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C'est un homme seul qui changera tout.

Guerroïk est né en 31 avant le MoyotoKomo, soit environ cinquante de tes années. Il a la chance d'avoir un père et une mère scientifiques et choyés par les reptiliens. Il fait des études brillantes en biologie et en chimie, alliant la science de son père et celle de sa mère. Mais à dix-huit ans il refuse la place qu'on lui offre dans un des plus prestigieux centre de recherche d'Adama de l'époque pour suivre une vie de miséreux dans les porcheries reptiliennes. Les reptiles consommaient en effet des quantité astronomique de viande de porc, certains pouvaient dévorer un porc entier par jour ! Toutefois même si la consommation moyenne d'un reptilien était bien inférieure à cette quantité, il n'en fallait pas moins élever par centaine de millions pour satisfaire leur appétit. Guerroïk connaît alors la misère et la détresse des populations humaines opprimées, au milieu des maladies, des épidémies de peste et de grippes qui provoquent de véritables hécatombes, et bien loin de la vie de luxe et de profusion de son enfance.

Si les hommes qu'ils côtoient ont une haine farouche envers tous ceux d'entre eux qui les trahissent, les parents de Guerroïk en font partie, ils ont tout de même du mal à comprendre pourquoi quitter le privilège d'une vie facile pour leurs conditions déplorables.

Mais au bout de trois ans de peine et de labeur, Guerroik attrape une maladie infectieuse, et n'est sauvé in extremis que par un recours de ses parents qui le ramènent près d'eux. Après un rétablissement difficile, pendant lequel il reprend ses études, il occupe alors un poste dans ce même centre de recherche qu'il avait fui de nombreuses années auparavant. Il mène des travaux très prometteurs sur les croisement génétiques, et consacrera plus de dix ans de sa vie à la sélection et la création d'une espèce de porc à la croissance

plus rapide, la viande de meilleure qualité et beaucoup plus grosse que la normale. Encensé par les reptiliens, il parcourt Adama pour promouvoir et faire accepter cette révolution dans les habitudes alimentaires reptiliennes.

C'est un succès, et, trois ans plus tard, il se retire de sa vie de scientifique pour profiter d'une retraite grassement payée par les reptiliens. Pendant une nouvelle période de dix ans, il se fait oublier, son statut lui permet de voyager librement, et il parcourt le monde. Nous ne savons pas exactement ses activités pendant cette période, il même sans doute plusieurs expérience, visite de nombreuse porcherie, s'intéresse à la médecine, côtoient de nombreux reptiliens malades. Il écrit beaucoup et garde toujours de très bons contacts avec les reptiliens, qui apprécient ses oeuvres, qui leur sont principalement consacrées. Ses talents de médecins le précède aussi et quelques grand nom de la hiérarchie reptilienne en font leur médecin attitré. Il a acquis une fine connaissance de la psychologie reptilienne, et certain vont jusqu'à dire qu'il n'a rien d'humain. Il écrira néanmoins deux oeuvres à destinations des hommes, mais dans un but servant les reptiles. Les reptiliens ont toujours, et de plus en plus, une peur bleue d'une révolte humaine, et luttent tant bien que mal pour conserver les divisions et les guerres de clans dans la communauté humaine. Guerroïk, par ces deux oeuvres, apporte une réponse à leur problème.

La première, le Moyoto, est une longue liste d'actions que doivent faire les hommes en guise de vénération de leurs maîtres les reptiles. "Moyoto" est un acte de politesse signifiant la soumission. Nous l'utilisons encore aujourd'hui pour dire bonjour. Ce livre décrit dans des détails souvent pompeux et répétitifs, avec un style ampoulé, les diverses façons de se prosterner au passage des reptiliens, par exemple, pour rendre plus difficile une attaque ou une rébellion. Notre façon de dire bonjour à un groupe remonte à cette époque. Le Moyoto rend aussi interdite la consommation de porc pour les hommes, aliment sacré exclusivement destiné aux reptiles. Les reptiles font apprendre par coeur et réciter ces passages, petit à petit, à toutes les communautés humaines, et se satisfont du nombre de rebellions rapidement en forte diminution.

La seconde oeuvre, le MoKo, est une oeuvre directement destiner