protéger et si jamais elle se réveille, de toute façon je garde un oeil sur elle via son bracelet. Je descends doucement de l'arbre et commence l'inspection des environs. Je tombe rapidement sur des animaux morts, qui n'ont pas eu le temps de remonter vers les hauteurs ou qui se sont fait écraser par les arbres déracinés.
Plusieurs ruisselets se sont formés où de l'eau coule encore, elle est toute marron, je cherche la plus claire, difficile à dire, mais j'utilise ma barre en guise de seau dans le lequel j'adjoins un filtre pour récupérer plusieurs litre d'eau.
Le soleil monte vraiment doucement dans le ciel, c'est très troublant, on a l'impression que le temps s'est arrêté, que nous sommes dans un matin interminable. Quand je retrouve Énavila, la combinaison a déjà bien commencé son action, elle s'est rigidifiée en s'étirant autour du bras et de la jambe, pour faire office de plâtre, ce qui me rassure, car je ne voyais pas trop comment j'aurais pu lui étirer la jambe correctement sinon. Pour l'instant Énavila a suffisamment de réserves, et la combinaison recommande simplement de la faire boire.
Je creuse un petit foyer dans une grosse branche pour faire un feu, malgré mon bracelet et ma barre j'ai un peu du mal à l'allumer, mais j'y parviens finalement et je suis réconforté à l'idée de pouvoir déguster un excellent lézard grillé au feu de bois, non pas que je n'en avais pas déjà dévoré un cru auparavant.
L'eau du seau a un peu décanté, je vais tenter d'en faire boire à Énvila, mais quand je lui soulève la tête et que j'approche le versoir, elle se réveille brutalement et pousse le seau que je ne rattrape pas et qui tombe par terre.
- Non ! T'abuses !
- Qu'est-ce que c'est !
- C'est de l'EAU ! Tu crois quoi, que j'allais te filer un cocktail magique ?
Ils ont un mot spécial sur Adama pour un genre de boisson spéciale faîte par les artificiels, une sorte de boisson nationale, on "congrégationnale", mais je ne sais pas trop comment le
traduire.
- Où est-ce qu'on est ?
Elle ne semble pas si mal en point que ça, finalement.
- Sur la colline opposé où nous étions ce matin.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé, pourquoi tout est détruit ? C'est l'explosion ?
- C'est bien toi qui l'a provoquée, l'explosion ?
- Oui, pour détruire le dragon.
- Ce n'est pas uniquement l'explosion. Cette dernière a fait céder le barrage, c'est les flots qui ont tout massacré. L'explosion n'était pas très forte où nous nous trouvions.
- Le barrage ! J'aurais dû y penser, quelle idiote ! Où est Sarah ?
- Elle va bien, nous étions dans notre cachette, quand les flots ont tout dévasté, nous sommes sortis pour ne pas être noyés, nous avons été séparés par le courant, nous sommes atterris ici, Sarah est sur le fleuve, accroché à un arbre.
- C'est toi qui m'a tiré jusqu'ici ?
- Oui, tu es resté inconsciente depuis l'explosion. Tu as un bras et une jambe cassée.
- Oui je sais. Qu'est-ce qu'on fait ? J'ai faim.
Je me lève et va lui chercher un lézard qui grille.
- Tiens, mange. Je vais aller rechercher de l'eau, après il faudrait qu'on retourne vers la rivière, et qu'on tente de rejoindre Sarah. Il y a beaucoup d'arbres déracinés, on devrait parvenir à en utiliser un comme radeau.
Je m'apprête à redescendre quand elle m'interpelle.
- Eh !