page 442 le patriarche 443

- Toi non plus tu ne peux pas t'imaginer qu'elle puisse être un virtuel...

- Comment le pourrais-je ! Même si des preuves irréfutables m'étais apportées, je continuerais à ne pas le croire. C'est con comme on s'attache encore plus quand l'autre est inaccessible...

- J'espère que tout va bien pour elle, j'ai des remords d'être là tranquille à manger mon petit pain alors qu'elle est peut-être en difficultés je ne sais où.

- À qui le dis-tu ! J'en fais des cauchemars presque toutes les nuits... C'est sûrement son absence aussi qui me mine...

Je savoure mon petit pain au douceur rappelant étrangement le chocolat. Erik s'est lui commandé un petit panier de boulettes variées, je lui en chipe une ou deux. Erik reprend :

- Tu vas faire quoi si Pénoplée rentre vraiment sur Stycchia ?

- Je ne sais pas trop, que pourrais-je y faire ?

- Partir avec elle.

- Je ne peux pas. Je ne veux pas, pas maintenant.

- Pour l'instant, oui, mais si leur théorie tient, dans dix jours nous pouvons être tous les deux des membres normaux de la Congrégation.

- Tu pourrais t'en contenter, toi ?

- Non, mais toi je ne sais pas, peut-être après tout, vu que tu as l'air de trouver ce monde pas mal, que tu voudrais retourner sur Stycchia avec Pénoplée. Tu tiens à elle, non ?

- C'est vrai... Mais je ne pourrai pas vivre tranquille tant que je ne saurai pas. Je ne pourrai pas avoir la conscience apaisée tant que je ne saurai pas où se trouve Naoma, où se trouve la Terre, tant que je n'aurai pas vu une nouvelle fois mes parents, Paris, mes montagnes, mon Soleil...

Erik semble satisfait. Je continue :

- Et puis, tu as vu les images de nos prétendues anciennes vies ici ? Non mais sans déconner... J'étais mort de rire quand je t'ai vu en train de faire je sais pas quoi dans la maison de tes soi-disant parents.

- Ah oui on aurait dit que je faisais du bricolage !

- Clair ! C'était trop ridicule ! Quelle bandes de nazes !

- Et toi, au bord de la rivière !

- Ah oui ! Trop trop fort, en train de mater les poissons ! C'était vraiment trop minable, je m'imagine trop !

Nous éclatons d'un bon fou rire en commentant encore quelques unes des images projetées pendant la séances... Erik redevient un peu plus sérieux :

- Pour être franc j'ai parfois un peu peur que tu ne te plaises trop ici, et je ne me sens pas la force seul de m'en sortir. Je ne pense pas que j'irai bien loin sans toi.

- Tu parles, c'est sûr que j'ai vachement fait avancer les choses ! Je fais tout foiré oui, Naoma d'abord, et maintenant je suis bloqué ici...

- Je t'en ai voulu pour Naoma, je t'en veux sans doute encore un peu, mais ce n'est pas juste, tu n'y es pour rien.

- Je n'aurai pas dû la quitter, j'ai fait une erreur, rien ne sert de le nier.

- Peu importe, tu as réussi à réparer ton erreur, elle est revenue.

- Et elle est repartie...

- Tu peux difficilement t'en vouloir, hormis sur le fait qu'il semble que tu sois à l'origine de toute cette histoire, mais je ne pense pas que tu l'ais fait exprès...

- Ça pour sûr j'ai un peu de mal à voir les raisons de tout ce