Cette possibilité me séduit assez, toutefois, elle expliquerait toutes les incohérences que nous trouvons, le saut dans l'espace, cette planète inconnu, ces bestioles fantastiques... Et elle ne nous renseigne pas beaucoup plus sur les intentions de ce géant bleu. J'aimerais vraiment savoir ce que sait Énavila de cette histoire. Elle a déjà rencontré ce gars, pour quelle raison ? Que lui a-t-il dit, est-ce que c'est lui qui l'a montée contre moi ?
Après de nouveau quatre ou cinq heures de marche, Sarah et moi n'en pouvons plus, nous imposons une pause à Énavila. La progression sur les rives du fleuve est assez aisée, et nous avançons sans doute à quatre ou cinq kilomètres par heure, ce qui nous fait entre quarante et cinquante kilomètres parcouru depuis notre départ. Pendant que nous préparons un feu, Énavila va chasser ; elle revient rapidement avec de quoi faire un bon festin, au boucan que nous avons entendu, et vu l'allure de ses prise, elle a dû s'amuser un peu avec son pistolet.
- Ça fait de sacrés dégâts, ton machin, bientôt il ne reste plus rien à bouffer, c'est plus propre avec les barres et une bonne électrocution.
- Oh ça va ! T'auras de quoi manger, stresse pas, j'ai bien le droit de me détendre un peu, tu préfères que je passe mes nerfs sur toi ?
- Non pas vraiment. Ça marche comment ce pistolet ?
- Rien de bien compliqué, répond Sarah, il contient un réservoir de micro-capsules qui confine des portions d'anti-métal ionisé, de façon à pouvoir le maintenir par un champ électromagnétique. Ces micro-capsules sont propulsées à l'intérieur de petites aiguilles à très haute vitesse. Un détonateur permet de les faire exploser.
- Mais c'est pas dangereux ? Il y a un réserve d'antimatière dans le pistolet ?
- Oui il faut beaucoup d'énergie pour produire de l'antimatière, le pistolet possède une réserve, mais il faut le recharger après un certain temps, toutefois l'antimatière est très puissante, 12 microgrammes d'antimatières (six bi-quadrièmes de pierre) suffisent à tout faire exploser cinq mètres à la ronde (six pierres).
C'est toujours la même galère avec ses unités, j'ai un peu du mal à me rendre compte, enfin bon je comprends bien que avec pas beaucoup on peut faire péter un gros paquet.
- On ne peut pas le recharger, donc, une fois vide il ne nous sert plus à rien ?
- Si tu sous-entends que je devrais l'économiser, va te faire foutre, c'est mon jouet, rétorque Énavila au quart de tour.
- Je ne sous-entends rien du tout, je cherche à comprendre comment ça marche.
- Mon cul !
- Va te faire, Énavila, y'en a marre que tu nous agresses sans arrêt.
- Tu devrais être content que je ne m'amuse pas sur toi.
- Tu devrais peut-être le faire, ça m'éviterait de me prendre la tête avec une sale conne dans ton genre, t'es qu'une merde, tu n'as aucun contrôle de toi, tout ce que tu sais faire c'est péter les plombs et tout faire foirer.
Je suis resté calme et froid en disant cela, et elle a continué à manger tranquillement, se contentant d'un "Je t'emmerde" même pas agressif. Je ne poserai pas plus de questions sur ce sujet, même si j'en ai plusieurs qui me trottent dans l'esprit. Je mange avec appétit trois bestioles et demi, et, une fois rassasié, donne la moitié de ma quatrième à Chien-lézard, qui attendait patiemment sa part. Il a vraiment été éduqué, par qui ? Après mon copieux repas, même s'il n'était pas très varié, je me confectionne une couche en retirant quelques pierres pour ne pas me casser le dos. Sarah et Énavila échange quelques mots, rien de bien intéressants, je regarde un instant la voûte étoilée, la super-géante route bien loin de nous, et je m'endors rapidement, la marche m'a épuisé.
Énavila me réveille six heures plus tard, pour nous remettre en route, Sarah est déjà debout. Elles ont rallumé le feu et fait cuire de nouveaux quelques bêtes, je me force à en manger deux, puis nous