page 60 le patriarche 61

une ou deux questions. Nous sommes de la police.

Stéphane arriva par l'arrière, essouflé. Il resta à quelques mètres du gamin et sortit sa plaque.

- Nous sommes de la police. Ne t'inquiète pas. Nous voulons juste te poser quelques questions à propos de quelque chose qui s'est passé la semaine dernière.

Le gamin semblait se détendre un peu à la vue de la plaque de policier de Stéphane. Thomas avait aussi sorti la sienne. Ils se rapprochèrent de lui. Une voiture passa sur la route et dut presque s'arrêter devant eux. Ils se mirent sur le bord tous les trois. Le conducteur sembla reconnaître Thomas et avança doucement laissant voir son regard dans les rétroviseurs. Thomas s'appuya contre le coffre de sa 307.

- Tu me reconnais, j'habite juste après, je m'appelle Thomas, et ça c'est Stéphane.

Stéphane poursuivit :

- Et toi, tu t'appelles comment ?

Pour la première fois le gamin parla :

- Oui je vous connais, vous êtes le mari de la dame qui s'est faite tuer.

Stéphane devint plus détendu.

- Ah ben tu es au courant ! Et bien nous enquêtons sur ce meurtre. Et nous cherchons des gens qui auraient vu quelque chose.

- Oui mais j'ai rien vu. Je... Je dois rentrer maintenant...

Thomas se força pour faire enfin preuve d'un peu d'initiative.

- Et oh n'aie pas peur. Tu habites à deux pas, ne t'inquiète pas on te ramènera si tu as peur de te faire gronder. Tu tournes tous les jours depuis au moins trois semaines dans le coin, tu es sûr que tu n'as rien vu ?

- Non... Je... J'étais pas là...

Stéphane trouva suspect cette hésitation, d'autant que le gamin regardait souvent à droite ou à gauche, comme s'il avait peur d'être vu.

- Tu sais si tu ne dis pas la vérité, ça pourrait te causer des ennuis. Nous sommes de la police, si tu as vu queqlue chose il faut nous le dire.

Le gamin le regarda dans les yeux et soutint son regard.

- Tu veux qu'on aille dans un endroit plus à l'abri des regards ? Thomas, ta mère est là ?

- Non elle dois sans doute être sortie. À moins qu'elle n'ait du monde, mais on peut trouver une salle tranquille.

Le gamin les coupa.

- Non pas la peine, de toute façon j'ai pas vu grand-chose. Et puis je pense pas que ce type revienne dans le coin, je l'ai jamais vu avant. Et je ne pense pas qu'il m'ait vu, je suis parti avant qu'il ne puisse me voir.

Stéphane s'emballa :

- Tu as vu quelqu'un alors ! Est-ce que tu serais capable de le reconnaître ?

Thomas le coupa :

- Pour sa déposition il faut voir avec ses parents.

Cette réflexion apeura l'enfant :

- Non je veux pas aller à la police moi, sinon après je vais avoir des ennuis si jamais le gars s'évade.

Stéphane rattrapa la gaffe de Thomas :

- Non, non, ne t'inquiète pas, tout restera secret, pour l'instant est-ce que tu peux juste décrire ce que tu as vu ? Pour que nous ayons une piste ?