Thomas regarda le jeune, qui ne devait avoir finalement que quelques années de moins que lui. Quelque chose le dérangeait, il avait comme une envie de s'approcher de lui. Il s'imagina presque le prenant dans ses bras, il ne pouvait s'empêcher de le regarder. Cette sensation le troubla énormément, il eut une peur terrible de ressentir une sensation homosexuelle. Il détourna la tête du jeune pour se concentrer sur les inscriptions, mais quelque chose le troublait vraiment chez le jeune, sans qu'il ne comprît pourquoi. Pourtant il n'avait jamais ressenti une chose identique auparavant, il n'avait jamais regardé un homme avec envie, il n'avait jamais eu le désir d'en prendre un dans ses bras. Le jeune fit quelques pas en arrière, puis s'éloigna doucement du caveau, rejoignant le bas du cimetière et sa sortie. Thomas ne put s'empêcher de le suivre du regard. Il fut doublement rassuré, par la remarque du jeune, peut-être qu'Ylraw était bien un connard, après tout, et par cette sensation étrange qui passa ; il était peut-être trop fatigué, il devrait prendre le temps de se reposer un peu plus, il commençait sans doute à péter les plombs.
Thomas réalisa soudain qu'il aurait dû lui demander où habitait les parents d'Ylraw, il hésita une seconde, il avait à la fois envie de revoir ce jeune, et il se l'interdisait. Il se trouva stupide et après ses quelques secondes d'hésitation il redescendit en trombe du cimetière, mais le jeune avait déjà disparu. Thomas regagna alors la place du village, et demanda à la première personne qui voulut bien lui ouvrir où il pourrait trouver la maison des Aulleri.
Il fut renseigné et trouva sans trop de difficulté le petit chemin montant en face de la nouvelle mairie. Il se gara devant la maison entourée d'arbres de toute sorte. Il était presque deux heures de l'après-midi, il ne pensait pas déranger. Il monta le petit escalier qui arrivait sur la terrasse et sonna à la porte d'entrée. Une femme vint lui ouvrir, sans doute la mère d'Ylraw, se
dit-il.
- Bonjour, Thomas Berne, je suis policier, j'enquête sur le meurtre d'une femme intervenu dans la région parisienne au mois d'août, et il semblerait qu'elle ait eu des contacts avec votre fils, François Aulleri.
Le visage de la femme se crispa.
- Mais... Vous savez il est...
Thomas tenta de garder un ton neutre et pragmatique, lui-aussi était troublé quand il parlait de la mort de Seth.
- Décédé, oui, toutes mes condoléances, mais c'est justement pour déterminer le lien entre ces deux disparitions que je suis là.
Un homme apparu aux côtés de la femme, sans doute le père de Ylraw, pensa Thomas.
- Qu'est-ce que c'est ?
La femme ouvrit la porte en grand.
- Ce monsieur est policier, il enquête sur la mort de Fafa...
Puis elle s'adressa de nouveau à Thomas.
- Vous savez à l'époque des policiers étaient déjà venus, mais nous n'avons jamais rien su, ils ne nous ont jamais dit ce qu'ils avaient découvert.
- Oui. Je peux entrer ?
- Oui, oui, entrez...
Ils s'écartèrent pour le laisser passer, la femme lui indiqua le chemin de la salle à manger pendant que son mari fermait la porte. Pour une fois, Thomas sentit qu'il pourrait être fin, qu'il pourrait arriver à monnayer des informations. Il en savait peu, mais il pensait que son statut de policier lui permettrait d'avoir des réponses par le simple espoir qu'avaient les parents d'en recevoir en échange. Il avait d'autant moins de remord que dans son esprit Ylraw