accrocher comme si on ne voulait que jamais les choses ne changent, mais les choses changent, tout s'envole. Faire son temps mais pas plus, savoir mettre un terme, apprendre à arrêter à temps... Pourtant tant de choses sont éternelles que toujours on croit pouvoir faire durer l'instant pour longtemps. Mais l'instant passe, les gens se lassent...
Mardi 4 septembre 2001
Mardi 4 septembre, 8 heures 34. La rentrée. Un peu de nostalgie de mon passé d'étudiant, modérément toutefois, la nostalgie n'apporte pas grand chose, et je préfère le présent. Les choses changent et c'est tant mieux, on se lasse même parfois du bonheur et c'est bien dans le sens où l'on n'avancerait pas dans le cas contraire. Les choses changent et c'est tant mieux, alors pourquoi regretter ? Les choses changent et j'évolue, j'apprends, je grandis, plus trop physiquement, certes, la soupe n'a jamais été mon truc étant jeune, mais peut-être un peu par l'expérience, la connaissance du monde. Les choses changent et tu t'en vas. Mais je ne sais pas si c'est mieux, je l'ai cru souvent, parce qu'il y a toujours mieux ailleurs, parce qu'on gagne à devenir plus fort quand on souffre, parce que la solitude est une force, et pour peut-être d'autres raisons, mais peut-on vraiment toujours trouver mieux ? A-t-on vraiment toujours le temps, en une vie, de ne faire que toujours aller de droite à gauche ? N'est-il pas plus intelligent de faire avec ce que l'on a ? La quête de la perfection est sans fin, heureusement... Mais il se peut que chacun soit beaucoup trop perdu pour ne même que tenter d'aller quelque part, éventuellement pas très loin. Serait-il plus important de d'abord trouver sa voie avant de la faire partager ? Mais peut-on la trouver seul, sa voie ?
Mercredi 5 septembre 2001
Journée pas trop mal commencée, la forme, le moral, on ne pense pas trop, en tous les cas on arrive à ne pas y penser, à se concentrer sur autre chose, à regarder devant, loin, à se sentir prêt à avancer. Un peu de sport, un peu de temps pour soi. Toujours le moral. Les broutilles arrivent, panne de connexion à Internet, pas grave, pars plus tôt au boulot aucun problème, toujours le moral. Un peu de liberté, un peu d'oubli de l'oppression habituelle. Le bruit, les gens, les questions, encore le bruit, encore des questions, mauvaises nouvelles, choses à faire, perte de temps, perte de soi,
donner du temps pour rien, tout ce temps qu'on donne sans jamais rien en retour, du bien et du mal, et encore ce bruit, mais ne pourra-t-on jamais être un peu tranquille ? Qu'une envie de partir, de tout foutre en l'air, plus de moral, plus jamais, qu'est-ce qu'on doit faire, qu'est-ce que l'on doit accepter, supporter, supporter et encore supporter, je n'en peux plus...
Elle est où la voie, il est où le calme ? Il n'y en a pas, quand on n'en peut plus, quand c'est trop, pas de sérénité qui tienne, pas de maîtrise de soi, pourquoi est-ce que je ne peux pas partir, au moins aujourd'hui, rien qu'aujourd'hui, pourquoi vous me parlez, cela ne m'intéresse pas, cela ne m'intéresse plus, laissez-moi un peu...
Envie de taper, envie de crier, et de crier encore plus fort, de courir, de partir, de mourir, tout mais pas ici, pas ailleurs d'ailleurs, nulle part, un peu plus loin, plus seul, plus calme... Point de voie qui ne tienne dans la colère, quand les nerfs lâchent, quand la volonté s'envole, quand les yeux brûlent, plus de force, plus de courage... Que doit-on faire dans ces moments ? Doit-on partir, rester, se contenir, oublier, pleurer ? Que doit-on faire, que pourra-t-on donner comme conseil ?
Journée bien commencée n'est pas encore terminée.
Rentré tard, encore. Téléphone, encore. Tout cela pour ne retrouver qu'un retour en arrière, qu'un retour en arrière... Y a-t-il vraiment un réconfort, quand on va mal, quand même un moral et une volonté se font balayer par le martèlement incessant des coups du temps, de la journée, des gens, des choses ?... Peut-être l'accepter, savoir que certains jours sont plus durs, certaines périodes plus difficiles à franchir, peut-être apprendre à se connaître pour prendre ses vacances au bon moment, pour savoir se reposer quand il le faut, pour savoir encaisser le contrecoup...
Juste un peu de calme, un peu de ciel bleu, un peu de mes montagnes à l'horizon, et quelques rayons de mon Soleil, juste un peu de calme... Les choses les plus simples, les plus indispensables, les plus belles, ne se font que détruire par ce progrès factice qui nous rend seul et triste...