page 170 le patriarche 171

- Une heure ou dix jours c'est pareil, c'est la mise en place qui n'est pas évidente. Une fois que quelqu'un a été sur écoute, c'est assez simple de redemander.

- Peut-être comme sa mort a été très mystérieuse ils les ont déjà écouté ?

- Je ne suis pas sûr que les parents avaient quelque chose à y faire, il est mort en Australie, quand même.

- Ça ne coûte rien de demander. Tu peux peut-être juste passer un coup de fil aux flics du coin. Pendant ce temps je peux faire l'itinéraire pour demain.

Thomas se releva, sans grande conviction, il m'aimait pas enfreindre les interdictions. Il savait que ce n'était même pas répréhensible, juste demander à des collègues si une ligne avait été sur écoute, il l'avait déjà fait, et ce n'était même pas interdit. Et puis Ylraw était mort de manière étrange, après tout il était policier, il ne faisait pas quelque chose contre la Police ou l'État, il enquêter sur une histoire très étrange, pouvant expliquer la mort d'un ressortissant Français à l'étranger, voire une conspiration à grande échelle ou des personnes se faisaient passer pour mortes... Fort de ces arguments, il retourna dans les toilettes et appela le SRPJ de Versailles pour avoir le numéro de Gap.

Il retourna rapidement voir Carole après son coup de fil de plus d'une demi-heure. Carole, le voyant pressé, eut les yeux qui brillèrent.

- Alors ?

- Tu as les plans ?

- Non. Enfin il n'y a pas d'imprimante, alors j'ai juste marqué sur mon bloc note les principales étapes, mais il n'y a pas trente-six route de toute façon, regarde, c'est assez simple, il suffit de prendre la N85 et de la suivre, elle part de Cannes et elle passe par Gap, c'est direct.

- Il n'y a pas d'autoroute ?

- Non, enfin il y en a une si on va à Aix, mais regarde ça fait quand même un gros détour. Et puis il n'y a qu'un peu plus de deux

cents kilomètres par la N85, il ne nous faudra qu'un peu plus de trois heures je pense.

- On sort, j'ai pas mal de trucs à te dire.

Carole sentit que Thomas avait appris des choses par son coup de fil, elle s'empressa de fermer sa session et de récupérer ses affaires, puis ils sortirent et repartirent vers l'hôtel.

- Alors ?

- Les parents d'Ylraw étaient déjà sur écoute, ainsi que son frère, ses deux grand-mères, et plusieurs membres de sa famille ainsi que des amis dans les environs de Gap.

- Wouhaou !

- Tu l'as dit. Apparemment ils sont sur écoute depuis presqu'un an.

- Ils sont toujours sur écoute ?

- Oui

- C'est dingue, toute la famille ?

- Oui, mais je n'ai pas eu tous les détails. La personne qui s'occupe du cas n'était pas là. Ça va que je connaissais le gars qui m'a répondu, c'est le même que celui avec qui j'étais en contact au début de l'enquête. Demain on pourra passer sur place pour avoir plus d'info.

- Mais il ne t'a rien dit d'autre ?

- J'ai tenté d'en savoir plus, mais le gars semblait dire qu'il y avait quelque chose de bizarre. Ils ont eu un ordre de les mettre tous sur écoute, un ordre de Paris, d'une personne importante, mais ils n'en savent presque pas plus. Ils doivent simplement retransmettre tout ce qu'il se passe. D'après le gars il ne se passe pas grand chose, et ils n'ont jamais trouvé rien de très intéressant à leur yeux, mais Paris a continué à insister pour avoir l'intégralité des écoutes.

- On peut avoir accès à ces écoutes ?