Ylraw serait la clé dans la prochai... Dans notre guerre actuelle", balbutia Ort, en espérant que le jeune ne remarquât pas son lapsus.
"La clé ? C'est très étrange. Toutefois nous avons constaté que ce Ylraw a une résistance physique assez hors du commun, ou une chance qui dépasse l'entendement, mais de là à faire de lui une arme, j'en doute."
"Je crois plutôt qu'il veut le détruire", précisa Érianos.
"Oui, c'est ce que j'ai compris", confirma Émi.
"Mais pourquoi ne pas le tuer ici, alors ?", demanda Machiann.
"En ce qui nous concerne nous avons eu ordre formel de ne pas le tuer, et de vous le laisser, j'imagine qu'il ne veut pas uniquement s'en débarasser, mais j'avoue que cette histoire me dépasse", dit le jeune en haussant les épaules. "Nous arrivons", ajouta-t-il.
Il arrêta le fourgon sur le grand parking proche de l'aéroport, et expliqua la suite des opérations.
"Ok, je vais vous conduire jusqu'au jet qui vous emmènera à Melbourne. Laissez ici tout ce qui pourrait être considéré comme une arme. Voilà des papiers, si jamais une personne vous demande, montrez-lui simplement ces documents, si elle vous pose des questions, faîtes croire que vous êtes muets. Et pour vous déplacez faîtes comme ce matin, par petit groupe, c'est une bonne idée. J'avais des habits pour vous mais ceux que vous avez trouvés sont parfaits. Et puis je ne me rappelais pas que le grand gabarit était aussi énorme, ils ne vous seraient pas allés de toute façon.
"Vous ne venez pas avec nous ?", s'inquiéta Terr.
"Non"
"Mais comment allons-nous nous retrouver une fois là-bas ?"
"À l'arrivée une personne viendra vous chercher, elle vous fournira des armes et vous conduira jusqu'à destination."
Ort laissa son arme, à regret, dans le petit car, et ils suivirent, toujours en formation dégroupée, le jeune, jusqu'au jet. Le pilote ne comprenait pas leur langue, ils s'installèrent confortablement dans l'attente du départ. Le jeune les prévint que le feu vert avant de pouvoir décoller pourrait prendre un certain temps. Il leur souhaita bonne chance, et leur expliqua qu'ils seraient accueilli le soir à leur retour pour leur départ, mais peut-être serait-ce une autre personne qui s'en chargera.
Une fois installés dans l'attente du départ, ils se détendirent un peu.
"Vous avez vu ces sièges", siffla Émi, "c'est du grand luxe, le jour où on aura des trucs pareils dans nos vaisseaux !"
"La guerre sera finie...", soupira Ort.
"Vous avez vu le monde ? Et vous avez vu toutes ces femmes, comme elle sont belles !", continua Émi.
"Oui, franchement, je crois que je resterais bien ici, je me demande si on ne pourrait pas laisser tomber la mission et nous installer dans un coin de ce paradis, comment pourraient-ils nous retrouver ?", suggéra Ourstanove.
"C'est moi qui te retrouve et te tue, si tu fais ça", dit Ort autoritairement, "tu oublies vite nos femmes et nos enfants. Nous ne sommes pas d'ici, nous n'avons rien à faire ici, et nous serions ici comme des voleurs, je devrais te foutre au trou pour de telles paroles !"
"Oui, je refuse de vivre caché, même au paradis", lança Machiann.
"Oh ça va stressez pas, je plaisantais, et puis c'était juste l'histoire de deux trois jours, pour découvrir un peu les filles d'ici", rigola Ourstanove.
"Il te faudrait déjà découvrir les filles tout court", lui rétorqua Émi en rigolant.
"T'as gueule toi, je l'ai déjà fait !", répondit Ourstanove énervé.