page 570 le patriarche 571

envers toi. Je t'ai souvent considéré comme un bandit ou un voyou, mais quand j'y repense tu as toujours été gentil avec moi, surtout depuis que je suis revenue à la vie, ici...

- Je t'avais pourtant frappée sur la lune.

- Oui, mais... Je le méritais, j'étais devenue folle, j'aurais pu faire une bêtise si tu n'avais pas été là... Tu ne veux pas me dire ?

- La dernière fois déjà tu m'as pris par la main, et nous n'avions à l'époque que des peaux de bêtes comme habit...

- Des peaux de bêtes comme habit ? Oh ? Hi hi ! Ça t'a fait avoir une réaction... Euh...

- Oui... Gênante. Elle résumait toutefois bien le message que je voulais faire passer.

- Tu veux dire que ?

- Que je t'ai dit que je t'aimais, et je te le redis aujourd'hui, même si tu auras peut-être du mal à le croire, avec Guerd et tout.

- C'est plutôt elle qui te court après, non ? J'ai l'impression.

- Oui, enfin je ne résiste pas beaucoup non plus.

- Mais... Tu... Depuis quand est-ce que tu es amoureux de moi ?

- Depuis notre traversée en radeau. Depuis que nous avons passée des heures à discuter tous les deux.

- Vraiment, oh mon Dieu je regrette tant de ne pas me rappeler de tout ça !

- Je regrette aussi. Ça me fout les boules rien que d'y penser.

- Mais... Non... Maintenant, nous sommes de nouveau ensemble, on peut peut-être... Enfin, je sais pas, je sais pas trop.

- Moi non plus. Je crois que je suis un peu perdu.

- À qui le dis-tu ! Je crois qu'il n'y a que Franck qui se sente bien ici...

- Oh ce n'est pas que je ne me sente pas bien ici, tu sais franchement à comparer à ma vie à Melbourne. C'est le paradis ici, mais quand on a tout on veut toujours plus.

- Moi je regrette un peu le temps de la boulangerie, quand Franck venait faire son pain, c'était si bien... Depuis que je suis revenue j'ai l'impression que je suis de trop, de ne plus servir à rien... Ylraw est gentil avec moi, mais je crois que je l'embête, qu'il préfère être avec Pénoplée.

- Je crois que personne de nous trois n'a sa place ici. Moi je regrette quand nous étions tous les trois, perdus, la vie était plus dure, mais... Si tu t'appuies comme ça sur moi je vais t'embrasser dans pas longtemps.

- Il faut que je me dépêche de le faire pour être la première, alors...

...

- Naoma...

- Chut... Erik... Embrasse-moi.

...

- Attends, cet habit n'est pas très pratique à retirer.

...

- Oh, Erik, viens, reculons-nous un peu dans la forêt.

...

- Viens, viens près de moi, allongeons-nous, prends-moi dans tes bras.

- Oui...

...

- Oh Erik, ne t'arrête pas !