page 12 le patriarche 13











Your father arrived, He is fine and is happy. He is alive and kicking ! And he feels good. I must admit when we return back from Paris to Texas to leave France, by that time I thought he really need you and all your attention and your help all the time.

Love, N.

Deborah lut distraitement la carte postale, pensa à une erreur et la passa, tout en marchant vers la maison, derrière les autres lettres qu'elle venait de récupérer dans la boîte. La plupart étaient des lettres concernant l'exploitation, factures, compte-rendus de compte bancaire ou résultats divers. Rien qui ne la passionna et elle remit à plus tard leur ouverture, cette journée du 3 août resterait banale et chaude.

Elle posa le courrier sur la table de la salle à manger et retourna dans le bureau pour terminer la saisie fastidieuse des références des produits pour le suivi de la production. C'était elle qui avait convaincu son père de s'informatiser et de gérer leur exploitation ainsi, mais elle reconnaissait que c'était bien moins amusant que de parcourir le domaine à dos de cheval pour vérifier que tout se passait bien.

Elle avait augmenté la température de l'air conditionné à trente degrés, pas vraiment dans l'objectif de faire des économies, plus pour, un peu, participer à la préservation des ressources d'énergie. Mais elle avait chaud et elle décida finalement de baisser la température de deux degrés, et de faire plus d'efforts le lendemain.

Il lui fallut encore deux heures pour terminer la saisie, entrecoupée de deux pauses où elle but une canette de coca. Après tout si elle avait cédé sur la clim elle pouvait bien le faire aussi sur la boisson. Son père arriva cinq minutes après qu'elle eut terminée, elle

était encore dans le bureau, ayant renoncé à préparer quelque chose à manger et jetant un oeil à ses courriers électroniques.

Son père vint la trouver dans le bureau et lui tendit la carte postale :

- Tiens, tu ne récupères pas la carte, c'est pour toi.

Elle ne se retourna pas vers lui, elle était énervée, sans doute parce qu'elle savait que son père allait la réprimander de ne pas avoir préparer à manger.

- Non, c'est une erreur.

Son père regarda de nouveau la carte

- Une erreur ? C'est pas la fille de Melbourne ? Celle que tu avais vu en France ? Elle s'appelait Naoma, non ? "N.", c'est ça ?

Deborah se leva subitement et alla prendre la carte dans les mains de son père, elle la regarda attentivement.

- Oui tu as raison, ça vient de Melbourne, c'est sans doute elle. Mais je ne comprends pas, elle dit que tu es allé à Melbourne et que tu allais bien...

- Melbourne ? Jamais mis les pieds chez ses bagnards ! Ça la rendu folle, ta copine, la mort du Français.

Deborah resta silencieuse, elle se dit que peut-être Naoma voulait lui dire quelque chose. Son père... Qui Naoma considérait-elle comme son père ? Ylraw ? Non... Elles avaient beaucoup parlé, lors de son enterrement, en France, et elle savait très bien ce que faisait son père...

Son père la tira de ses réflexions pour le repas du midi. Elle le rejoint dans la cuisine. Elle ne voyait vraiment pas où Naoma voulait en venir et se demanda si elle n'avait effectivement pas perdu la tête comme son père le suggérait. Ils mangèrent en silence deux hamburgers faits à la va-vite. Deborah pensa plus à ce qu'elle devait faire dans l'après-midi qu'à la carte, et son père aimait, après les matinées fastidieuses, manger tranquillement sans penser à