page 550 le patriarche 551

Au bout de quelques secondes une vingtaine de bras se lèvent, scellant le sort de la question. Je ne lève pas le bras, trop impatient d'en savoir plus. Symestonon se recule, Goriodon reprend la parole.

- Bien, notre problème désormais persiste dans le fait que cette protection des artificiels semble incontrôlable. Nous n'en avons perçu aucun effet durant tous ces millénaires car elle a été effectivement très efficaces, et nos affaires communes ne traitaient pas du sujet la déclenchant. Aujourd'hui les effets sont d'autant plus spectaculaires que nous débattons du sujet exact pour lequel cette protection a été mise en place, mais comme expliqué par Symestonon, celle-ci ne remet pas en cause notre fonctionnement normal, la validité des avis et l'utilité des artificiels dans la Congrégation.

Trois personnes lèvent le bras. Goriodon s'interrompt et donne la parole à la première.

- Mais comment peut-on être sûr que seule cette expérience, dont nous n'avons toujours aucun détails, d'ailleurs, soit la seule cause de tromperie de la part des artificiels ? À qui pouvons-nous faire confiance, désormais ?

Metthios saute sur l'occasion et s'exclame sans demander la parole :

- Exactement, en quoi devrions-nous faire plus confiance en vous, Goriodon, qu'en d'autres personnes ? Si vous êtes au courant de cette tromperie c'est que vous y avez participer, ou que vous l'avez cautionné, comme savoir si vous ne tentez simplement pas de déjouer notre attention en prétendant que cette protection ne concerne que cette soit-disante expérience, alors qu'elle vous sert peut-être à nous manipuler depuis toujours.

Symestonon, agacé par la remarque, lui répond directement :

- Nous ne sommes pas ici pour régler nos comptes, Metthios. Notre but est de librement vous exposer ce que nous savons, que vous le croyez ou pas est un autre débat, qui pourra avoir lieu plus tard. Le problème en question est important et nous devons le résoudre rapidement, et nous devons tous coopérer pour ce fait.

Goriodon poursuit :

- Je propose, effectivement, de vous décrire ce que nous savons, les questions viendront par la suite, de façon à ne pas perdre de temps, car nous ne pouvons pas rester trop longtemps ici, et il serait sage de trouver une solution avant notre dép...

- Arrrrhhhhh !!!

Un cri perçant coupe Goriodon, tout le monde se tourne vers Énavila. Elle est crispée et tente désespérément de se libérer de l'emprise de son immobilisateur. Goriodon va pour la raisonner, mais elle lui coupe de nouveau la parole :

- Laissez-moi partir d'ici ! Je veux partir ! Libérez-moi de cette saloperie !

Pas très efficace leur succédané de bracelet. Du brouhaha s'élève de la salle, les gens ne comprenant pas, comme moi, pourquoi Énavila peut s'exprimer. Je n'entends pas ce que dit Goriodon au deux personnes entourant Énavila. Mais un nouveau cri surpasse tout le bruit, et dans un sursaut elle se relève, bouscule Goriodon et part d'un bond, grâce à la faible gravité, sans que les deux molosses à ses côtés n'ait rien pu faire. Ils s'apprêtent à partir à ses trousses, mais, toujours dans le bruit et la confusion, Goriodon leur fait signe de rester. J'hésite à la suivre moi aussi, mais je suis trop impatient d'en savoir plus de la bouche de Goriodon. Celui-ci se dirige vers Sarah qui quitte la salle en sautillant. Il lève ensuite les bras, pour demander le silence.

- Énavila n'est pas indispensable pour l'instant, et je préfère que nous réglions rapidement cette affaire, et que tout le monde soit mis au courant. Nous verrons plus tard concernant son cas. Sarah va la retrouver, elle ne peut de toute façon pas aller bien loin, d'autant que je suis le seul à même d'autoriser les départs de la station.

Goriodon s'apprête à reprendre ses explications quand il devient de nouveau silencieux, interrompu par la station.

- La station m'informe que plusieurs vaisseaux de combat d'Adama sont en direction de la station, et...