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Aéroport de Mexico, tout juste 8 heures du matin. Le but maintenant est de dénicher un vol pour Sydney. Débarquement, je vais au premier guichet d'une compagnie aérienne que je connais, à savoir British Airways pour l'occasion, et je me renseigne sur les vols pour Sydney au départ de Mexico. Manque de chance ils ont tous une escale à Los Angeles. De plus le prix est loin d'être négligeable, près de deux mille dollars pour le premier prix. Je n'aurais pas cru que ce soit si cher. Je tente une autre compagnie, mais les trajets de vol, tout comme les prix, sont les mêmes. Et si je tente de passer par un trajet différent, les billets coûtent beaucoup plus cher que ce que je peux payer, il faut en effet que je conserve un peu d'argent sur mon compte pour une fois que je serai à Sydney. D'autant plus que je ne sais même pas si ma carte bleue fonctionne encore. Mais j'aimerais ne pas l'utiliser sauf en dernier recours, car c'est la seule réserve d'argent qu'il me reste. De plus l'utiliser pourrait leur permettre de me localiser. Je me rends compte aussi à quel point je suis stupide. J'aurais dû vérifier les vols avant, sur internet chez Deborah par exemple. Mais je réalise que d'un autre côté à ce moment là je ne pensais pas aller à Sydney mais à Paris. Je pourrais toujours rentrer à Paris, après tout, comment vais-je dénicher ce fichu marabout, à Sydney ? Et puis aller à Sydney c'est un peu se jeter dans la gueule du loup, quoi que rentrer en France chez moi ce n'est pas beaucoup moins dangereux... Bon allez ! C'est parti pour Sydney, au pire ça me fera des vacances... Je pars à la recherche d'un accès internet d'où je pourrais trouver plus d'informations sur les moyens de transport disponibles pour aller du Mexique vers l'Australie.

Concentré sur ma recherche, je ne me suis pas rendu compte que trois hommes me suivaient. Ils m'interpellent, et alors que l'un d'eux me saisit par le bras, sans que ce soit trop agressif, un autre me parle en espagnol. Il s'exprime toutefois beaucoup trop rapidement

pour que je le comprenne correctement. Je tente de reculer un peu, mais le premier homme me tient plus fermement par le bras gauche. Le deuxième me parle toujours, s'imaginant sans doute que je comprends, et le troisième semble regarder autour pour vérifier que personne ne les observe. Ils sont habillés à peu près pareil, de vieilles vestes en cuir. Ils sont de même tous mal rasés, donnant l'impression de baroudeurs embauchés pour se charger d'une sale affaire. Ces trente secondes et leur allure me suffisent ne pas apprécier leur compagnie plus que de raison, même si, à bien y réfléchir, je dois avoir exactement le même look qu'eux à ce moment. Je leur parle en français :

- Écoutez les mecs, je vous trouve cools, mais franchement un truc à quatre c'est pas mon trip, et puis vous savez, les mexicains, tout ça...

Alors que je prononce ces mots, je serre le poing, me cambre légèrement et éloigne un peu mon bras droit pour avoir plus d'élan. Ma phrase pas encore terminée je décoche un crochet du droit à l'homme qui me tient. J'ai une fois de plus mis toutes mes forces, en tournant mon buste sur mes hanches pour avoir d'autant plus de puissance. Il me lâche et va bousculer plusieurs personnes derrière avant de s'écrouler au sol. Je ne prends pas le temps de m'assurer qu'il est KO, et pars sur le champ au pas de course en zigzaguant entre les gens. Les deux autres sont surpris mais ne mettent pas longtemps avant de me prendre en chasse. Il est très difficile de courir à l'intérieur de l'aéroport, entre les gens, les barrières, et les petites machines qui portent les bagages, qui sont beaucoup moins marrantes que d'habitude du coup. Je tente de me diriger vers l'extérieur. Je sors en trombe et accélère quand je vois que l'un des deux hommes est encore à mes trousses. Je ne peux éviter un couple qui se trouvait au coin d'une colonne. Je les renverse brutalement, ils me hurlent après, l'homme tente même, un instant, de me poursuivre aussi, mais il laisse tomber rapidement, sans doute quand il s'aperçoit que j'ai déjà quelqu'un à mes trousses. Je tente de m'éloigner de l'aéroport, traverse les parkings, marche même par-dessus les voitures qui me barrent le passage. Je suis plus qu'essouflé, j'ai un point de côté qui commence à être douloureux, mais mon poursuivant ne tient pas mon rythme, et je suis sur le point de le distancer quand je remarque une fourgonnette qui se dirige vers moi. Je suis obligé de changer de direction et faire en sorte de passer par des endroits impraticables en