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devanture d'un magasin d'habit, déclenchant au passage l'alarme. Les quatre autres eurent le même réflexe de se diriger vers le son de la sirène quand ils l'entendirent, s'imaginant bien que l'un d'eux devait bien en être à l'origine.

Il trouvèrent Érianos et Émi habillés en short et chemise, et ne purent s'empêcher de rire. Ceux-ci n'apprécièrent guère leurs remarques.

"Ça va les mecs, eh, vos gueules ! C'est tout ce qu'il y a, si vous voulez rester tout nu c'est votre problème" s'énerva Émi.

"Et regardez, j'ai un pur short à fleur, trop classe, je prends", rigola Ourstanove.

"On se MAGNE !", hurla Ort, "et prenez le max d'habit, il nous faudra cacher des armes à l'intérieur."

Les six hommes amassèrent en quelques dizaines de secondes tous les habits qu'ils purent, Machiann montait la garde. Quand il vit un peu trop d'animation dehors, il les avertit et ils s'apprêtèrent tous à partir. Ils durent attendre Érianos.

"Érianos ! Magne-toi !" lui hurlèrent-ils.

Ils furent tout à fait paniqué quand ils entendirent au loin des sirènes se rapprochant.

"Bordel, ça doit être pour nous, Émi, Machiann, Terr, venez avec moi, Ourstanove, va chercher Érianos et magnez-vous de nous rejoindre" hurla Ort qui finissait d'enfiler un short trop petit pour lui.

Ourstanove dut aller chercher Érianos dans l'arrière boutique alors qu'il revenait les bras chargés de couvertures.

"Mais qu'est-ce que tu fous, grouille, il y a des sirènes, c'est peut-être pour nous ! Et qu'est-ce que tu fiches avec ces couvertures !"

"Aide-moi ! Elle nous serviront si nous devons dissimuler des armes !"

Il partirent rapidement en courant, et trois minutes plus tard

couraient aux côtés de leurs compagnons. Ils coururent pendant dix minutes à un rythme soutenu, transportant dans leur bras tous les habits qu'ils avaient récupéré, puis s'arrêtèrent enfin dans une rue plus calme, pour finir de s'habiller et se mettre correctement.

"Bien joué pour les couvertures, Érianos", félicita Ort.

"Eh ! Mais ce ne sont pas des couvertures ! Regardez ! C'est un peu comme une robe !", s'exclama Terr en enfilant la couverture qui avait une ouverture pour passer la tête, et tombait un peu comme une toge.

"Ça me rappelle les tenues des prêtres reptiliens primitifs", remarqua Ourstanove.

"C'est vrai, avec un peu les couleurs, ça ressemble", acquiesça Érianos.

"Bon, enfilez-en un chacun, combien en a-t-on ?", demanda Ort.

"Huit", lui répondit Émi, et que fait-on des habits qu'il reste ?

"Débarassons-nous-en", recommanda Ort, "il ne faudrait pas qu'on nous reconnaisse si nous les transportons avec nous."

Ort garda l'arme qu'il avait prise sur l'homme sous son nouvel apparat. Ils s'arrangèrent tous, puis repartirent en formation, Émi devant, suivi de Ort et Érianos, puis Terr, Ourstanove et Macchiann en arrière. Ils retournaient en direction de leur point d'arrivée, en espérant trouver là-bas le contact qui devait les renseigner pour leur mission. D'une certaine façon, Ort espérait qu'ils ne le trouveraient pas, et qu'ils pourraient repartir au plus vite sans d'autres formalités.

Ils évitèrent soigneusement les environs du quartier où ils avaient volé les habits, et espacèrent encore plus les trois groupes, pour limiter les chances que tous se fassent attraper simultanément. Ils marchaient sans bruit, toujours à l'affût d'un signe de leurs camarades.

La rue devenait plus vivante, des passants les regardaient d'un air un peu curieux, des véhicules circulaient dans la rue, ils