J'y retrouve aussi Naoma. Elle farfouillait dans les caisses à outils de Martin, avec déjà en main deux pinces à long bec. Je la félicite pour sa trouvaille.
- C'est parfait ces pinces, elles devraient faire l'affaire. Est-ce que par hasard tu aurais vu une boîte en métal, ou de la tôle, un truc en fer ?
Elle est surprise et me regarde avec de grands yeux.
- Euh je ne sais pas, regarde là-dessous il y a des bouts de fer. Mais qu'est ce que tu veux faire avec tout ça ? Une armure ?
Je souris.
- Mais non pas une armure, tu es bête, quoi que, une sorte. Erik a sûrement un émetteur dans sa jambe, je voudrais faire une cage autour pour empêcher les ondes de partir.
- Mais, ce n'est pas une balle qu'il a reçue ? Et c'est qui ce type d'abord, il n'est pas dangereux ?
- Il a deux blessures, l'une est bien une balle, et l'autre l'émetteur, enfin je pense. Et je ne sais pas s'il est dangereux, je ne pense pas, en tous les cas pas contre nous, et pas dans l'état où il est. Remonte le voir et continue de le soigner, j'arrive dans cinq minutes.
Elle s'approche de moi, pose les pinces sur l'établi et me prend dans ses bras.
- Et toi aussi je dois te soigner. Mon pauvre, ton bras saigne encore, tu devrais aller te reposer plutôt. J'ai tellement peur pour toi.
- Oui, dès que j'aurai trouvé ce que je cherche, je me livre entre tes mains, mais ne t'inquiète pas pour moi, je ne vais pas si mal, enfin j'ai connu pire. Allez, monte vite.
Je lui fais un bisou sur la joue et la laisse repartir. Elle remonte et je regarde pour ma part l'endroit qu'elle m'a indiqué. J'y trouve la carcasse d'un vieil ordinateur. Le boîtier pourra faire l'affaire dans un premier temps, en attendant soit que je trouve un
moyen de lui retirer l'émetteur, soit de fabriquer quelque chose de plus, disons, "transportable". J'arrache quelques parties en métal de manière à laisser l'espace pour la jambe de part et d'autre du boîtier, j'espère que Martin ne m'en voudra pas trop, puis je rejoins Erik et Naoma.
Je suis quand même bien affaibli, j'ai beaucoup de mal à remonter les escaliers, je dois faire plusieurs pauses. Je rejoins Erik et Naoma et j'installe et ajuste un peu le boîtier autour du mollet d'Erik en tentant de laisser le moins d'espace vide possible. Il se moque bien sûr de moi et de cette idée d'émetteur. Ce n'est pas la panacée, je lui concède, mais j'espère que mon montage fera au moins l'affaire dans l'attente d'une meilleure solution.
Erik a de nombreuses cicatrices sur le corps, et de toute évidence il n'en est pas à sa première blessure par balle. Il s'étonne lui aussi de son côté que je puisse prétendre à être un rival de taille à ce sujet, surtout que mon arrivée dans la compétition n'a débuté qu'il n'y a un peu plus d'un mois. Pendant que Naoma prépare la plaie de la jambe d'Erik, nous énumérons chacun de notre côté nos palmarès. Je passe en revue ma jambe gauche et les cicatrices de mon émetteur, ma jambe droite et mes deux blessures par balle. Mon ventre et la seringue, ma première blessure par balle à l'épaule gauche, ainsi que mes deux dernières au bras droit. Naoma s'énerve devant notre bêtise :
- Quand vous aurez fini de faire les beaux avec vos trésors de guerre stupides ! Franck viens me donner un coup de main, et toi Erik prépare-toi à serrer les dents.
- Pourquoi elle t'appelle Franck, c'est pas François ton nom ?
- Si mais elle a un peu de mal, elle mélange.
- Oh ! T'exagères !
Elle s'apprête à me donner une tape mais se retient de peur de me faire mal.
- Tu la mérites pourtant ! Je l'appelle Franck parce que c'est le faux nom qu'il a utilisé à la boulangerie depuis le début. Mais cessons de perdre du temps et retirons la balle, le plus vite sera le