figure un "Oui, j'ai baisé ta gonzesse, et plus d'une fois !"...
Il s'empêcha de boire, il voulait se calmer, faire le vide, oublier Seth comme cet homme, oublier tout, enfin pouvoir espérer repartir sur des bases saines... Mais il eut beau passer plus de deux heures à faire de la musculation, c'était toujours et toujours la même image qui revenait, celle de Seth et cet homme, enlacés encore et encore... Si seulement il savait, au moins, il pourrait avoir les idées claires, mais il ne savait pas, il ne pouvait qu'imaginer, supposer, inventer... Il brancha sa console de jeu et joua successivement à un jeu de combat, une simulation de conduite puis un autre jeu de combat, mais deux heures plus tard, à 23 heures 30, il en revint encore et toujours au même point...
Il s'allongea alors devant la télé, et somnola enfin vers les une heure du matin. Il dormit jusqu'à 5 heures, puis sa brûlure le réveilla... Elle était toujours bien là, comme une empreinte du passé... Il avait l'impression qu'elle grossisait, qu'elle pénétrait en lui, qu'elle le rongeait... Il réussit à dormir de nouveau entre six heures et sept heures trente, quand le réveil qui s'était mis en route depuis une demi-heure le réveilla enfin...
Mardi deux septembre, il arriva vers 8 heures trente à son travail, il était le premier dans son bureau. Il alla se chercher un café malgré les deux qu'il avait pris comme petit-déjeuner, et dut le terminer dans le bureau de son chef quand celui-ci l'aperçu. Mathieu Tournalet avait fait vite, le procureur avait déjà donné un coup de fil aux aurores, sous la pression de ses avocats, pour prévenir le commissaire qu'il fallait agir avec le plus grand tact, et que toute suspicion injustifiée se terminerait de manière peu enviable pour à la fois le procureur et le commissaire.
Thomas accueillit avec la plus grande indifférence les remarques de son chef et retourna dans son bureau. Stéphane était arrivé entre temps et le salua. Thomas lui fit part des commentaires du commissaire et alla avec Stéphane chercher un nouveau café. Ils n'avancèrent pas beaucoup de la matinée, leur seule piste était l'espoir que les analyses révélassent bien une concordance entre les cheveux trouvés chez Thomas et ceux présents sur l'écharpe. Jean-Luc et Stéphane mirent alors à profit la matinée pour travailler sur un autre affaire,
pas forcément plus joyeuse mais moins complexe, une sombre histoire de règlement de compte entre deux voisins ennemis depuis toujours. Thomas, lui, éplucha les hôtels des environs de Gap pour savoir si un Mathieu Tournalet avait séjourné là-bas durant le mois d'août. Il ne trouva rien, pas plus qu'il ne trouva de résidence secondaire à son nom dans la région. Il en avait une toutefois sur la côte d'azur, ainsi qu'une vers Biarritz et une dernière en Bretagne.
Dans l'après-midi Stéphane reçut un coup de fil du laboratoire pour le prévenir que le test des cheveux prendrait encore quelques jours car les cheveux trouvés étaient assez anciens et leur racines séchées, ce qui rendait la validation de l'inclusion, la concordance entre l'ADN des cheveux de l'écharpe et de ceux trouvés chez Thomas, plus difficile.
Les trois jours nécessaires pour l'obtention du résultat passèrent aux yeux de Thomas a une vitesse d'escargot. Il n'attendait que ce moment et vécut la validation de l'emploi du temps de Mathieu Tournalet la journée du 19 août avec désintéressement, même s'il conduit pour aller à Chartres, et ensuite dans cette petite ville de Nogent-le-Rotrou. Bien sûr, comme l'avait prédit Stéphane, le responsable du restaurant tout comme ce Monsieur de Senonchard, dont la propriété était digne de celle de Mathieu Tournalet, certifièrent de sa présence à leurs côtés le mardi 19 août. Stéphane était décidé de les faire condamner pour faux témoignage, Thomas s'en moquait.
Vendredi 5 septembre Stéphane eut confirmation que les cheveux de l'écharpe avait bien le même ADN que ceux trouvés chez Thomas, du moins les plus suspect. Il en avisa tout de suite son chef, qui lui réprimanda pour la forme le vol de l'écharpe, et le félicita pour son travail. Stéphane n'était pas très ambitieux, mais il était efficace tout comme perspicace, et le chef l'aimait bien ; c'était un peu le fils qu'il n'avait jamais eu, il avait trois filles, des petites rebelles aux tendances anarchistes qui se moquaient de toute autorité, et plus spécifiquement de la sienne.
Thomas accueillit mal cette nouvelle, il accueillit mal car elle confirmait pour lui un lien entre Seth et Mathieu Tournalet, mais il accueillit mal surtout car il avait peur de la vérité. Mais tout alla très vite, et Thomas fut presque soulagé