après tout, si personnes ne s'en plaint, c'est que ces failles ne doivent pas être très importantes.
- Vous avez peut-être tous l'illusion que votre vie est parfaite mais subissez en réalité de nombreuses injustices. Qui te dit que tes sauvegardes n'effacent pas de ton cerveau certaines parties gênantes pour ton illusion actuelle ?
- Oui nous sommes peut-être tous sous le joug d'une puissance maléfique qui contrôle nos vies, et même si cette hypothèse reste hautement improbable, dans la mesure où tout système a ses failles, qu'est ce que cette situation change ? Nous vivons dans un monde où personne ne travaille, ou personne n'a faim, ou tout le monde a accès à presque tout ce qu'il désire, que demander de plus ? Si l'enfer est le paradis, pourquoi s'en plaindre ?
- C'est vrai... Mais je trouve bizarre que tout soit si parfait, que tout marche si bien... Bon, que peut-on faire dans ton jeu ?
- Celui-ci n'est pas vraiment un jeu, c'est plus un terrain virtuel sous mon contrôle. Et je crois que les limites sont juste celles de mon imagination.
Ce sur quoi je lui décoche un puissant coup de poing dans la figure, qui la fait rouler en arrière. Mais elle se relève et sans même me toucher, juste d'un mouvement d'avant de la main, je suis propulsé dans les airs jusqu'à retomber lourdement et glisser dans le sable. Allongé sur le sol, je gémis :
- Aaaahhh... Tu triches...
Alors elle me saute dessus, je n'ai pas le temps de réagir, juste de me protéger le visage avec les bras, mais elles les écarte, et, assise sur moi, me bloquant les bras, me susurre à l'oreille.
- C'est moi qui domine, gamin, c'est moi la plus forte.
Mais cette proximité lui vaut tout de même un puissant coup de tête. Elle décolle du sol, enragée, alors que je me relève tant bien que mal. Je lui crie
- Je ne me laisserai pas faire !
- Insolent !
Elle vole alors vers moi, et m'attrapant le bras je me vois projeté de nouveau dans les airs, cette fois-ci beaucoup plus loin que la fois précédente. J'atterris en grand fracas dans le mur d'un chalet, ce qui me vaut sans doute quelques brisures d'os, car je retombe au sol le dos si douloureux que je ne peux bouger. Je hurle :
- Ça ne va pas se passer comme ça ! Je vais changer la matrice et te casser la figure !
J'ai la tête contre le sol et j'avale le sable qui virevolte près de mon visage emporté par la brise légère. Le rendu est vraiment superbe. Franchement je n'arrive pas à m'imaginer que je suis en fait en ce moment tranquillement allongé sur le lit à côté de Pénoplée. Elle relève le défi.
- Je t'attends...
Je ne peux vraiment plus bouger, et question de changer la matrice, c'est plus vite dit que fait, je ne dois pas être l'élu, somme toute.
- Euh.. Je n'y arribe pas...
- Tu n'es qu'un... Ah, j'ai un appel... Euh, on quitte ?
Toujours la tête dans le sable :
- J'édais pludôt bien instadé, mais tant pis, on levienda.
Un flash, j'ouvre les yeux. Je suis toujours allongé sur le lit, au côté de Pénoplée. Elle est déjà en conversation. Je me tourne vers elle. Elle est habillée de rubans blancs légers, enroulés plusieurs fois autour de la taille et des seins, masquant sa peau, alors qu'ils ne sont qu'un voile transparent sur ses épaules et son ventre. Elle semble toujours détachée, discutant mentalement avec je ne sais qui. C'est étrange, parfois en pensant à elle je me la représente vieille et aigrie, alors que son corps superbe à qui on ne donnerait pas vingt ans est juste là... Il y a vraiment un décalage entre son esprit et son apparence, c'est très troublant. J'ai une