page 384 le patriarche 385

Elle est superbe, je commence même a trouver certaines beautés plus belles que toutes les autres, pourtant déjà très belles. Elle s'avance vers nous. Je me lève. Yamwreq qui allait partir revient doucement vers nous. Elle s'incline vers moi.

- Je ne pourrais jamais assez m'excuser du tord qu'elle vous a causé, j'espère que vous n'associerez pas ce personnage aux planètes rebelle.

Énavila proteste :

- Gwénoléa ! C'est un traître, ils nous as tra...

Gwénoléa qui s'était penchée pour nous saluer se redresse, elle est vraiment très grande, et avec ses chaussures fait presque la même hauteur que Yamwreq. Je comprends qu'ils aient pu former un couple. Elle coupe Énavila d'une voix forte :

- TU nous as trahi ! TU t'es montrée indigne, comme tant de fois, de la cause que nous représentons ! Et TU en répondras devant le conseil ! Mais ne compte pas sur ma clémence ! Maintenant va !

Énavila lui lance des éclairs de colère par ses yeux brillants. Les trois personnes l'accompagnant la font s'asseoir un peu plus loin. Elle ne commande rien.

Gwenoléa nous salue de nouveau et s'éloigne. Yamwreq fait un geste vers elle, mais elle a un petit mouvement de la main suggérant qu'elle refuse son invitation, sans doute ont-ils eu une communication privée. C'est amusant de voir comment les petits gestes trahissent. Yamwreq ne nous salue même pas et s'en va alors d'un pas pressé, de toute évidence blessé par le refus de sa belle.

J'hésite quelques secondes, puis je me lève et me dirige vers Énavila. Pénoplée m'interpelle :

- Où vas-tu ?

- Discuter.

- Tu es fou, reviens !

Elle se lève pour me rejoindre, mais Erik la retiens :

- Laisse, il les a toujours aimées un peu farouches.

Pénoplée se rassoit, inquiète et énervée.

Je m'approche d'Énavila et m'assois en face d'elle. Elle est entourée des petits artificiels qui limitent ses mouvements. Les trois personnes avec elle discutent sur la table d'à côté en déjeunant, ils ne font pas attention à nous.

- Salut.

- Qu'est-ce que tu veux, casse-toi avant que je ne te réduise en bouillie.

- Pourquoi est-ce que tu m'en veux ?

Elle crie :

- Tu oses le demander ! Si j'avais pas ces trucs je te jure que je te casserais la gueule à coup de table !

- Au lieu de t'égosiller comme un rhinocéros en chaleur, il ne te viendrait pas à l'idée que tu puisses te tromper sur moi ? Qui t'a renseigné ?

- C'est pas tes affaires, retourne avec ta maman avant que je te pète les dents.

- Il se trouve qu'aujourd'hui c'est plutôt toi qu'on va renvoyer près de maman. Tu es d'autant plus stupide que je veux bien t'aider, et en plus tu devras répondre à ces questions devant le conseil dans quelques minutes...

- C'est ce qu'on va voir, je les emmerde.

- Oui, je l'ai bien compris, tu les emmerde eux, moi, la Congrégation et le reste de l'univers, mais qu'est-ce que ça t'apporte ? Ça t'avance vachement, non ?

- Ta gueule ! Je sais que c'est toi ! C'est toi qui a tout foutu en l'air, alors barre-toi, et fais gaffe parce que la prochaine fois que je te chope tu ne t'en sortiras pas aussi bien.