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mieux maintenant qu'avant !

Ragal revint sur la question de Lent :

- Phamb, tu n'as pas complètement répondu à Lent, pourquoi n'y aura-t-il pas de jeu de pouvoir si nous interdisons le travail ?

Deux ou trois personnes écoutaient avec attention la conversation, c'est l'une d'elle qui prend la parole.

- Parce que dans la théorie de Goriodon il y aura un auto-contrôle, les gens s'empêcheront mutuellement la prise de pouvoir, ce qui selon lui n'est pas possible si certaines personnes travaillent et d'autres pas, car la limite entre travail et pouvoir est floue.

Symia se lèva pour répondre à la personne derrière elle :

- Et juste parce qu'une minorité trop orgueilleuse cherche le pouvoir tous les chercheurs qui veulent faire avancer les choses doivent perdre leur vie à ne rien faire ! C'est stupide !

Phamb commença à manquer d'arguments :

- Tu ne fais rien avancer du tout, les machines font tout mieux que toi !

Une autre personne légèrement guillerette s'immisça elle aussi dans la conversation.

- Foutaise ! Si les sondes automatiques faisait mieux que nous, nous n'aurions pas à toujours leur passer derrière !

Je réalisai alors que désormais plusieurs groupes autour de notre table s'étaient amassés et nous écoutaient ou parlaient eux-mêmes du sujet. Et de tout évidence le sujet n'était ici pas aussi consensuel que je ne l'avais imaginé.

Phamb répondit brutalement à Symia :

- Et après, qui se soucie de tes sondes automatiques, à quoi nous servent-elles ? Elles ne servent qu'à occuper quelques chercheurs en manque d'exotisme, et ce n'est pas plus utile que les gens qui

comptent le nombre de stimuli nécessaires pour qu'une relation préliminaire soit réussi !

Lent s'écria :

- Mince ! Il y a des gens qui font ça ? J'ai manqué ma vocation !

Lent me fit rire, comme souvent. Je l'aimais bien, il était vraiment sympa.

Phamb reprit de plus belle :

- Personne ne surpasse les artificiels aujourd'hui, il faut être réaliste !

Symphone se mit même de la partie.

- Si je puis me permettre, Pénoplée et Ragal m'ont été d'une aide très précieuse dont j'aurais pu difficilement me passer.

Moi et Ragal, enchantés :

- Merci Symphone !

Ragal et moi nous étions alors un peu retirés de la conversation, devenue un peu trop polémique ; tous deux affalés sur notre siège, nous faisions mine entre nous de compter les points des camps respectifs, lui pour les pro-Teegoosh, moi les pro-Goriodon. Je ne savais plus vraiment alors qui parlait, tout le monde commençant à le faire en même temps, échauffé par les boissons enivrantes. Les remarques fusaient de toutes parts, sans que je sache vraiment qui les lançait.

- Et après ! Tant mieux si les artificiels font mieux que nous, mais qu'allons nous devenir, une nation d'assistés pour le reste de l'éternité ? À quoi bon vivre alors ?

- Nous sommes déjà une nation d'assistés !

- Ça n'a rien à voir, ils nous aident pour les tâches ennuyeuses, mais nous avons toujours la volonté d'aller de l'avant !

- Mais si les artificiels font mieux que nous, ce n'est que de