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"Ça suffit ! On n'a qu'une journée pour cette mission, et nous sommes déjà dans une sale situation." Cria Ort.

"Bah faut pas vous en faire, chef", dit Émi, "au pire on repart direct en disant qu'on a rien trouvé."

"Ah ouais, et Lui, qu'est-ce que tu lui diras quand il sondera ton esprit ?" lui lança Terr.

"Que je l'emmerde ?" suggéra Ourstanove.

"La ferme les pipelettes, Érianos arrive, nous allons partir" dit Machiann en les coupant.

"C'est pas trop tôt, je commençais à me les peler" dit Ourstanove en sautant sur place.

"Bah, tu dis ça pour faire croire que c'est pas sa grandeur normale, mais tout le monde sait que t'as pas encore fait ta puberté, gamin" lui répondit Émi.

"Ta gueule Émi", lui lança Ourstanove énervé, "on a des clones quasi indifférenciés, je te signale que la tienne n'est pas beaucoup plus longue."

"Oh mais c'est qu'il est toujours aussi susceptible !" lui dit Érianos en sortant doucement de son tube.

"Toi l'intello la ferme" rajouta Ourstanove.

"Silence, on n'y va, je ne veux entendre personne jusqu'à ce qu'on sorte d'ici !" ordonna Ort.

Érianos s'enquérit tout de même de savoir pourquoi personne ne les avait accueilli, et pourquoi ils n'avaient ni arme ni habit. Ils sortirent rapidement de la pièce et avancèrent dans le couloir. Emi marchait en éclaireur, Ort et Macchian le suivait à une vingtaine de mètres, puis encore vingt mètres plus loin allaient Ourstanove, Terr et Érianos.

Ils progressèrent sans bruit, attentifs, montant promptement dans le noir les escaliers qu'ils rencontraient, habitués au noir de par leurs vies dans les sombres couloirs des mines d'Oriagoth. Ils

connaissaient la guerre depuis leur enfance, ils avaient tous une soeur ou une mère aux mains des reptiliens, et ils avaient perdu tellement qu'ils riaient souvent de la mort. Mais ils savaient se battre, et maintes fois ils avaient avancé en silence dans les forêts sombres d'Éden 2 à la recherche d'un ami à délivrer, ou pour échapper à leurs ennemis, ou les chasser. Leur haine sans limite envers ces monstres avaient nourri leur vie, celle de leurs pères et de tous les ancêtres dont ils avaient pu entendre parler.

La première porte ne les arrêta qu'un instant, ils n'eurent aucun mal à l'ouvrir, tout comme la seconde et la troisième. Ils prirent tout de même soin de la refermer presque complètement, pour laisser le moins d'indices de leur passage.

Ils arrivèrent sans encombre, après avoir monté encore deux étages, devant la porte donnant dans le hall d'un grand bâtiment. Émi toujours en éclaireur s'avança. Ils étaient toujours silencieux et ordonnés.

Soudain un bruit assourdissant retentit. Émi courut et sauta derrière une sorte de comptoir, les autres refermèrent la porte.

"Merde, c'est quoi ?", chuchota Terr.

"Une alarme, sans doute, nous avons été repéré, mais il nous faudrait sortir avant que les renforts n'arrivent, nous n'avons aucune arme", répondit Ort.

Ils se turent de nouveau quand ils entendirent un homme parler dans une langue qu'ils ne connaissait pas. Quelque seconde plus tard ils entendirent de nouveau le même homme, mais criant de douleur.

"Émi a dut l'avoir, allon-y !", ordonna Ort.

Au même moment ils distinguèrent du vacarme de la sirène Émi leur chuchoter de venir. Ils s'aventurèrent dans la pièce, Ourstanove retint un cri d'étonnement en voyant l'extérieur au travers les fenêtres. Le matin se levait sur Sydney.

"Je crois qu'il est seul", dit Émi, qui tenait l'homme plaqué au sol, lui tordant le bras un peu plus chaque fois que ce dernier