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dire. J'ai simplement dit que je ne voulais pas te blesser, et que ce n'était pas raisonnable que... Nous couchions ensemble, que la situation était trop complexe, que je devez avant tout démêler cette histoire, que nous ne nous connaissions pas assez... Mais tu m'as fait justement remarquer qu'il ne m'avait fallu que trois jours pour coucher avec Deborah et que je semblait pas en avoir beaucoup de remords. Et ce que tu en as déduis c'est que je ne voulais pas de toi parce que je te considérais pas assez bien pour moi. Que je cherchais quelqu'un à conquérir, et pas à aimer. Quelqu'un comme Deborah, oui. Je n'ai pas dit non, sans doute parce qu'il y avait une part de vérité dans ce que tu disais. Tu t'es fâchée et tu es partie, et tu ne m'as plus adressé la parole. Quelques heures plus tard tu étais morte, et j'étais désespéré que ç'ait été sur un désaccord que nous nous fussions quittés.

- Je suis désolée de m'être fâchée, ça a dû être dur pour toi.

- Tu n'as pas à être désolée, c'était ma faute. C'est moi qui suis tellement désolé de t'avoir fait de la peine. Et je suis désolé de t'en faire encore en te racontant cette histoire, mais je préférais que tu le saches.

- Oui, c'est mieux, je te remercie de me l'avoir racontée. Mais qu'y puis-je si je me suis attachée à toi ? Mais je comprends, j'ai déjà eu des amis qui voulaient sortir avec moi et qui ne me plaisaient pas, et c'est pas facile de dire non sans blesser un peu la personne. Mais c'est la vie, qu'est ce qu'on peut y faire, tu ne vas pas te forcer non plus. Je ne t'en veux pas, je suis contente d'être avec toi déjà.

Je la prends dans mes bras.

- Moi aussi Naoma, mois aussi je suis si content de te retrouver après tout ce temps.

- Tu sais, pour moi, nous n'avons été séparés qu'une fraction de seconde.

- Tu as de la chance, pour moi ça a été beaucoup plus long...

- Je vais chercher d'autres petits gâteaux, ils sont vachement bons. Chalet !

Naoma se lève et fait signe à Chalet qu'elle veut de la nourriture en lui montrant un petit pain qu'elle finit ensuite en une bouchée. Chalet s'exécute et Naoma revient deux minutes plus tard avec un petit panier rempli.

- Je dois te dire une autre chose, au sujet de Pénoplée.

Naoma est directe :

- Tu as couché avec elle ?

- Oui, enfin, nous sortons ensemble.

Naoma me cherche un peu :

- Elle est rebelle, c'est ça ? J'ai cru le remarquer.

Elle me fait sourire.

- Tu es dure... C'est vrai qu'elle a un certain caractère.

- Ça fait combien de temps ?

- Quinze jours, à peu près.

- Bah, ça ne fait pas très longtemps, et ça se passe bien ? Elle a quel âge ?

- Ça se passe pas trop mal pour l'instant. Elle à un peu plus de mille quatre cent ans.

Naoma manque de s'étouffer, elle s'écrie :

- Combien ?!

Je ne lui avais pas encore expliqué beaucoup de chose sur ce monde, m'étant principalement consacré au récit de notre arrivée. Je lui détaille plus la Congrégation, en expliquant le principe du téléporteur, et rapidement le parcours de Pénoplée.

- Et ça te fait quoi de coucher avec une nana qui pourrait être ta grand-mère puissance vingt-deux ? Pas trop ridée ?