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chose comme ça ?

Erik s'exclame :

- Prends nous pour des cons aussi, c'était bien l'extérieur, et non nous n'étions pas sur la Terre. Le plus probable était que nous fussions sur la Lune, la planète au loin ressemblait bien à la Terre, mais elle semblait un peu petite.

Naoma acquiesce. Je ne comprends pas :

- Petite ?

- Oui petite. Quand on voit la Lune de la Terre, celle-ci n'a pas toujours la même taille mais bon en gros elle à un certain diamètre.

- Diamètre apparent...

- Oui on s'en fout tu comprends ce que je veux dire, et bien là la planète était beaucoup plus petite que la Lune ne l'est vue de la Terre, alors que ce devrait plutôt être le contraire.

- Mais ce n'était pas la Lune alors, et la gravité, vous aviez l'impression de peser plus lourd ou moins lourd que sur Terre ?

Naoma répond :

- Et bien je ne sais pas, je dirais pareil ? J'ai pas trop fait la différence, et toi Erik ?

- Non plus.

- Ce n'est sûrement pas la Lune alors mais c'est où ? C'est les tubes ! Les tubes ! C'est des téléporteurs ! C'est pour ça qu'on s'est retrouvé dans les tubes en arrivant ici ! Mais alors on n'est peut-être pas sur la Terre ?

- Ben...

- Oh bordel c'est dingue !

Erik reste plus serein :

- Mais on peut très bien y être quand même, il faut avouer que ça ressemble pas mal, et puis tu verras quand Naoma te racontera la

fin de l'histoire. En attendant, allons chasser.

Nous partons de nouveau à la chasse avec nos barres et nos paniers, mais j'avoue que je suis bien pensif sur ce que m'ont raconté Naoma et Erik. Les hommes nous auraient enlever sur Terre pour nous emmener sur la Lune ou une planète je ne sais où, tout cela pour que je rencontre un mec bleu qui m'a détruit le cerveau ? Mais qui ces gens pensent que je suis ? C'est complètement invraisemblable... Mais comment expliquer autrement ? Un rêve, l'emprise de la drogue, une sorte d'agonie de mon cerveau, ce n'est pas beaucoup plus crédible... Sans réponse je finis par me consacrer plus activement à la chasse de façon à accélérer notre chasse et plus rapidement avoir la suite du récit de la part de Naoma. Je fais remarquer que nous devrions tenter de trouver de quoi faire un récipient pour récolter de l'eau à la prochaine pluie. Bien sûr sans outils c'est plus facile à dire qu'à faire. Si nous avions ne serait-ce qu'un petit canif, il permettrait déjà de creuser une branche de bois. Toutefois les fruits que nous ramassons sont gorgés d'eau et désaltèrent énormément, sans compter qu'en espérant avoir une pluie aussi violente que la veille, en dix minutes en créant un creux dans nos mains nous pourrons sans doute boire plus qu'il n'en faut. Mais c'est toujours plus rassurant d'avoir à porter de main un peu d'eau plutôt que de tabler sur le bon vouloir de la météo. Jusqu'à présent nos progressions dans la forêt ne nous ont pas permis de découvrir une rivière ou une retenue d'eau.

La chasse tout comme la cueillette ne sont pas mauvaises, la forêt regorge d'animaux et de fruits. Nous restons tout de même proches les uns des autres, percevant de temps en temps quelques gros animaux qui nous tournent autour. Mais, s'il a le don de faire partir toutes nos proies, le vacarme fait en tapant deux barres l'une contre l'autre ou sur une des cages en fer fait aussi partir en courant les gourmands qui nous voudraient comme plat principal.

En deux ou trois heures nous avons largement de quoi manger pour la journée, de plus n'ayant pas de moyen de conserver nos aliments, il est inutile d'en chasser plus que nécessaire. Nous ramenons l'ensemble aux bâtiments, et repartons chercher du bois mort pour le feu. Ceci fait, notre journée de labeur étant terminée, il ne nous reste plus