Trois heures plus tard, nous courrons Sarah et moi à perdre haleine, le dragon nous a déjà survolé plusieurs fois, alors que nous nous tapissions du mieux que nous pouvions, et une véritable déferlante de grillés est tombée sur la montagne de l'autre côté de la petite vallée. Ils nous est difficile de savoir quand est-ce qu'ils vont nous atteindre, mais ils ne leur faudra sans doute pas plus de quelques heures pour descendre et remonter vers nous.
"On ne pourra pas courir quatre jours d'affilée, il nous faut trouver une cachette ! crie-je mentalement à Sarah et Énavila."
"C'est trop tard, s'énerve Énavila, le troupeau pourra nous protéger, il faut que vous accélériez, dans combien de temps vont-ils vous rattraper ?"
"Aucune idée, répond Sarah, pas plus que quelques heures, mais le dragon nous tourne autour aussi"
"Dès que j'aurai un peu de visibilité je pourrai tenter de le dézinguer, mais je suis encore très loin de vous, et je n'avance pas vite dans cette satanée forêt !"
"Mais on n'atteindra jamais le troupeau, désespère Sarah, il nous faut un autre moyen, une autre cachette, c'est beaucoup trop loin, nous ne pourrons pas leur échapper aussi longtemps, la rivière est au moins à soixante-douze kilomètres d'ici (72 quadri-pierres, 200 en base six) !"
"Si vous arrivez à trouver où vous cacher, mais s'est aussi un bon moyen de se faire piéger si vous n'arrivez pas à vous défendre, une fois que vous m'aurez rejoins, on pourra les retarder avec mon arme.
"C'est de la folie ! On ne peut pas courir plus de cinquante
kilomètres dans s'arrêter ! Il nous faudra de quoi boire et de l'énergie, nous allons nous épuiser !"
"Mangez en courant ! Vous n'avez pas le choix ! Attrapez les animaux que vous pouvez pendant que vous êtes encore loin des grillés, emportez-en avec vous, faîtes-vous des sacs à dos avec les barres !"
C'est du délire, comment pouvons-nous nous en sortir ! Courir pendant soixante kilomètres sans s'arrêter, poursuivi par ces chiens-lézards, nous n'en réchapperons pas ! Quels fous nous avons été de vouloir monter sur cette colline, alors que nous aurions pu suivre Énavila, et que nous serions alors protégé au milieu de son troupeau !
Nous sommes toujours sur les crêtes, mais les arbres nous protègent du dragon, qui nous survole encore ; il fait de large cercle cherchant sans doute une proie. Nous avons légèrement bifurquer pour nous éloigner du versant par où vont arriver les grillés, mais aussi pour nous diriger vers Énavila, encore une trentaine de kilomètres nous sépare d'elle, les grillés nous aurons rejoint avant, il nous faudra sans doute deux ou trois heures pour nous retrouver, et encore, si la progression dans la forêt est aussi difficile que quand nous sommes venus, c'est peut-être cinq ou six heures que nous aurons à survivre avant qu'Énavila ne puisse nous aider avec son arme.
C'est de la folie, mais qu'importe, nous n'avons pas le choix, et la lutte pour la survie surpasse tout autres considérations. Nous ralentissons un peu le rythme avec Sarah pour ne pas trop nous essouffler, je parviens à capturer quelques oiseaux sur notre trajet, c'est l'occasion de souffler un peu, nous mordons dedans alors qu'ils sont encore chaud, mais ce n'est guère appétissant, et nous reprenons la course après deux ou trois bouchées.
Deux heures plus tard, les sifflements stridents des chiens-lézards grillés tombant sur nous nous font courir à perdre haleine au milieu des fougères vénéneuses. Heureusement les combinaisons nous protègent, mais la substance toxique sur les feuilles attaque le revêtement. Chien-lézard est en sang, j'ai bien peur qu'il ne survive pas à notre course, surtout si les grillés nous rattrape. Énavila est encore loin, mais nous entendons de temps en