"Ils approchent, sur ma gauche."
Son bracelet détecte une dizaine de personnes arrivant furtivement sur sa gauche.
"Je ne les vois pas... Ça y est je les vois, ils sont armés. Ils avancent vite. Je te préviens s'ils me font chier je les dégomme."
"Ta combi te protègent, ne bouge pas en attendant."
En quelques secondes elle est entourée d'une dizaines de petits êtres recouverts de plumes. Ils ont des lances et des épées, des boucliers. Ils ressemble un peut aux lézards à deux queues, en beaucoup plus gros. Ils parlent entre eux une langue que le bracelet de décrypte pas. Leur esprit est aussi insondable, le bracelet ne se synchronise pas. Ils somment Énavila de les suivre. Ils lui attachent les mains derrière le dos et la pousse sans ménagement. Elle a du mal à marcher et elle tombe. Ils ne prennent même pas soin de la relever, et, trois de chaque côté, ils la tirent rapidement vers le côté opposé du village où je me trouve. Énavila se retient de crier, sa jambe et surtout son bras par lequel il la tire la font souffrir. Heureusement que c'est la combinaison rigidifiée qui prend la plupart de la traction.
Ils la tirent jusqu'à l'entrée d'une grotte où ils s'engouffrent. C'est semble-t-il le moyen d'entrer dans leur citadelle. Le tunnel est assez long, et on aperçoit en dessus des trappes d'où des archers peuvent sans doute protéger l'arrivée. Le bout du tunnel, après plusieurs portes, permet d'arrivée devant le port, où mouillent quelques bateaux. Il faut ensuite traverser une nouvelle grande pour entrer dans une deuxième séries de fortifications, peut-être un village plus ancien, les murs sont moins hauts.
Énavila rentre alors dans une grande salle souterraine, taillée dans le roc. Il semble que la citadelle fut un rocher dans lequel ils construisirent leur château. Ils ne sont pas doux avec elle, elle est toujours attachée. Ils empruntent un escalier et descendent au sous-sol. Il y a l'air d'y avoir plusieurs niveaux, il fait très sombre, Énavila a mis en route la vision de nuit, je ne sais pas comment les autres font pour voir, leur vision de nuit est peut-être bonne. Ils ne vivent peut-être que la nuit, d'ailleurs, avec les attaques des grillés le jour.
Cinq minutes plus tard Énavila est jetée dans un cachot, enfermée, et ils repartent sans d'autre forme de politesse. Le cachot est minuscule, une petite salle, toujours taillée dans le roc, le sol est partiellement recouvert d'eau, qui s'infiltre en provenance du lac à cette profondeur, sans doute.
"Ils m'ont défoncé le bras, ces enculés !"
"Sinon ça va ?"
"Ouais, mais je ne vais pas rester longtemps ici, ils ont plutôt l'air hostile, t'as eu une bonne idée de ne pas venir."
Elle reste silencieuse un instant, je réfléchis. Soudain elle me coupe son accès et reprend, énervée :
"T'aurais pas fait ça volontairement, petit salaud, pour me livrer à eux ?"
"Toujours aussi confiante, bien sûr que non je n'ai pas fait ça volontairement. D'ailleurs si tu restes dans ce cachot il va falloir que je vienne te chercher."
"Mouais, dit-elle peu convaincu, attendons un peu, savoir ce qu'ils vont faire de moi."
Énavila me redonne l'accès et tente de regarder à travers la grille.
"Ils n'ont pas l'air très évolués, en tout cas, c'est pas eux qui vont nous filer un vaisseau... On dirait des sortes d'hommes oiseaux, ils ont des plumes sur la tête, et un bec."