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une sphère d'un peu plus de soixante-six années-lumière de rayon (un tri-quinto-quadri pierres). Sur ces huit mille étoiles, un peu plus de trois cent possédaient une ou plusieurs planètes habitées par l'homme, à peu près quatre cent trente planètes, sans compter les stations orbitales artificielles et les planètes extrêmement peu peuplées. Il y avaient de l'ordre de quatre vingt planètes avec plus d'un milliard d'habitants, et les autres tournaient aux alentours de quelques centaines de millions. Quelques planètes étaient historiquement très peuplée, Adama avait vingt-deux milliards d'habitants, elle abritait le congrès et c'est un peu là où il fallait être si on voulait voir se passer les choses, rencontrer physiquement des gens et participer à la vie politique de la Congrégation. Goss, une des plus grosses planètes telluriques, avait plus de quinze milliards d'habitants. Emorinthe, parce qu'elle était magnifique sous ses étoiles triples, plus de dix milliards. Les anciennes planètes du commerces, une quinzaine, avaient chacune plus de cinq milliards d'habitants, Ève en avait encore quatre milliards, même si par le passé elle avait largement dépassé les dix milliards. Mais il faut reconnaître aussi que Ève était plutôt une petite planète, seulement quatre mille kilomètres de rayon alors qu'Adama avait sept mille cinq cent, et Goss huit mille cinq cent. Enfin mise à part quelques autres planètes aussi très peuplées, les gens aspiraient plutôt à être tranquilles dans leur petit village loin de tout. La population ne bougeait plus trop et restait voisine des trois cent soixante milliards, elle avait même plutôt tendance à diminuer depuis quelques siècles, ayant dans le passé presque atteint les quatre cent milliards.

Si la Congrégation était principalement confinée dans une sphère de soixante-six années-lumière de rayon, la zone jusqu'à trois cent années-lumière (5 tri-quinto-quadri pierres) était toutefois bien connue et il s'y trouvait bon nombre de stations ou planètes touristiques. Jusqu'à environ mille deux cents années-lumière (3 sexto-quadri pierres) des sondes automatiques se chargeait de poursuivre l'exploration. La sonde la plus lointaine se trouvait à plus de quatre mille huit cents années-lumière (douze sexto-quadri pierres), en direction du centre de la galaxie ; mais c'était plus pour l'exploit car la plupart de ses capteurs étaient en panne depuis longtemps.

Dans les limites de la Congrégation, l'humanité coexistait avec

trois autres espèces que nous considérions comme intelligentes. L'une vivait dans l'eau, c'était une sorte de poisson polymorphe évolué, une vivant dans les atmosphères super-denses et surchauffées d'une planète tellurique d'un système d'étoiles ternaires. La dernière, enfin, une forme très étrange, présente sur plusieurs planètes à la limite de la Congrégation, biologique mais avec de nombreuses parties minérales notamment métalliques. Nous avions plutôt de bons contacts avec la première espèce, qui avait accepté notre technologie et échangeait des informations avec nous, la seconde n'était pas à un stade où nous jugeons le contact utile, et la troisième nous avait fait connaître d'une manière assez véhémente son opposition à une entente mutuelle ou même un quelconque contact, d'une façon que nous n'expliquions pas d'ailleurs. De plus il restait toujours une énigme quant à la méthode de colonisation de plusieurs planètes par cette troisième forme, alors qu'elle ne possédait aucune technologie. Mais quoi qu'il en soit les rapports, même avec les poissons, ne dépassaient pas l'échange d'information sur les planètes nouvelles découvertes, et les éventuels progrès techniques. En effet leur environnement de vie et leur appréhension même de celle-ci rendaient impossibles toute forme de cohabitation. Au sein de la Congrégation et dans la zone d'exploration automatique existaient aussi des milliers de planètes avec une forme de vie à des degrés divers, certaines pouvant être proche d'un début d'évolution technique. Ce qui me frappait le plus c'était à quel point toutes ces formes de vie évoluaient de manières différentes. Il suffisait d'un détail infime, une toute petite différence de température, de constitution de l'atmosphère, de la présence d'une Lune ou pas, pour avoir des formes biologiques qui n'avaient pratiquement rien en commun.

En tout cas nulle part nous n'avions trouvé de planètes avec deux formes de vie intelligente différentes qui cohabitaient, comme nous l'avions été sur Adama, il y a très longtemps, quand les reptiliens étaient encore là. Peut-être parce que, comme nous l'avions fait, il arrivait toujours un moment où une espèce écrasait impitoyablement l'autre...

Et ainsi le labo où je travaillais tentait de perfectionner les recherches automatiques, de voir ce qu'elles avaient manqué, les déductions non valides, mais aussi surtout d'apprendre et de comprendre de nouvelles choses grâce à toutes ces informations. Il y avait beaucoup d'idéalistes, de jeunes qui pensait que l'état de