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- C'est possible mais comme je vous ai expliqué, je n'ai pas trouvé ces cahiers au Pentagone mais dans une chambre d'hôtel de l'une des personnes qui me retenaient prisonnier là-bas. Mais il se peut que cette personne eût pour mission d'aller déposer ces cahiers quelque part pour faire croire à une découverte, en Afrique, peut-être.

David, qui s'était reculé sur sa chaise pour m'écouter, remet ses lunettes pour feuilleter de nouveau les cahiers..

- Sur l'un des lieux où le peuple d'Israel est passé ? Oui, c'est possible, en attendant nous aurons peut-être des réponses si je parviens à déchiffrer certains passages.

- Oui, car comme je vous l'ai dit, cette personne avait aussi dans ses affaires aux côtés des cahiers un billet d'avion pour Los Angeles, et un autre pour Dakar au départ de Los Angeles pour dimanche prochain. En conséquence il pourrait être intéressant de déchiffrer le dernier cahier en premier lieu pour chercher si ce que manigançaient ces hommes y est indiqué.

David se recule sur sa chaise et me regarde un instant silencieusement, puis me demande :

- Oui c'est une bonne idée... Mais puis-je vous poser une question, qu'avez-vous fait pour que ces hommes vous en veulent ?

- C'est la question que je me pose depuis le début de cette histoire, croyez-moi je n'y comprends pas grand-chose. La personne que j'ai vue en France et qui m'a conseillé d'aller en Afrique semblait dire que le fait que je porte le bracelet était une des raisons. Au début je me suis dit que c'était un signe de reconnaissance qu'il ne fallait absolument pas montrer. Le fait que je le portais devait leur faire penser que je savais certaines choses fâcheuses et que montrer le bracelet prouvait que j'étais décidé à les trahir, ou les provoquer. Alors il était préférable pour eux que je ne puisse pas répéter ce que j'étais supposé savoir. Mais ça n'explique pas pourquoi ils ne m'ont pas éliminé quand ils en avaient l'occasion. Peut-être aussi suis-je en possession d'éléments sans le savoir. Mais j'ai peine à croire que ce soit le cas, car ils n'ont même pas pris la peine de me fouiller au Pentagone. Par contre il semblerait qu'ils aient

fouillé mon appartement, mais je n'ai pas pu vérifier s'ils y ont trouvé quelque chose ou pas. Et de toute façon je ne vois vraiment pas qu'est ce qu'ils auraient pu trouver. Il est possible pourtant que je sache certaines choses qui les intéressent. J'espérais que ces cahiers pourraient m'en dire un peu plus et me donner quelques pistes.

David se releva doucement :

- Je comprends. Bien, j'ai quelques obligations qui m'obligent à vous laisser, pourriez-vous revenir demain avec les cahiers ? Pour combien de temps êtes-vous en ville ?

Je me lève moi aussi.

- Je n'ai pas d'obligation, la seule contrainte, comme je vous l'ai dit, est ce vol pour Dakar dimanche prochain, d'ici là je suis à votre disposition. Quant aux cahiers, je peux vous les laisser si vous le désirez, vous saurez en faire meilleur usage que moi, je doute de pouvoir me lancer dans l'étude de l'hébreu ancien en quelques jours.

- C'est très aimable à vous de me porter cette confiance, j'apprécie. Si vous le pouvez revenez donc demain en début d'après-midi, nous aurons alors plus de temps pour discuter. J'indiquerai à l'accueil que je vous attends, François Olri, c'est bien cela ?

- Aulleri, 'a' 'u' deux 'l' 'e' 'r' 'i', hum attendez il doit me rester quelques cartes de visite, voilà.

Je lui tends une de mes cartes de visite de Mandrakesoft. Il en profite pour me demander deux trois informations sur ce que je fais dans mon travail et dans la vie en général, puis me remercie et me raccompagne à la porte. Je rentre tranquillement jusqu'à l'hôtel, avec le reste de la journée à tuer. Je peux aller squatter un cybercafé, mais je pourrais aussi en profiter pour faire le tour de la citadelle... Finalement je ne fais pas grand-chose de passionnant. Je suis tellement impatient de retourner demain voir le vieux David que je finis la soirée à larver devant la télévision à l'hôtel, tout en faisant quelques pompes de temps en temps, bien sûr. Je me dis que je pourrai m'acheter un short et le lendemain matin aller faire un footing, il est bien probable que par les temps qui courent me