costumes et habits disponibles dans les armoires de leur suite, tout comme la voiture de location qu'il avait spécialement fait demander pour eux. Thomas fut intérieurement satisfait de n'avoir même pas de location à payer et de pouvoir d'autant profiter des cinq mille euros qu'il avait encore presqu'en poche. Carole fut toute excitée à l'idée d'aller interroger des gens et vraiment participer à l'enquête.
Ne sachant pas quand les documents promis par Fabrice allaient arriver, ils ne les attendirent pas, remettant à leur retour de Nice leur consultation. Ils montèrent simplement dans leur suite pour prendre une veste légère et leurs papiers. Thomas jeta un oeil à l'armoire de sa chambre, et fut étonné d'y trouver autant des costumes que des habits de détente, même des paires de jeans, comme disait Carole. Il appella Carole pour voir les habits féminins disponibles, mais elle s'en moquait et l'attendait déjà à la porte de la chambre.
Thomas ne fut pas déçu de la voiture de location, une Audi TT décapotable. Carole ne le fut pas non plus, même si elle la regarda d'un air blasée, mais intérieurement elle avait la faiblesse d'aimer les belles voitures. Elle ne lui demanda pas mais elle mourut d'envie de conduire. Nice n'est qu'à une trentaine de kilomètres au Nord-Est de Canne et il furent au centre-ville en quarante petites minutes, la circulation restant dense mais raisonnable pour ces 11 heures 20 passées.
Ils eurent quelques mal à se garer en centre ville de Nice, mais Carole convint Thomas qu'il pouvait bien se payer une place dans l'un des parkings, aussi chère soit-elle. Carole remit à plus tard la proposition de tour sur la Promenade des Anglais de Thomas, et ils arrivèrent rapidement devant la première adresse de la liste de Thomas, qui s'avéra être un petit immeuble de quatre étages. Malheureusement personne ne répondit à l'interphone, et ils durent partir en direction de la deuxième adresse, où ils firent de même chou blanc.
C'est finalement à midi trente passées qu'ils arrivèrent devant un prestigieux hôtel particulier. Ils sonnèrent avec la peur de ne pas être reçu, mais le majordome qui leur ouvrit les accueillit chaleureusement en leur demandant l'objet de leur visite. Il fut convaincu par leur demande de rencontrer madame Élisabeth Safri au sujet d'une de ses anciennes connaissances. Il utilisèrent un grand
escalier qui les amena dans un petit vestibule où le majordome les fit patienter. Ils n'osèrent même pas parler à voix basse, de peur d'être congédiés sur le champ pour manque de tenue. Thomas regretta de ne pas avoir enfilé un des costumes de l'hôtel, Carole se dit que le décor ressemblait un peu à une des scènes de son bouquin, elle nota l'ensemble des objets de la pièce, pour améliorer sa description. Elle se dit aussi qu'elle ferait bien de prendre des notes de tout ce qu'elle faisait, si jamais, comme elle l'espérait, elle transcrivait un jour cette histoire en un livre.
Ils n'eurent pas à attendre très longtemps, pas plus de deux minutes plus tard un jeune-homme, sans doute même pas la trentaine, dans un élégant costume, arriva d'un pas pressé dans le vestibule.
- Bonjour, c'est à quel sujet ?
Carole, presque par défi, lui répondit :
- Bonjour, nous désirerions nous entretenir avec Madame Élisabeth Safri, au sujet d'une connaissance à elle, Seth Imah.
Le jeune-homme lui répondit sèchement :
- Je suis désolé mais nous n'avons malheureusement pas le temps de vous recevoir, d'autant que belle-maman est un peu fatiguée et ne reçoit personne.
- Il s'adressa ensuite au majordome, revenu avec lui.
- Émile, veuillez les raccompagner, et dorénavant s'il vous plaît faîtes patienter les visiteurs dans l'entrée.
Le majordome n'eut pas le temps de protester, une vieille dame, voûtée sur sa canne, apparut et réprimandant le présomptueux jeune-homme.
- Taisez-vous donc, Christophe, avant de parlez de chose que vous devriez connaître ! Je ne serais pas ce que je suis, et vous non plus, d'ailleurs, si Seth n'avait pas été là.
Le jeune homme présomptueux perdu immédiatement son air supérieur.