simplement sur la place du village. Je ne sais pas trop comment me comporter, l'éviter ? Non c'est stupide, après tout, qu'ai-je à me reprocher, peut-être ne va-t-elle pas bien, peut-être, elle aussi, a-t-elle eut besoin de se retrouver seule. Je me dirige vers elle et lui demande si elle va bien. Elle me répond avec son ton neutre, que j'abhorre :
- Oui et toi ?
Je réponds d'un air pas très enjoué.
- Ça va...
- Tu n'es pas avec Naoma ?
- Non, je reste plutôt seul ces derniers jours.
- Pourquoi, vous vous êtes disputés ?
Je comprends pas à quoi elle joue, qu'est-ce qu'elle veut me faire dire ?
- Mais, pourquoi... C'est avec toi que je suis, pas avec Naoma, pourquoi tu te comportes comme ça ?
- Non François.
Elle avait pris l'habitude, depuis quelques temps, de m'appeler par mon vrai prénom.
- Comment ça ?
- Tu n'es pas avec moi, tu n'es avec personne, tu n'es qu'avec toi... Tu sais j'en ai connu des amants, et je sais comment tu es. Je sais à quelle race d'hommes tu appartiens ; tu ne seras jamais avec personne, pas plus avec moi qu'avec Naoma ou une autre. Alors il vaut mieux que nous en restions là. Je pensais vraiment que je ne souffrirais plus avec ce genre de chose, apparemment on ne guéri jamais, il n'y a pas de vaccin...
Je ne sais pas quoi dire.
- Mais... Pourquoi, c'est parce que je ne t'ai pas assez dit que je t'aimais, que j'étais bien avec toi... Pourquoi ?
Je me rapproche un peu d'elle, elle s'éloigne.
- Je... Je pense que c'est mieux si on ne se voit pas trop les jours qui viennent. Excuse-moi, j'ai rendez-vous avec Samrn pour déjeuner, bonne journée.
Elle s'en va sans que je n'arrive à dire un mot, et je reste comme un imbécile...
C'est toujours pareil ces histoires, j'ai beau aller au fin fond de la galaxie je me fais toujours larguer de la même façon, et pour la même raison, c'est vraiment pas marrant... Mais... Pourquoi ça ne peut pas être simple, pourquoi est-ce que ça ne pourrait pas être clair ? Je ne sais même pas les raisons de son choix... Je suis toujours aussi seul...
Je crie de rage :
- Y'en a marre ! C'est nul ! C'est la loose ! On se fait larguer comme avant et en plus ya même pas de vaisseaux spaciaux ni de super-pouvoirs ! ÇA FAIT CHIER !
Je finis sur un hurlement. J'éclate de rire devant mes propres pitreries... Et je redeviens triste... Je me dirige vers mon chalet, en pestant et donnant des coups de pieds qui soulèvent des nuées de poussières.
- Ça craint !
Je ne m'en aperçois qu'à l'instant, mais j'ai en fait fait sortir tout le monde sur la place. Iurt me recommande mentalement de me calmer et me rappelle que tout ce que je fais et dis sera pris lors de ma comparution devant le Congrés.
J'emmerde le Congrés, si c'est pour se retrouver dans un monde parfait où on ne peut même plus être triste, c'est nul. Je rentre dans Chalet et lui demande de baisser la température et diminuer la luminosité. Je me laisse glisser le long d'une paroi pour me retrouver assis par-terre. Chalet me conseille de manger ce qu'il m'a préparé pour reprendre le moral. Je lui réponds que j'ai pas envie d'avoir le moral pour l'instant, et qu'il me laisse tranquille.
14 trente-sixième, 4 sixièmes, 5 petits, Je ne sais pas trop ce