notre corps, de façon à ce qu'elles ne nous soient pas retirées. L'astuce a marché, et Énavila reconnaît au moins que cela nous offre un petit avantage.
Jour 399
Nous sommes chacun dans un cachot différent, sur la même lignée, sans doute pour que nous ne puissions pas nous voir, mais les bracelets nous permettent d'écarter ce problème et de parler librement sans même que nos geôliers ne s'en aperçoivent.
Il ne nous sera toutefois pas facile de faire croire que nous ne nous connaissons pas, nos tenues sont identiques.
"Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ? nous rétorque Énavila, après quelques minutes que nous avons passé Sarah et moi à faire le tour des quatre ou cinq mètres-carrés de notre cellule."
"OK, on aurait peut-être dû rester dehors, mais on était crevé, et on n'avait pas envie de courir le risque de devoir nous battre encore contre les grillés, tu ne vas pas nous le reprocher indéfiniment. Tu ne peux pas nous en vouloir de tenter de sauver notre peau, merde. T'aurais été bien avancé si s'était fait bouffer tous les deux..."
"Chiale pas, je t'ai rien dit, c'est pas ma faute si tes parano. Il n'empêche qu'il faut quand même que nous décidions que faire maintenant."
"Je pense qu'ils vont s'occuper de nous bientôt, nous interrompt Sarah."
"Qu'est-ce qui te fait croire ça ? lui lance Énavila."
"Le jour se lève, ils doivent être en suractivité pendant la nuit, pour approvisionner le village, et profiter du jour pour se reposer et s'occuper de la politique interne."
"C'est possible, lui dis-je, mais ils peuvent aussi ne rien en avoir à faire de nous, de jour comme de nuit."
"Nous le saurons bien assez tôt, nous coupe Énavila, énervée, mais ça serait bien que nous soyons prêts."
"Prêts à quoi, lui rétorque Sarah, à leur sauter à la gorge ?"
"Oui."
"Pour faire quoi ? Se faire jeter en pâture aux grillés ? Je pense qu'attendre tranquillement la prochaine nuit est ce que nous avons de mieux à faire."
"Elle n'a pas tord, s'ils sont vraiment très occupé la nuit, ce sera aussi un moment où il y aura moins de monde dans le village."
"Et vous comptez vous évader comment, il faudrait peut-être le préparer un minimum, non ? Plutôt que d'attendre en ce tournant les pouces ?"
"En faisant quoi ? En rongeant les barres ?"
"Pourquoi pas ? lance Énavila, avec les barres vous pouvez peut-être les tordre, et passer entre."
"Quoi qu'il en soit nous ne pourrons pas le faire avant le dernier moment, si on se fait repérer c'est foutu, lui fait remarquer Sarah, par contre on peut peut-être tenter de creuser la pierre, mais je ne sais pas trop à quoi ça peut nous avancer."
"Creuser autour de l'armature des grille pour la fragiliser, suggère Énavila, mais ça va faire du bruit."
"Quelle galère ! On est toujours autant dans la merde."
"Depuis quand t'es impoli toi ? demande Énavila."
Je suis surpris de sa question, surtout par le ton de sa voix. Aurait-elle une faiblesse ?
"Bah, la fatigue sans doute."
"Nous ferions peut-être bien de dormir un peu, oui, ça nous remettrai les idées en place, suggère Sarah."
"Je ne fais que ça depuis quatre jours, de dormir ! s'énerve