page 120 le patriarche 121

plus ancienne qu'il trouva datait de 1756, mais ne fit pas l'effort de déchiffrer cette écriture et ce langage d'un autre temps. Il remit tout en place et se dit qu'il ferait mieux de partir au plus vite, car ce serait bien dommage de se faire attraper pour une erreur. Il descendit, resortit, bloqua plus ou moins la porte avec le reste de serrure et repartit d'un pas pressé.

Il arriva chez lui vers 9 heures passées après être resté coincé dans les bouchons du matin. Il appela son chef pour lui confimer qu'il prennait quelques jours, puis s'effondra sur le canapé.

Il dormit trois bonnes heures, trois bonnes heures de sommeil, voilà longtemps qu'il n'avait pas connu un tel bonheur. Il se réveilla satisfait mais il pensa à Stéphane et il se sentit coupable. Mais que pouvait-il faire de plus ? Après tout il ne serait pas chargé de l'enquête, pourquoi devrait-il s'en mêler ? D'autant que ce serait sans doute mal interprété s'il mettait son grain de sel. Il se dit qu'il ferait mieux d'oublier un peu tout ça, il pourrait peut-être aller passer un week-end en Normandie avec Emmanuelle. L'idée lui plut, et il s'apprêta à appeler Emmanuelle mais il se retint, il avait une meilleure idée : il pourrait aller passer un week-end à l'Île de Ré avec Carole ! Il fut séduit et s'imagina déjà enlacé avec elle.

Il n'avait pas son numéro mais il disposait de son mail, il lui envoya donc sans tarder un petit message la prévenant de sa venue pour le week-end, en lui proposant de la rencontrer. Il en profita pour aller voir les dernières nouveautés sur les sites de matériels informatiques, et répondit rapidement à quelques uns des dizaines de mails qu'il avait reçus depuis sa dernière consultation. Il releva son courrier toutes les cinq minutes pour vérifier si Carole avait répondu. Après une heure il en eut marre et alla se faire réchauffer un plat surgelé. Il en profita pour s'ouvrir une bière. Il était satisfait.

Après son plat de lasagne du pécheur qu'il completa avec une mini-quiche, puis une crème au chocolat et un tiramisu, il s'endormit pour une sieste de plus d'une heure devant le journal de 13 heures. Il manqua le bref passage ou l'assassinat de Mathieu Tournalet et l'incarcération de Stéphane étaient évoqués.

Quand il se réveilla il se dépêcha d'aller vérifier si Carole avec répondu. Il avait un message d'elle ! Il en frémit et il eu même un serrement au ventre, de peur qu'elle ne soit pas disponible pour le week-end. Mais si, elle lui proposait même de loger chez elle. Il lui répondit sur le champ sans même lire son message en entier. Il se dit après coup qu'il aurait pu l'appeler au téléphone. Il chercha son numéro sur les pages blanches, mais fut rapidement stoppé quand il se rendit compte qu'il ne connaissait pas son nom, ou tout du moins ne s'en rappelait plus ; il n'avait que le vague souvenir d'un nom à consonance espagnole lors de sa première rencontre au restaurant de Saint Martin. Il aurait voulu partir tout de suite, mais aurait alors été dans l'incapacité de recevoir la réponse de Carole. Il occupa donc son temps avec le jeu qu'il avait acheté pour sa console le samedi précédent. Toutes les demi-heures il retournait vérifier s'il n'avait pas de réponse.

Il fut même tenté de renvoyer son mail, s'imaginant qu'il avait pu se perdre, mais il eut peur, s'il jamais elle le recevait deux fois, que cela ne laissât trop transparaître son empressement de la voir. Il attendit donc. Elle n'arriva qu'à 17 heures, après trois heures de jeu, deux autres bières et un coca, elle lui donnait son adresse et son numéro de téléphone, lui disant qu'elle serait chez elle à partir de 23 heures au plus tard et qu'il pourrait arriver à n'importe quel moment à partir de cette heure-là. Il lui avait fallu la fois précédente presque cinq heures pour y arriver, ce qui devait le faire partir à 18 heures. Mais il se dit qu'il y aurait sans doute plus de monde en ce vendredi soir, et puis il avait quand même bu trois bières. Il s'avisa alors d'attendre 21 heures pour partir, et peut-être de rouler un peu plus vite que la dernière fois, pour y être en quatre heures. D'autant que Carole habitait un peu avant Ars-en-Ré, et qu'il lui faudrait bien vingt minutes voire une demi-heure à partir du pont pour y arriver.

Il tenta de dormir encore un peu, mais sans succès, il était bien trop excité à l'idée d'aller retrouver Carole. Il alla alors prendre une longue et chaude douche. Il massa longuement sa brûlure. Ce n'était plus vraiment une brûlure désormais, plus une sorte de marque, de tatouage, de tâche sombre. Il aurait moins de mal à trouver une explication s'il le devait, comme il espérait un peu. Il la sentait pourtant, il pouvait presque en décrire les contours juste