page 50 le patriarche 51

- Mais qui alors, elle te trompait ?

Jean-Luc se rendit compte de manquer un peu de tact, il en rougit un peu.

- Je ne sais pas. Je l'ai suspectée quelquefois, mais je ne sais pas ni avec qui ni combien de temps. Elle allait dormir de temps en temps sur Paris, chez une prétendue amie, mais pas assez fréquemment pour que ce soit un amant.

Stéphane qui révassait revint dans la discussion :

- Tu as le nom de cette amie ?

- Non, enfin elle avait dû me le dire mais je l'ai oublié.

Jean-Luc s'intéressa à d'autres détails :

- Elle avait un mobile ?

- Non.

- Ah c'est bète, on aurait pu suivre son parcours.

- Elle t'a appelé des Alpes ? On peut peut-être retrouver les références de l'appel.

- Non elle ne m'a pas appelé. Elle n'utilisait pratiquement jamais le téléphone, et à vrai dire quand elle n'était pas à la maison je ne savais jamais trop où elle se trouvait.

Stéphane doutait sérieusement de la suite de l'enquête :

- Finalement je me demande si le chef n'a pas raison, on va mettre ça sur le dos de n'importe quel vagabond du coin... Et même si ça se trouve on tombera juste...

Jean-Luc ne s'avouait pas vaincu :

- C'est quand même pas possible, on va bien trouver quelque chose, retrouver des amis d'enfance, des parents, là où elle a fait ses études, je ne sais pas, on ne peut pas avoir affaire à un fantôme quand même !

Stéphane demanda à Thomas :

- Oui à ce sujet avant que vous vous rencontriez, elle était à Nancy, c'est ça, et à Grenoble avant, tu sais si elle y faisait ses études ?

- Oui d'après ce qu'elle m'avait dit.

Thomas leva la tête, il griffonnait machinalement sur un bout de papier sans vraiment réfléchir aux réponses qu'il donnait. Il vit que son attitude énervait Stéphane, il arrêta et s'enfonça dans son siège. Stéphane lui demanda :

- Des études de quoi.

- La fac, je ne sais pas exactement quoi, sciences humaines ou quelque chose dans le genre.

- On peut déjà éplucher les inscriptions pour les années 1995 à 2000.

- 1999 suffira, je l'ai rencontrée à l'automne 1999.

- Tu sais combien de temps elle est restée à Nancy ?

- Trois ou quatre ans il me semble, puisque je crois me rappeller qu'elle était à Grenoble en 1995. Parce qu'on avait remarqué que nous nous étions peut-être déjà croisés, j'ai passé l'été 1995 à Grenoble.

- C'était quand sa date de naissance déja ?

- 27 juin 1976.

- Eh ! Elle était vachement plus jeune que toi !

- Bof, pas tant que ça, cinq ans.

Jean-Luc parut pensif un instant :

- Ah oui, je sais pas pourquoi mais dans ma tête on est toujours en 2000, j'ai dû mal à passer le millénaire on dirait, je dois regretter un truc... Mais ça lui faisait 27 ans alors, pas 24.