page 40 le patriarche 41

habillé en petite tenue d'hôpital. Quelques secondes plus tard le docteur entre dans la pièce.

- Bonsoir, je suis le docteur Alexander Gallus. Je vous ai laissé vous reposer un peu avant de venir vous poser quelques questions. Vous êtes salement amoché, que vous est-il arrivé ? Je veux bien croire que l'explosion alors que vous travailliez dans les caves vous ait occasionné tous vos bleus et blessures superficielles, mais ce n'est sûrement pas elle qui vous a tiré une balle dans l'épaule. Alors, qui êtes-vous ? Je vous avertis, je dois déclarer toute blessure par balle à la police, et je l'ai déjà fait. Deux policiers sont venus vous prendre en photo et récupérer vos empreintes. Des amis sont aussi passés pour vous voir, mais vous dormiez, nous ne leur avons pas permis d'entrer, d'autant que nous préférons attendre le rapport de police avant de vous laisser voir qui que ce soit. Ils n'ont pas laissé de message, et ont dit qu'ils repasseraient.

Je ne mets pas longtemps à m'imaginer que ces personnes sont sans doute des personnes de l'organisation, qui d'autre pourrait venir me voir ? Il m'ont déjà retrouvé ! Décidément je crois que je ne pourrai pas leur échapper encore longtemps. Voilà deux fois que je réussis à leur fausser compagnie, j'ai peur que la troisième je n'aie plus cette chance. Et qui est donc cette fille qui m'a sorti de là ? Le docteur s'impatiente.

- Vous comprenez ce que je dis ?

- Oui, oui, excusez-moi. Je réfléchissais à qui pouvaient être ces personnes qui désiraient me voir.

Je décide de ne rien cacher, après tout je n'ai rien fait de mal.

- Je m'appelle François Aulleri, je suis français. Je ne travaillais pas dans les caves, j'y étais retenu prisonnier. Je suis poursuivi pour des raisons que j'ignore depuis plus de deux semaines par des personnes que je ne connais pas. Quelle heure est-il et quel jour sommes-nous ?

Il est très surpris.

- Nous sommes le dimanche 17 novembre, il est 6 heures passées du soir. Hum, soit vous ne manquez pas d'imagination, soit

j'ai du mal à vous suivre. Mais vous arrivez d'où, de France ?

- Du Mexique, mais j'ai bien été enlevé une première fois en France, il y a deux semaines, ensuite je me suis retrouvé aux USA, prisonnier du Pentagone. D'où je me suis échappé pour arriver au Texas, puis au Mexique. J'ai été de nouveau enlevé et pris dans une fusillade où j'ai reçu la balle dans l'épaule que vous avez remarquée. Par la suite un gars m'a attaqué mais j'ai réussi à m'en tirer. Cela explique toutes les ecchymoses et blessures superficielles. J'ai finalement pris un vol pour Sydney après un petit problème à la correspondance de Los Angeles ; et aussitôt à l'aéroport je me suis encore une fois fait kidnapper. Et c'est une fille qui m'a délivré et sorti de je ne sais pas où, de caves d'après ce que vous me dites.

Il ne peut s'empêcher d'éclater de rire.

- Des caves de la Maison du Gouvernement, dans les Jardins botaniques royaux, ce n'est pas rien comme endroit pour se faire enlever ! Décidément entre ça et le Pentagone, vous choisissez bien !...

Il fait une pause et se dirige vers la fenêtre ; il se retourne vers moi et reprend :

- Mais je ne vous crois pas. Je crois juste que vous êtes un petit employé d'entretien, ou un réfugié qui se fait passer pour un autre et cherche l'asile.

- Vous me croyez si vous avez envie, je m'en moque. Ce qui est sûr c'est que dès que la nuit sera tombée et la plupart des personnes parties de l'hôpital, mes prétendus amis vont revenir et demain vous n'entendrez plus jamais parler de moi, sauf dans un fait divers d'un de vos quotidiens peut-être. Je m'appelle François Aulleri, les gens m'appellent généralement Ylraw, vous pouvez vérifier, si vous voulez je vous donne le numéro de mes parents où d'amis en France qui parlent anglais, ce serait d'ailleurs bien aimable de votre part, car ils doivent s'inquiéter. Quoi qu'il en soit je vous remercie de m'avoir aidé même si vous ne me croyez pas, mais est-ce que vous pourriez m'enlever ces menottes, j'aimerais vraiment partir.

Un large sourire s'inscrit sur son visage.