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et Erik et moi avons fait de même à deux autres piquets, sans réfléchir. Rapidement nous avons laché le piquet comme lui pour nous accrocher à des barres de fers sous la plate-forme. Toujours en l'imitant nous avons aussi passé nos jambes sur les barres, pour être plus à l'aise et pour tenir plus longtemps. Pendant ce temps nous avons entendu les hommes au pas de course passer au dessus de nous. Bakorel nous a fait signe de regarder en bas, il nous a désigné du doigt, puis il a indiqué le bas, ensuite il nous a montré les choses présentes en bas et semblait demander si l'une nous appartenait.

Je suis restée sans voix. Ces choses, une trentaine de mètres en contrebas, sans doute en réalité ce qu'ils fabriquaient ici, étaient des sortes d'avions de combats, ou plus justement des vaisseaux comme on voit dans les films de science-fiction, des gros, des petits, des centaines d'hommes autour aidant les pilotes à les déplacer, sur les bords de grands containers de missiles. La salle immense avait tout d'un garage, ou les mécanos réparaient ou ajustaient... C'était incroyable...

Bakorel lui n'y a trouvé, bien sûr, rien de particulier et quelques minutes après le passage des hommes il est remonté sur le pont. Il m'a aidé à le rejoindre et il est reparti prudemment de l'autre côté du plateau. Nous sommes alors arrivés dans un nouveau hangar, et Bakorel nous a demandé de nouveau si nous avions quelque chose à nous dans les avions au sol. Nous lui avons fait signe que non, mais nous n'arrivions pas dans le faible temps que nous avions à lui faire comprendre que nous n'étions pas arrivés en avion. Je commençais à me poser de sérieuses questions sur l'endroit où nous étions. Nous avons continué et avons traversé un nouveau bâtiment avant d'arriver en vue d'une autre hangar. Erik et Bakorel étaient devant, et j'ai aperçu quelque chose qui m'a fait faire un détour. J'ai appelé Erik tout de suite :

- Erik !

Il n'a répondu pas, j'ai crié plus fort.

- Erik ! Viens voir !

Finalement il a répondu, il se trouvait avec Bakorel au-dessus d'un nouveau hangar, j'avais, moi, pris un petit couloir qui donnait sur une grande baie vitrée.

- Non viens toi, il faut qu'on parte d'ici, on va pas tarder à se faire choper, il faut lui faire comprendre qu'on n'est pas venue avec ces trucs, dépêche toi !

J'ai insisté :

- Non toi viens, vite, c'est important !

Erik s'est rapproché. Il est apparu dans le couloir et m'a prise par le bras.

- Il vaut mieux suivre Bakorel, sinon nous allons rapid... Oh chiottes !

Il s'est tu en voyant ce que je voyais par la baie vitrée. J'avoue que j'avais du mal à comprendre moi-aussi, et j'étais bouche bée.

Nous étions au dessus du sol, devant nous s'étendait une grande plaine de poussière et de roche grise, jusqu'à une barrière rocheuse probablement à plusieurs kilomètres de là. Aux pieds des bâtiments se trouvaient des pistes d'envol où étaient stationnés des vaisseaux similaires à ce que nous avions vus dans les hangars. Certains d'entre eux décollaient ou atterrissaient, légèrement de biais. Des hommes en combinaison spatiale s'afféraient autour des vaisseaux, alors que d'autres véhicules à chenilles tiraient ou poussaient les vaisseaux sur les pistes. Le ciel était noir, et rempli d'étoiles, et un peu au dessus de l'horizon on distingue une planète bleue et blanche, toute petite.

Bakorel est rapidement venu nous tirer de notre stupéfaction, et il a aussi sans doute compris que nous ne nous attendions pas à trouver ce paysage à la surface. Rapidement nous sommes tombés d'accord de repartir nous cacher, et nous avons couru à toute allure dans les couloirs pour revenir sur nos pas. Bakorel a finalement choisi une pièce vide à la porte déjà ouverte ou nous sommes rentrés et avons refermé tout de suite la porte. "

Je ne peux m'empécher d'interrompre Naoma.

- Mais tu veux dire que vous n'étiez pas sur la Terre ? Tu es sûre que c'était bien l'extérieur, que ce n'était pas un écran ou quelque