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Nous sommes maintenant arrivés dans la maison de Pénoplée, c'est un chalet un peu comme tous les autres, si ce n'est qu'il est sur deux niveaux.

- Tu vois ce chalet par exemple, avec un étage, à l'époque c'était une forme de rébellion, personne d'autre n'a d'étage, hormis le chalet du conseil, mais c'est particulier.

- Rebelle d'avoir un étage ? Fichtre ! C'est sur que vu sous cet angle, tu dois nous prendre Erik et moi pour de dangereux terroristes.

- Et encore plus rebelle d'être obligé d'y monter par les escaliers ! C'est peut-être différents chez vous, mais ici nous n'avons jamais vraiment aimé les étages. Dans le passé sur les planètes surbondées cette architecture devint une nécessité, mais dans notre histoire ancienne nous vivions dans les grottes ou sous terre, et nous multiplions plus facilement les niveau sous terre que dans les airs, l'altitude n'était pas vraiment notre fort, et c'est resté, même si c'est moins vrai aujourd'hui, surtout pour moi qui vient de Ève, ou presque tout était en hauteur. Mais c'était encore une forme de domination des reptiliens j'imagine.

- Il faudra que tu me racontes cette histoire de reptiliens, un jour.

- Oui, il le faudra.

- Montons et installons-nous, comme tu n'as pas de bracelet je vais...

- Si j'en ai un ! Où l'as-tu mis d'ailleurs ?

Elle reprend en haussant le ton et en souriant :

- Comme tu n'as PAS de bracelet, je l'ai rangé, oublie tu ne le trouveras jamais, je vais te donner un récepteur de virtuel uniquement. Et ne perds pas ton temps en t'énervant dessus, il ne sert qu'au virtuel.

J'aime bien quand elle s'énerve un peu. Nous montons à l'étage.

- Vous pouvez faire du virtuel juste avec votre bracelet ?

- Non, il nous sert de récepteur, il faut un artificiel plus puissant pour le virtuel, enfin peut-être que les nouveaux bracelet y arrivent, à vrai dire j'en sais rien. Allongeons nous sur le lit, nous serons plus à l'aise et en sécurité, parfois nous faisons tout de même quelques mouvements.

L'étage, qui ne doit pas faire plus de trente mètres carrés, est constitué d'un grand lit, un canapé, une armoire, une petite table et quelques chaises. Quatre grandes fenêtres laissent entrer la lumière du jour mais il se dégage malgré tout une ambiance tamisée avec une petite odeur de pin et de résine. Il fait bon mais pas aussi chaud qu'à l'extérieur, les murs ne sont pas uniquement constitué de bois, ils contiennent une couche isolante qui vaut bien les gros murs de pierres de nos vieilles maisons. Pénoplée me donne un petit bracelet, plus fin que le sien, et nous nous allongeons sur le lit, côte à côte. J'espère que nous allons vite partir en virtuel parce que sinon je vais rapidement avoir quelques pulsions pour faire du réel !

- On y va ?

Je me détends, ferme les yeux et acquiesce :

- On y va !

Quelques secondes passent, rien de change. Pénoplée se redresse.

- Ah, je crois qu'il y a un problème, je n'arrive pas à lancer le module.

C'est peut-être bien qu'il me faut faire du réel, alors...

- C'est buggué votre truc !