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voiture. Mais elle parvient malgré tout à retomber sur mes traces, ses pneus crissent, elle ne doit pas être en super état. Quelques minutes passent, nous nous trouvons désormais de l'autre côté de l'aéroport. Je commence à vraiment fatiguer, je suis obligé de diminuer un peu mon rythme. Trois personnes avaient sauté de la fourgonnette pour me prendre en chasse en courant. Et, ironie du sort, c'est la personne que j'ai assommée en m'enfuyant qui me surprend alors qu'elle ressortait de l'aéroport. Elle m'attrape à bras le corps en arrivant sur mon côté gauche, sans que je la remarque. Ma vitesse et la sienne nous déséquilibrent et nous roulons au sol. Je me débats et me libère, mais alors que je me relève, deux autres hommes arrivent sur moi et me saisissent. De rage, je donne un violent coup de pied dans le torse de celui devant moi, qui se plie sous la douleur, et un coup de tête en arrière pour tenter de me libérer de celui me tenant par derrière. Il ne lâche pas prise. Je lance un autre coup de pied à un troisième qui voulait m'attraper les jambes, et je me projette en arrière pour déstabiliser mon agresseur. Je crie de rage et me débat du plus que je peux. Mon acharnement porte ses fruits et nous nous retrouvons tous les deux au sol. Je me retourne rapidement et lui assène un coup de poing alors que deux autres sont en train de me saisir et de me soulever par la taille. J'écarte avec force mes deux bras pour les frapper de concert. Ils lâchent prise mais le gars que j'avais frappé le premier s'est relevé et me rend la pareille. Un puissant crochet du droit qui m'étourdit et me projette au sol. Ils ne m'avaient pas frappé jusqu'à lors, c'est sans doute la raison pour laquelle je leur tenais tête. Peut-être ont-ils pour consigne de ne pas être trop violent. C'est ce que semble confirmer le fait qu'un autre semble dire à l'homme qui m'a frapper d'y aller doucement. Pendant ce temps, trois autres me sont arrivés dessus et me tiennent par les bras et la taille. Je me débats mais sens bien que je ne pourrai pas résister plus longtemps. L'un d'entre eux me met alors un tissu sur la bouche et le nez. Je présume à raison que ce doit être un somnifère et quitte les bras oppressants de mon agresseur pour ceux réconfortants de Morphée.

Je me fais réveiller à l'arrière d'une voiture par une personne assise à ma droite. J'ai des menottes aux poignets, et à ma gauche un molosse me tient le bras droit à plat sur ma jambe, et porte un revolver de son autre main. La personne à ma gauche me parle en anglais :

- Eh bien, Monsieur Aulleri, êtes-vous toujours aussi affectueux envers les personnes qui vous accueillent dans un nouveau pays ? Nous en avons décousu avec vous, et il s'en fallait de peu pour que la police ne nous repère.

Il change alors de langue et me parle en espagnol.

- Vous parlez espagnol ?

Je lui réponds en anglais.

- Très peu, mais je le comprends plus ou moins.

Il semble surpris.

- Étrange, j'avais cru comprendre par votre organisation que vous deviez le parler.

- Pour votre information, je ne suis au sein d'aucune organisation.

- Oui, bien sûr, bien sûr. Pardon.

Comment cela pardon ? Je crois que je perds patience. Qu'est ce que c'est encore que ces salades ? Que me veut ce type ? Que me veulent tous ces types à la fin, que me veut le monde, bon sang !

- Bon qui êtes-vous, et que me voulez-vous ?

Je tente sans succès de garder mon calme, mais je m'agite un peu et l'homme à ma droite me tire le bras et me fait signe de me calmer.

- Vous avez raison, je manque à tous mes devoirs. Je suis Juan Mendez Medina, à votre droite vous trouvez Jamón.

Je me retourne, il me fait un signe de la tête, esquissant un sourire.

- Au volant vous avez Cristina, et à sa droite Javier.

Je salue tout ce beau monde, mais me retourne vers Juan pour lui demander ce qu'il me veut. Il est un peu hésitant, me regarde quelques