moment du crime.
Thomas posa une main sur l'épaule se sa mère :
- Bon, je vais voir ce qu'il se passe, rentre, tu me tiens au courant si jamais quelqu'un te parle de quelque chose de suspect ; mais ne raconte pas trop si tu apprends des choses, après ça crée des rumeurs et soudain tout le monde sait qui est l'assassin et a tout vu.
- Oui d'accord, mais où vas-tu dormir s'ils bloquent ta maison ? Tu ne veux pas venir à la maison ?
- Non non, c'est bon, enfin je verrai, je rentrerai tard de toute façon. Bon je dois y aller. À plus tard maman.
Thomas rejoignit Stéphane qui prenait des notes avec Jean-Luc. Il leur donna quelques indices sur les voisins, des paroles de sa mère. Il parla aussi de Madame Marin et de Madame Louis. Jean-Luc ne perdit pas de temps et se chargea d'aller interroger les voisins, même si les chances qu'ils eussent vu quelque chose étaient minces. Thomas, étant suspect, devait subir une garde-à-vue. Ils convinrent de retrouver Jean-Luc au poste à 21 heures, pour effectuer la déposition de Thomas et mettre en commun tous les renseignements.
Le procureur vint enfin saluer Thomas. Il lui exprima dans un premier temps toutes ses condoléances, mais ne put s'empêcher de lui poser quelques questions.
- Vous savez si elle avait de la famille, des proches, que nous pourrions prévenir ?
Thomas était mal à l'aise devant cet homme beaucoup plus âgé que lui, beaucoup plus respecté que lui.
- Non, elle était orpheline, et d'après ce qu'elle m'avait dit sa nourrice était décédée.
Le procureur parut surpris :
- Et, elle n'avait pas d'amis, d'autres parents ?
- Elle était très discrète sur sa vie, je crois qu'elle avait
une tante sur l'Île de Ré, des connaissances dans les Alpes aussi, à Nancy, Grenoble peut-être, mais je ne saurais pas vous dire les noms.
- Elle travaillait ? Vous la connaissiez depuis longtemps ?
- Non elle ne travaillait pas. Nous vivions ensemble depuis bientôt quatre ans.
- Et elle ne vous a présenté aucune des ses connaissances en quatre ans ?
- Et bien non, elle a toujours été très réservée.
Thomas manifesta des signes d'énervement, le procureur le sentit.
- Je vois, bon, je ne vous embête pas plus, de toutes les façons l'enquête complètera tout ça. Les RG doivent me rappeler dès qu'ils ont quelque chose, quoi qu'il en soit.
Le procureur salua et quitta Thomas pour rejoindre le commissaire. Thomas partit dix minutes plus tard avec Stéphane pour le SRPJ de Versailles, son lieu de travail.
Jean-Luc confirma que les voisins qui étaient rentrés tard n'avaient rien vu, bien-sûr, pas plus que Madame Marin et Madame Louis, qui ne sortaient pas par cette chaleur avant 19 heures. La déposition de Thomas fut rapide, il avait passé l'entière journée, de 9 heures à 19 heures, avec Stéphane, ce qui, si le diagnostic du médecin était bien confirmé, le disculpait totalement. Thomas subit tout de même deux heures de garde à vue, mais ce fut plus l'occasion pour les trois hommes d'éplucher les maigres éléments qu'il connaissait sur l'emploi du temps de Seth. Elle était rentrée la veille après deux semaines de vacances dans les Alpes, Thomas ne savait pas où exactement, et il l'avait vue pour la dernière fois le matin, elle dormait encore quand il avait quitté son domicile. Elle semblait très fatiguée ces derniers temps. Comme il l'avait dit au procureur, il ne connaissait pas de famille ou d'amis à Seth ; les éventuels l'apprendraient dans les journaux du lendemain.
Thomas, Stéphane et Jean-Luc n'attendirent pas le dernier appel