- Pourquoi avec un clone ?
- L'initial possède quelques capacités extra-sensorielles que les clones n'ont pas, me réponds Sarah.
- Quel genre de capacités ?
- Des capacités à prédire le danger, à sentir certaines choses, comme le temps, une catastrophe...
- Étrange, et pourquoi les clones ne l'ont pas, c'est dû à quoi ?
- Ils ne l'ont pas parce que nous ne savons pas le reproduire, ce n'est pas lié à la fonction d'onde cervicale, ça découle de quelque chose de plus ancien, de plus lié au physique, au corps, une sorte de fonction d'onde corporelle. Mais ça n'a rien d'exceptionnel, les animaux ont la même chose, en plus développé, chez l'homme c'est assez infime, certaines personnes le maîtrise un peu mieux, mais c'est rare.
- Peut-être qu'Énavila arrive alors à écouter la fonction d'onde corporelle de son clone ? Elle a déjà eu de bonne intuitions, non ?
- Ah oui, quand ? C'est n'importe quoi, peut-être qu'elle avait ce genre de sensations avec son initial et qu'elle croit les avoir toujours, mais je n'y crois pas. Je pense qu'elle ne sent rien du tout.
- Pfff, j'en sais rien, leur dis-je, mais on ne pourrait pas se mettre d'accord ? C'est con de se séparer, ça ne fait que diminuer nos chances de survie.
- Je ne suis pas sûre que suivre Énavila les yeux fermés les augmente beaucoup.
- Énavila, on t'a toujours suivi jusqu'à présent, cette fois-ci tu pourrais peut-être nous suivre ?
- Va te faire foutre ! Je sais que j'ai raison je sais que nous devons continuer à avancer. Si vous voulez me suivre, je vous attendrais, sinon tant pis, on va pas se taper sur le système plus longtemps, vous faites votre vie, je fais la mienne.
- Mince, s'exclame Sarah, mais tu peux pas comprendre qu'on doit prendre des décisions sur un consensus si on veut survivre ! Tu peux pas comprendre qu'on a besoin de se reposer, qu'on ne survivra pas à une nouvelle attaques des grillés !
- Tu peux pas comprendre que j'en ai rien à foutre de ta gueule ? Que tu me sers à rien, que vous me servez à rien ? Je veux déjà bien que vous me suiviez et je vous attend, alors ne m'en demande pas trop.
- T'es vraiment qu'une conne ! lui crie Sarah, t'as raison, casse-toi, on se démerdera.
Énavila ne répond pas, elle mange tranquillement son oiseau-lézard. Une fois celui-ci terminé, elle se lève et récupère ses deux barres ainsi que son arme.
- Bon, pas de remords, alors, vous ne venez pas avec moi, nous dit-elle d'une voix calme.
- Non, lui répond Sarah d'un ton sec.
Elle va partir, peut-être devrions-nous quand même aller avec elle, elle a quand même eu de bonnes intuitions jusqu'à présent.
- Qu'est-ce que tu veux faire, Sarah, tu ne veux vraiment pas qu'on avance ?
- Tu ne vas pas t'y mettre, non, tu sais bien que c'est de la folie, il nous faut trouver une cachette, ou nous allons tous mourir.
- Bon, très bien, bonne chance alors, nous dit Énavila d'une voix presque triste.
Elle reste silencieuse un instant.
- Vous voulez que je vous laisse mon arme ?
- On ne veut rien de toi, lui répond durement Sarah, laisse-nous.
- Très bien, allez au diable.
Elle se tourne et commence à partir.