page 364 le patriarche 365

chez lui.

- On le suivrait à distance ?

- Oui. D'un autre côté, s'il ne sait pas rentrer chez lui, on peut le suivre pour rien.

- Oui, il est peut-être plus sûr qu'on suive le fleuve, s'il y a un village il sera sans doute à proximité. Et si nous pouvons aller jusqu'au bord de mer, peut-être que nous aurons plus de chance là-bas.

- Mouais...

Sarah n'est pas très enjoué, je ne lui suis pas beaucoup plus. Difficile de savoir où aller et ce que nous avons trouvé. Maintenant que le vaisseau est détruit, plus moyen de nous soigner facilement et de trouver refuge. Et si chaque journée nous sommes attaqués par ces bêtes, nous risquons de ne pas faire long feu sur cette planète.

Je m'allonge pour un somme. Quelques nuages masquent les étoiles, la nuit est éclairée par deux petites lunes. La traînée réconfortante de la Voie-Lactée traverse le ciel. Je rêverai de ma prépa, où l'objectif des concours n'est pas tellement d'être sélectionner pour intégrer une école, mais plus de la retrouver, perdu sur cette planète, en haut d'une montagne, ou perdue dans la forêt... Plusieurs bêtes rodèrent autour de nous, mais Chien-Lézards et nos bracelets furent des protecteurs suffisants pour nous avertir à temps.

Jour 386

La pierre n'est pas ce qu'il y a de plus confortable pour dormir, heureusement que je me suis servi de Chien-Lézard comme oreiller. Il est plutôt content d'ailleurs, émettant une sorte de gloussement de satisfaction.

La supergéante rouge, un gros point rouge, à peine éblouissant, se lèvera quelques heures plus tard. Nous croisons les doigts avec Sarah pour qu'elle ne réveille pas les grillés et qu'Énavila ne soit pas inquiétée, mais sa lumière est bien blafarde, pas beaucoup plus lumineuse que les deux lunes dans le ciel.

Énavila a bloqué son bracelet, pourquoi, nous l'ignorons, mais

il nous est impossible de savoir où elle est. Elle répondra tout de même à un appel, indiquant que tout va bien. Ne sachant trop que faire, j'en profite pour discuter avec Sarah.

- Tu as toujours travaillais dans ce labo qui surveillait la Terre, où tu as fait autre chose.

- Principalement dans le labo, mais il m'arrivait d'aller voir ailleurs quand j'en avais marre. Mais il n'y avait pas beaucoup d'autre chose à faire dans la Congrégation, et ma place au labo m'était précieuse.

- Mais, combien de temps tu es restais déjà, deux milles ans ? Tu pêtes pas un plomb à faire la même chose pendant deux milles ans ?

- 1371 ans, enfin oui, ça fait dans les 2170 années de la Terre. Non on ne s'ennuie pas. On ne s'ennuie pas parce qu'on suit la vie de centaines de personnes, des milliers de personnes. Je suis la vie de familles entières depuis des centaines d'années. J'ai toujours quelqu'un à retrouver, voir ce qu'il devient, ce qu'il invente. C'est passionnant de voir toutes les interconnexions entre les gens, les familles, les idées.

- Oui mais pendant deux milles ans ! C'est pas toujours un peu la même chose ?

- Tu ne te rends pas compte. Vous évoluez tellement vite ! Il y a tellement de choses à vérifier, à recouper ! Et puis dans la Congrégation ce serait largement pire.

- C'est quand même étrange que personne de la Congrégation n'ait été au courant, les secrets ça filtre forcément.

- D'ailleurs ça a filtré, et maintenant tout le monde est au courant.

- Oui, c'est vrai. Mais c'est resté secret plus de deux mille ans !

- Pas deux mille ans, l'expérience a débuté en 6374, il y a 6250 ans, 9900 ans pour toi. C'est vrai que beaucoup pensaient que nous ne pourrions garder cette expérience secrète. Il y a eu il y a environ trois mille ans une grande campagne d'assainissement, ou beaucoup