Elle se leva pour débarrasser, il vit ses seins quand elle se pencha pour emporter sa tasse vide. Plus de deux semaines qu'il n'avait fait l'amour, non il ne pourrait pas résister. Un bandage ! Bien sûr, un bandage, une blessure à son travail, un voyou qui lui donne un coup de couteau ! Il alla sur-le-champ dans la salle de bains, trouva une bande et, après avoir regardé quelques secondes dans la glace la brûlure sur son flanc gauche, où l'on distinguait presque la forme d'une main, se l'enroula autour des côtes pour la rendre invisible. Il ne dépassa qu'une petite marque sur son pectoral gauche, sans doute le pouce.
Il ne la trouva pas quand il revint. Elle était déjà sur le pas de la porte. Quand elle le vit elle s'avança au dehors. Ah ! Trop tard ! Plus tard alors. Ils marchèrent plus d'une heure avant de s'asseoir. Il faisait une chaleur torride, ils s'arrêtèrent à l'ombre d'une immense pierre au-dessus d'une petite flaque d'eau qui avait subsisté à la marée descendante.
Ils parlèrent, enfin, de Seth. Il expliqua que leur relation n'allait plus très bien, qu'elle voulait partir, que peut-être avait-elle un amant, comme elle en avait eus tant, bien qu'il n'en sût rien. Il lui dit qu'il était perdu, qu'il ne savait pas que faire. Il avoua son désespoir face à son assassinat, qu'il aurait été plus simple qu'elle partît, mais que maintenant elle serait avec lui pour toujours, alors qu'il aurait voulu l'oublier à jamais.
Thomas en oublia presque son objectif principal, mais quand il tourna les yeux vers Emmanuelle, ses jambes nues le lui rappelèrent instantanément. Il se tourna légèrement vers elle et posa sa main gauche sur sa jambe, en remontant doucement. Elle l'arrêta aussitôt :
- Non Thomas, non... Je suis juste venue parce que tu n'allais pas bien... C'est tout... Je...
Thomas resta muet, pourtant, son décolleté, sa courte jupe... Il ne dit rien, il posa simplement sa tête sur les genoux d'Emmanuelle. Elle lui caressa les cheveux.
- Je sais que tu dois être perdu, Thomas. Apparememnt ça a l'air tellement compliqué, le fait qu'elle disparaisse alors même que vous alliez vous séparer... Mais pourquoi as-tu accepté de faire cette
enquête ?
Thomas parut géné, et l'envie montante en s'imaginant le sexe d'Emmanuelle si près disparut, il se redressa.
- C'était quand même mon amie, et je suis l'un de ceux qui devait le mieux la connaître, et puis c'est mon métier, je ne dois pas y mettre de considérations personnelles.
Il se redressa, Emmanuelle tira tant qu'elle le put sur sa jupe comme pour la faire arriver jusqu'à ses genoux, alors qu'elle ne dépassait pas mi-cuisse. Elle regretta de s'être habillée ainsi.
- Oui mais c'est tout de même difficile, il pourrait donner l'affaire à un de tes collègues et juste te consulter pour les choses que tu sais sur Seth ?
Thomas s'agaça :
- Non c'est mieux comme ça... Bon, on rentre ?
- Déjà ? On était bien là, il ne fait pas trop chaud.
- Reste si tu veux, moi je rentre.
- Bah non, si tu rentres je rentre aussi, je ne vais pas rester toute seule ici...
Thomas s'était déjà levé et avait pris la direction de la maison. Emmanuelle remit maladroitement ses chaussures qu'elle avait enlevées pour tremper ses pieds dans l'eau et le rejoint en trottinant.
- C'est parce que je ne veux pas faire l'amour avec toi que tu es en colère ?
Il ne pouvait pas dire oui, et il ne pouvait même pas dire pourquoi ses questions l'énervaient aussi, alors il se contenta d'un "non, non" vague. Ils marchèrent quelques temps en silence. Finalement Emmanuelle avoua :
- Tu sais ce n'est pas que je n'en ai pas envie, c'est juste que ce n'est pas correct, et qu'on le regretterait sans doute.