page 386 le patriarche 387

Je reste pensif un instant. Puis je me lève et retourne m'asseoir près de Pénoplée. Erik me demande :

- Alors, c'est dans la poche ?

Pénoplée lance des regards noirs à Erik.

- Sans doute pas pour ce soir, mais demain j'ai mes chances.

Erik rigole. Je poursuis :

- Elle est complètement bornée, elle est persuadée que j'ai foutu en l'air je ne sais pas quoi, et elle n'en démords pas, et accessoirement elle emmerde tout le monde.

Iurt commente :

- Énavila a toujours été d'un caractère un peu difficile.

Je suis étonné :

- Tu l'as connais ?

- J'ai eu indirectement affaire à sa mère plusieurs fois déjà sur Stycchia, suite aux précédents problèmes qu'elle a déjà créés. Mais je ne la connais pas personnellement. Beaucoup de jeunes de la Congrégation sont turbulents, mais force est de constater qu'elle atteint des sommets.

Ils terminent doucement leurs petits-déjeuners. Je m'impatiente un peu :

- On n'y va ?

Erik est d'accord.

- Oui allons-y !

Iurt est moins catégorique :

- Il est encore un peu tôt, il n'y a pas encore grand monde sur place.

Je me lève :

- Et bien, ça les fera arriver !

Erik se lève, Guerd fait de même. Pénoplée fait la forte tête un instant, dans la mesure sans doute où elle n'est pas à l'initiative du mouvement, puis, voyant que Moln et Ulri se joignent aussi à nous, elle accepte ma main tendue.

Je m'arrête en face d'Énavila, je lui fais un signe de la tête, pour l'inviter avec nous. Pénoplée me lâche la main. Énavila me fait un signe, elle lève la main et écarte les doigts de façons à joindre l'auriculaire avec l'annulaire, et le majeur avec l'index, en écartant le pouce. Pénoplée revient et me souffle à l'oreille :

- Ça veut dire: "Va te faire foutre".

Nous reprenons notre marche :

- Ça vient d'où ?

- C'est très ancien, c'est pour représenter les trois gros doigts des reptiliens, en gros elle te signifie que pour elle tu ne vaut pas mieux qu'un reptile.

- C'est marrant...

Nous avançons jusqu'à la sortie du bâtiment. Pénoplée m'indique que je peux sortir pour me rendre au Congrès dans la mesure où elle et les autres viennent avec moi. Nous traversons tranquillement le grand parc sur une large allée en terre battue. Il nous faut une vingtaine de minutes pour arriver devant le lieu où siège le Congrès.