à mon avis je n'aurai pas de vie tranquille pour un bon moment.
- Pourtant les quelques jours que tu passes ici sont tranquilles, tu ne voudrais pas rester ici ? Ils ont peut-être perdu ta trace ?
- Ah ! J'ai du mal à le croire, c'est un peu comme quand j'étais à Raleigh, tout cela pour retrouver David mort après coup. Je n'ai vraiment pas envie qu'une chose pareille t'arrive. D'ailleurs ça me fait penser, ma jambe me fait toujours mal, c'est bien demain que nous allons voir ta copine dans l'hôpital ?
- Oui.
La nuit continuera, et encore nos corps s'entremêleront. J'apprendrai même un peu, de son expérience, de sa force, de cette fille, si belle, qui n'a pas froid aux yeux.
Matin. Jeudi 14 novembre 2002. Je suis réveillé par quelqu'un frappant à la porte de ma chambre. Je suis seul dans le lit, Deborah n'est plus avec moi. J'imagine qu'elle est retournée dans sa chambre au petit matin pour ne pas donner la puce à l'oreille à son père. 8 heures moins le quart, la nuit fut courte en sommeil et le lever n'est pas des plus faciles. Je me lève néanmoins et vais prendre une douche. 10 minutes plus tard Deborah passe dans la chambre pour me rappeler que nous devons aller en ville, et qu'il ne faut pas trop tarder. Elle a déjà déjeuné et est prête à partir. Elle me dit que je mangerai deux gâteaux en route.
Alors que nous sortons de la maison et Deborah et moi nous dirigeons vers la Jeep, une voiture arrive devant le ranch. Billy en sort, apparemment très énervé. Il se dirige droit sur Deborah, l'attrape par le bras et menace de la frapper en criant.
- Brandon m'a tout raconté ! Il m'a dit que tu couchais avec ce morveux !
Il me pointe du doigt, je suis d'abord étonné, puis comprends que le petit Brandon n'a vraiment pas apprécié que Deborah le rembarde. Toutefois maintenant Brandon n'a pas tout à fait tort. Je m'approche de lui pour essayer de le séparer de Deborah.
- Oh ! On se calme.
- Ta gueule, minable
Il se retourne vers moi et me pousse violemment. Je pars en arrière, perds l'équilibre et je finis par tomber par terre. C'est vrai qu'il est costaud le gaillard. Alors que je suis sur le point de me relever pour tenter malgré tout de lui en faire découdre, une déflagration retentit. Je me retourne rapidement et vois le père de Deborah qui vient de tirer un coup de feu en l'air et a désormais Billy en joue avec un fusil. Il lui parle doucement d'une voix forte.
- William Stephen Kimbell troisième du nom, ne fais ne serait-ce que penser lever de nouveau la main sur ma fille, et je te ramène à ton père les pieds devant !
Billy lâche Deborah et recule de deux pas, les deux mains levées en signe de soumission.
- Eh ! Peter ! Calme-toi, ça va, ça va ! C'est bon je me calme, mais il y a de quoi être énervé, non ? Ta fille est ma future femme après tout ! Elle n'a pas le droit de coucher avec n'importe qui quand même !
- Ma fille n'est la future femme de personne, et elle couche avec qui elle veut. Si tu la veux, il faudra la mériter Billy. Maintenant rentre chez toi !
Il lui fait signe avec son fusil de retourner vers sa voiture. Billy ne cherche pas à discuter considérant sans doute que Peter ne devait pas rigoler. Nous le regardons partir. Deborah s'avance vers son père, et le remercie en l'embrassant et le prenant dans ses bras. Il reste stoïque et lui rappelle qu'elle est en retard pour les courses, et que cette après-midi elle a rendez-vous avec je ne sais plus qui.
Lors du trajet vers Bryan, je m'excuse pour les ennuis que je cause :
- Je suis désolé d'avoir mis la pagaille dans tes affaires.
Deborah me répond d'une voix un peu froide.