Mais ma décision se fera d'elle-même. Une violente secousse nous fait tous tomber au sol, la lumière rougit, la voix de la station résonne en indiquant une attaque directe de la station, et de la perte de quarante pourcent de la structure.
La pesanteur s'estompe, Sarah ne maintient plus Énavila.
- Aide-moi ! Vite, bordel, il faut qu'on se casse d'ici, où on va tous cramer.
Sarah a le regard affolé, Énavila monte l'échelle qui permet d'accéder au cockpit. Je prends Sarah par le bras, elle se débat un peu :
- Venez, montez !
Je la somme d'une voix autoritaire. La station recommande toujours l'évacuation. Des bruits d'impacts assourdissants couvrent nos voix. Sarah monte finalement dans le cockpit, je la suis. Il y a seulement trois petites places. Énavila est au poste de pilotage, Sarah lui fait signe de laisser sa place. Je m'installe tant bien que mal dans un des sièges. Je m'accroche comme je peux, ne sachant pas comment Sarah et Énavila ont activé leur ceinture pour les maintenir. Énavila le voyant m'indique l'objet que je dois ouvrir mentalement pour activer le siège. Quatre mains métalliques me plaquent les jambes et le torse alors qu'un boucan terrible accompagne le décollage du vaisseau. Ce doit être un modèle très ancien, car il possède toujours un pare-brise transparent. Les environs sont remplies de vaisseaux d'où partent des lignes lumineuses. Je comprends que ce sont des rayons laser entre les les vaisseaux adverses.
Comme on aurait pu s'y attendre, aucun bruit ne parvient de la scène de combat. C'est extraordinaire, une scène réelle de combat spatial ! Nous nous éloignons à grande vitesse de la zone
d'hostilité. Des dizaines de vaisseaux, petits ou grands croisent dans le sens opposé au notre. Soudain plusieurs rayons laser rouges restent focalisés sur certain d'entre eux, les suivant dans leur trajectoire jusqu'à ce qu'ils explosent. C'est beaucoup plus radical et rapide que dans starwars ! Je jette un oeil dans le bracelet du siège pour voir si je n'ai pas une vue arrière, c'est bien le cas ; la structure du vaisseau devient transparente et un encadré me donne la vision derrière nous.
La station orbitale est en feu, et dix secondes plus tard une concentration des feux ennemi la fait exploser dans une boule de feu gigantesque. Le ciel est rempli de rayons laser rectilignes formant comme une immense toile d'araignée entre les petits points noirs que sont les vaisseaux. Aucune course poursuite, les vaisseaux se contentent de maintenir un rayon vers l'adversaire jusqu'à ce qu'il soit détruit ou qu'eux-mêmes le soit. Des dizaines d'explosions couvrent l'espace environnant, je me demande s'il restera quelque chose après ce carnage.
Bordel de bordel, j'ai le coeur qui bat à cent à l'heure, enfin neuf mille à l'heure serait sans doute plus proche de la réalité. Je suis plaqué contre le siège, Sarah devant accélérer au maximum pour nous tirer de là au plus vite. Derrière nous la scène de combat s'amplifie, et j'ai l'impression que de nouveau vaisseaux ennemis sont arrivés, réduisant en miette les défenses adamiennes.
Mais brusquement la situation s'inverse, et je suis poussé en avant, comme si nous ralentissions subitement. Sarah se tourne vers nous le regard affolé.
- Quelque chose nous retient !
Énavila crie :
- Comment ça quelque chose nous retient ?!
- Je ne sais pas, le vaisseau est...
Avant qu'elle ne finisse sa phrase, le vaisseau tourne sur lui-même, créant une inertie me donnant un haut le coeur. Je reste bouche bée devant le spectacle incroyable. Les rayons et les explosions ont presque disparut, il ne reste qu'un amas de débris