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même temps que l'air de mes poumons s'échappe. Tranquillité... Enfin... Tranquillité...

Le silence, le froid, la quiétude d'oublier.

Puis la panique, me réveillant presque d'un mauvais rêve. Je réalise que je suis descendu très profondément sous l'eau, cela siffle dans mes oreilles, j'ai besoin d'air. J'ai froid. J'essaie de remonter, mais je n'ai plus d'air et ne peux retenir le réflexe de reprendre ma respiration. Une brûlure envahit mes poumons, je commence à tousser, et je comprends que je ne contrôle plus rien, que l'eau a rempli mes poumons, et que je ne peux qu'accepter les derniers soubresauts spasmodiques de mon corps. Il parait que l'on se noie un peu moins vite dans l'eau salée que dans l'eau douce. Quatre minutes je crois... Je t'aimais bien, corps, tu n'étais pas parfait mais je t'aimais bien. Je crois que je ne t'aurais changé pour rien au monde... Pardon pour tout ce que je n'ai pas fait, pardon de partir alors qu'enfin quelque chose arrivait... La vie est étrange parfois...