d'abord. Fabrice Montgloméris s'excusa, Thomas non. Ils s'installèrent autour de la table de la pièce principale et Thomas lui proposa quelque chose à boire. Il accepta un whisky.
- Vous devez sans doute être étonné de me voir.
- Un peu.
- Si je viens vers vous, c'est que je voudrais un point de vu un peu plus objectif sur ce qui est arrivé à mon cousin.
Thomas parut surpris. Fabrice Montgleméris continua :
- Oui tout ce qu'a pu me dire le commissaire, c'est que votre collègue, Stéphane, aurait voulu se venger, pour vous, de l'assassinat de votre ancienne amie, qui aurait été une maîtresse de Mathieu.
- C'est à peu près cela.
- Je vous en prie ! Ne me laissez pas avec ce discours officiel ! Je connaissais Mathieu, et franchement il a tout ce qu'il mérite, même si je suis reconnaissant d'hériter d'une grande partie de sa fortune. Mais vous savez comme moi que Stéphane est un bouc émissaire, un coupable évident qui permet de classer l'affaire. Qu'elle importance désormais que Mathieu est mort s'il avait tué ou pas votre amie ? Non je ne crois pas un mot de cette mise-en-scène. À dire vrai j'aimerai que vous m'aidiez à trouver le fin mot de l'histoire.
Thomas resta perplexe.
- Je ne comprends pas bien ce que vous voulez dire. Il n'y a aucun élément qui permette de penser que Stéphane n'a pas tué votre cousin, et en plus l'affaire a été classée et...
- Mon cousin n'avait pas les mains propres, croyez-moi, je ne sais pas dans quelles affaires il complotait, et j'ai toujours refusé avec insistance de me lancer dans ses combines douteuses. Mais j'aimerais vraiment comprendre le fond de cette histoire. J'ai moi aussi quelques connaissances, et je pourrai sans doute vous couvrir vis-à-vis de votre hiérarchie. D'autre part je suis prêt en engager les frais qu'il faudra pour savoir ce qui me revient entre les
mains. Vous comprenez, mon cousin n'a sans doute pas quadruplé sa fortune en cinq ans juste par des investissements judicieux, d'ailleurs il était un piètre gestionnaire de patrimoine ; quand il put jouir de sa fortune, après sa majorité, il en dilapida une bonne partie en quelques années, puis soudain ses actifs augmentèrent de façons spectaculaires. J'estime qu'il a engagé des affaires plus que suspectes, et qu'il a du par la même occasion se constituer un pool d'ennemis rancuniers tout à fait conséquent...
Thomas était un peu perdu, que lui voulait cet homme, il n'avait peut-être même pas son âge. Il voulait l'engager ? Financer une enquête dans l'ombre ?
- Mais que voulez-vous de moi exactement ?
- Et bien vous êtes policier, pas moi, et j'imagine que vous aussi vous aimeriez savoir qui était l'homme qui a tué votre petite-amie. J'ai quant à moi tout intérêt à faire le ménage dans les affaires de Mathieu avant d'accepter dans quoi je mets les pieds. Je ne voudrais pas que certaines personnes mal intentionnées viennent me réclamer ce que leur devait mon cousin, et j'aimerais donc que vous m'aidiez à démêler ce sac de noeuds. Je couvrirai vos frais, et je prendrai la responsabilité de vos actes si jamais vous avez des ennuis avec votre employeur, et puis qui pourrait vous blâmer de vouloir découvrir qui se cachait derrière le meurtrier de votre ancienne amie ?
Thomas se dit qu'il ne s'en sortirait jamais, après Stéphane et Carole voilà encore une personne qui voulait lui faire continuer l'enquête à tout prix. Ne pourrait-il jamais tirer un trait sur cette histoire, oublier Seth, oublier qu'il avait, pendant quatre ans, était heureux. Il se moquait bien des affaires de Mathieu Tournalet, même s'il était satisfait d'apprendre que c'était sans doute un pourri.
- Oui, mais, je ne sais pas trop si j'ai vraiment envie de savoir, après tout.
Fabrice Montglomeris resta silencieux un instant, puis reprit :
- Écoutez, je vous propose de réfléchir à tout ça, de prendre peut-être quelques jours de repos. Je connais un très bon hôtel sur la