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Énavila lui à lancer des pierres dessus, il n'a que jeter un oeil vers le haut, rien de plus. Soit il ne l'a pas vue, soit il est trop épuisé pour agir. Il s'affale au bord de l'eau, la tête dans le courant. Nous attendons, dix minutes plus tard, il n'a toujours pas bouger. Une partie de son sang bleuté colore les eaux.

- Il est mort ? demande Sarah

- On dirait, lui dis-je

- Plus qu'à dépecer tout ça, continue Énavila

- On a pas grand chose comme outil, fais-je remarquer, et sa peau m'a l'air bien épaisse.

Énavila se tourne vers la pente :

- On dirait que de la fumée s'échappe du vaisseau. Le dragon n'a plus l'air là, je pense qu'on le verrait d'ici.

- Qu'est-ce que c'était que cette saloperie ? Dis-je.

- C'était comme un reptile volant, explique Sarah. Je crois que nous en avons eu sur Adama.

- C'était plus que ça, rajoute Énavila, vous avez vu sa tronche, il était défoncé comme les bestioles. À mon avis il avait la même merde qui lui bouffe la peau et qui l'empêche de sortir la nuit.

- Mais ces arc électriques, dis-je, c'est incroyable !

C'est étrange en effet, concéda Sarah, elle avait encore une voix faible. Il ne me semble pas me rappeler d'autres espèces connues qui peuvent créer des décharges électriques de cette envergure.

- Ça sera la première, dit avec affront Énavila, en tout cas il a bien dû défoncer le vaisseau.

- On pourra peut-être récupérer la caisse, leur dis-je, maintenant, il a dû l'ouvrir pour nous.

- Moi je ne retourne pas là-haut, dit Sarah.

- Si Énavila a raison, lui fais-je remarquer, il suffit d'attendre la nuit, et on devrait être tranquille.

- Ouais, dit Énavila en se retournant vers nous.

- Je ne retourne pas là-haut, répéte Sarah.

énervée - Et bien tu resteras là, lui crie Énavila, énervée, et tu nous prends pas la tête !

- Pas besoin de s'énerver, dis-je, on encore du temps avant que la nuit tombe, de toute façon, en attendant il nous faut trouver de quoi tenir jusque là.

- On va déjà goûter au gros, reprend Énavila.

- Il nous faudrait des outils, dis-je, c'est vraiment pas de chance qu'on se soit fait attaqué juste au moment où nous en avions fabriquer un ou deux.

- On peut toujours en refaire, ajoute Énavila, en regardant pensivement l'horizon.

- Les arbres sont différents, ici, dis-je tourné vers la forêt, en fait ils ressemblent plus à des arbres que là-haut.

- À part qu'ils sont orange, oui, dit Sarah. Mais plus bas dans la vallée, ils semble y en avoir d'autres encore plus grands.

Le petit promontoire où nous nous trouvons nous offre une assez belle vue sur la vallée. Nous pouvons deviner les lacets du fleuves qui doit y couler, et sur ses rives d'immenses arbres aux feuilles orangées. Le soleil rougeâtre est maintenant haut, et proche de lui brille aussi une énorme étoile bleutée, celle du système voisin. La supergéante rouge n'est pas dans le ciel, on peu aussi compter trois ou quatre lune, mais on ne voit pas la planète principale. Difficile sans doute de trouver des cycles dans tout ça, entre les mouvements de tous ses astres si proches.

- J'espère que seul l'étoile du système permet de