
"Non, ils ne savent pas nager, ils coulent."
"Ils sont vraiment cons ! Bon, je vais me mettre sur le bord droit, pour t'attendre, certains me suivent de la rive gauche."
Vingt bonnes minutes me sont nécessaires avant de retrouver Énavila, nous repartons immédiatement, je m'accroche au radeau, je n'en peut plus.
- Je suis mort...
- Repose-toi, je conduis le radeau, moi je me suis bien reposée.
- C'est la première fois qu'on voit des gros...
- Oui, mais ils nous cherchaient bien, ils doivent nous sentir, ou je sais pas, mais c'est bizarre, comment nous trouvent-ils à chaque fois ?
- Ouais, c'est étrange, peut-être qu'ils sentent le bracelet, ou un truc du genre.
- C'est possible, oui, c'est bien possible. Je ne donne pas cher de la peau de Sarah, alors...
- Ah ! Quelle galère ! On ne s'en dépêtrera jamais !
- Ça va pas être évident de survivre si on se fait attaquer chaque journée...
- Il nous faudra une cachette, ou un moyen de les repérer de